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Communiqué reçu ce jour suite aux évènements de jeudi :

Ce jeudi 29 octobre, s’est déroulé sur Lille un rassemblement dans la lignée des différents appels nationaux lancés sur les réseaux contre la gestion de la crise sanitaire protégeant les intérêts néo-libéraux par des mesures liberticides.

Le matin, un membre du groupuscule « génération identitaire » était sur le point de commettre un attentat muni de sa veste « defend europe » à Avignon. Les nazillons du NP2C n’ont rien trouvé de mieux à faire que de soutenir leur camarade terroriste place de la république en tentant de se réapproprier la mobilisation sociale. A peine arrivés sur les lieux du rassemblement, ils ont été contraints de le quitter, escorté par les flics.

Parmi eux, militants identitaire et membres de la Losc Army (groupe hooligans fasciste de Lille). On reconnaîtra d’ailleurs Clément Lagache, bras droit et meilleur copain de Yohann Mutte, mis en examen dans l’affaire du meurtre des « noyés de la Deûle », ou encore Paul Roos dit « Petit Paul » militant Génération Identitaire que l’on retrouve souvent au bar identitaire tenu par Aurélien Verhassel, La Citadelle. Les mêmes têtes que l’on retrouvait déjà lors des incidents autour de la statue Faidherbe cet été, ou encore au service d’ordre de la Manif pour Tous…

Repérés par des antifascistes, ils seront suivis et surveillés tout au long de leur parcours jusqu’au bar Le Mother, où ils rejoignent d’autres copains fascistes pour boire des coups en toute insouciance. Ils sont alors une bonne vingtaine. Un petit groupe se positionne aux abords du bar, rien ne bouge du côté faf, mais ils montreront encore une fois leur intelligence. Cinq proches de la Losc Army (dont Petit Paul et Quentin Vanhecke alias « eul’tchétchenne ») essayent de rejoindre leurs amis dans le bar. Pas de chance, mauvais trottoir, ils tombent nez à nez avec les camarades.

Ne s’attendant pas à une présence antifasciste et pensant pouvoir ratonner en toute impunité, ils penseront même pendant quelques instants tomber sur leurs potes et lâcheront des « sieg heil » de loin sans aucune retenue. Leurs visages se décomposent lorsqu’ils arrivent à la hauteur du groupe antifa. Là, c’est la panique et les fafs, malgré leur sprint olympique, n’arriveront pas à éviter quelques claques.

Résultat : les hooligans courent dans tous les sens pour sauver leur peau et laisseront derrière eux casquette et leurs copains paniqués et muets.

Un peu plus tard, les fascistes humiliés ne semblent pas décidés à rentrer en dépit des mesures du couvre feu qui ne les inquiètent pas : ils savent que la police est dans leur camp. Ils tournent dans les rues autour du boulevard Victor Hugo et cherchent des cibles. Ils se séparent en petits groupes et certains d’entre eux partiront à la chasse en voiture.

On découvre alors de plus près de nouvelles têtes, dont notamment celle de Etienne Vanhalwyn, dit « Roux », qui passera en procès le 17 novembre pour apologie du nazisme après avoir été filmé dans le cadre du reportage Al-Jazeera sur Génération Identitaire.

Frustrés par tous les échecs de leur soirée, les fafs décideront de se diriger vers le quartier populaire de Wazemmes et attaqueront gratuitement plusieurs véhicules d’habitant.e.s. Ils seront finalement contrôlés par leurs amis policiers, mais ne seront pas inquiétés, malgré le couvre-feu : ils repartent les mains dans les poches, sous la huée des habitant.e.s.

Cette mobilisation fasciste est d’autant plus inquiétante puisqu’elle s’inscrit à la fois dans la lignée des événements abominables, que nous condamnons, et dans celle des discours islamophobes et racistes qui s’étendent partout. Nous ne laisserons jamais l’idéologie fasciste se banaliser, que ce soit dans la rue ou ailleurs.


Notre collègue et camarade Eric Bezou vient d’être licencié après 28 ans au sein de la SNCF. Il a défendu jusqu’au bout l’ensemble des salariés face à des dirigeants sans âme, sans cœur et sans morale.

À Lille, un groupe de militants qui refuse cette sanction a décidé d’empêcher le personnel de la direction de la SNCF de pouvoir travailler ce jeudi 23 juillet en sabotant le bâtiment dit « Perspective », siège de Région SNCF.

Ils en ont également profité pour rappeler à Laurent Pietraszewski, Violette Spillebout et à l’ensemble des élus de « En marche » qu’ils ne seront jamais sereins tant qu’ils appliqueront cette politique qui brise les gens.

Déjà volé pendant le mouvement des retraites, cette fois ci c’est la plaque parlementaire de la remplaçante du commissaire aux retraites qui a été dérobée.
Soutien a Eric, Lynda, Yannick !

Comité Édouard Postal


L’image contient peut-être : une personne ou plus, foule, ciel, nuage et plein air

Jeudi et hier, les violences policières en marge de des manifestations contre les crimes racistes ont été extrêmement nombreuses. Eva Bscn livre ici un récit des évènements qui fait froid dans le dos. Alors qu’elle ne participait même pas à la manifestation, elle et son amie ont été gazées puis violentées par la police jeud soir. La jeune femme a porté plainte contre les « forces de l’ordre ». Elle cherche des témoins et des vidéos qui mettent en cause le gang en uniformes. Si vous avez des vidéos, contactez-la !

Lille. 4 Juin 2020. 21h30

Nous sommes en terrasse entre amis. On passe un bon moment, on est contents de pouvoir se retrouver autour d’une bière. Il est 21h30. Un groupe de manifestants arrive, nous sommes sur la Grand Place. Ils sont une petite centaine. La manifestation en l’honneur d’Adama est pacifique. Les flics arrivent en nombre. Ils sont là pour notre « sécurité » bien évidemment. Enfin c’est ce qu’on pensait jusqu’à ce qu’ils jettent du gaz lacrymogène, sans AUCUNE raison.

On est en terrasse, et on est rapatriés dans le bar, nos yeux pleurs et nos nez coulent. On part vite, on laisse nos bières, j’oublie mon masque. Une femme s’évanouit dans le bar à cause du gaz. On est révoltés par ce que l’on vient de voir. On attend que la situation se calme pour prendre le métro et rentrer.

On arrive au métro Rihour. Il y a une dizaine de policiers. On me demande d’ouvrir mon sac. Je le fais. Je commence à descendre l’escalator. Un policier me dit « si t’as pas de masque c’est 135€ d’amende ». Je tente de lui expliquer que je l’ai perdu à cause de ce qu’il vient de se passer. Il me m’écoute pas. Et là tout bascule. Il m’attrape avec une agressivité inouïe le bras. Je lui demande de me lâcher car je n’ai rien fait. Il appelle ses collègues.

Ma copine était là. Elle lui dit d’arrêter de me violenter comme cela. Une femme tente de m’aider, ils l’écartent très rapidement. Un flic nous attend en bas de l’escalator. Je me dirige vers lui, et lui explique que je ne cherche pas la guerre, je veux simplement expliquer pourquoi je n’ai pas de masque et que son collègue va trop loin. Ils nous poussent, ma copine et moi, violemment.

Ma copine leur dit d’arrêter tout de suite car ce qu’il se passe est scandaleux. Et là l’un d’entre nous la pousse si fort qu’elle tombe dans l’escalator. Je suis obligée de les séparer, les flics nous chargent sans arrêt, ils sont 6 sur nous.

Je retente d’expliquer l’histoire du masque, un flic me dit « t’as qu’à en acheter un en pharmacie ». Je lui dit qu’elles sont fermées, et là il me répond « t’as cru que j’étais une pharmacie ? Bande de grosses connasses ». Je suis sidérée, j’essaie de me raisonner mais je vous assure que c’est compliqué.

Ils tentent sans arrêt de nous frapper. Les insultes fusent « allez vous faire enculer », « cassez vous de là ». On arrive en haut du métro, un homme s’approche et me dit « partez de là ça va mal finir, t’inquiète tout le monde a filmé la scène ».

Si je vous parle de ca, c’est déjà pour mettre sur la scène publique cette situation scandaleuse. Nous aimerions ensuite remercier la femme qui a eu le courage d’essayer de s’interposer. Et nous aimerions ABSOLUMENT retrouver ces vidéos.

Si vous étiez à la station de Rihour hier aux alentours de 22h contactez nous s’il vous plaît. Nous avons porté plainte. Nous savons que les flics sont intouchables mais il faut que les violences policières cessent. La police est censée nous protéger, mais elle ne fait que d’attiser la haine et nous violenter. Pourquoi nous avoir agressé physiquement et verbalement ? Parce qu’on est des femmes ? Parce qu’on est ensemble ? Pourquoi ?

On veut des explications et je suis prête à aller loin pour en avoir.

Eva Bscn


Paris - Minneapolis

Appel du CSP59, du Collectif Afrique et du FUIQP

Rassemblement contre les crimes racistes, samedi 6 juin à 15h, place de la République à Lille

Rejoindre l’évènement Facebook.

L’assassinat de George Floyd fait partie de la longue liste des victimes noirs du racisme de l’État que les grands médias aiment appeler la « plus grande puissance démocratie au monde ».

Les crimes racistes de la police aux USA sont impunis en raison même du fait que les Noirs y sont des « citoyens » de seconde zone parce que descendants d’esclaves dans un État – les USA – qui a été construit par les descendants d’esclavagistes.

A la grande différence de Haïti où la Révolution a été à la fois indépendantiste et anti-esclavagiste, celle des États-Unis était indépendantiste mais esclavagiste jusqu’en 1865; année où la guerre de sécession a « libérée » les esclaves noirs du sud pour en faire une main d’œuvre discriminée par l’apartheid du « Jim Crow » dans les usines du nord.

Le mouvement des « droits civiques » des années 50 et 70 a produit une « classe moyenne », voire une minorité bourgeoise noire tout en condamnant l’écrasante majorité des noirs états-uniens aux cases : misère, drogue, délinquance, prison, familles monoparentales et armée.

Les fondements du système capitaliste aux USA sont donc demeurés : exploitation des humains par des humains et racisme contre les minorités nationales noires, hispaniques et immigrantes.

Tous les milliers afro-américains victimes de crimes racistes et surtout par la police sont restés jusqu’ici sans que justice leur soit rendue. Que les premières mesures, suspension puis prétendu « homicide involontaire », n’aient été prises par la hiérarchie policière et judiciaire que parce que la mobilisation populaire les y a contraint n’est une surprise que pour ceux et celles qui ont été bernés par le mythe de la « démocratie modèle » que l’on ne cesse de nous asséné.

Le peuple étasunien est dans la rue pour que justice soit rendue à George Floyd et que le pays soit débarrassé de la domination dans les institutions, notamment la police, de l’idéologie raciste et fasciste du Ku Klux Klan.

Soyons aussi dans la rue pour les soutenir et mettre en garde contre les crimes racistes et autres atteintes liberticides que la police commet aussi ici, en France, comme vient de le dénoncer la chanteuse et actrice Camélia Jordana.

Aussi faut-il signer massivement la pétition qui dit NON à l’interdiction de filmer la police française.

 


Après nous avoir expliqué que le port du masque ne servait à rien, La République En Marche et son gouvernement d’incapables ont à présent radicalement changé de doctrine à ce sujet.

Les masques sont désormais en passe de devenir quasi-obligatoires dans l’espace public afin d’empêcher la circulation du virus COVID-19.
Cette décision, comme toutes celles de la présidence Macron, va encore creuser les inégalités de classe dans le pays. Ces protections ont un coût, les salariés obligés de se déplacer pour se rendre au travail vont devoir débourser plusieurs dizaines d’euros par semaine afin de se protéger.

Les millions de familles déjà précaires et que la crise sanitaire a plongé dans les difficultés financières doivent donc faire face à un constat dramatique : elles n’ont pas les moyens de se protéger correctement face à l’épidémie, et pourtant elles doivent sortir et prendre des risques pour faire tourner la machine capitaliste. Allant à l’encontre de toutes les recommandations du conseil scientifique, le gouvernement a fait le choix délibéré d’envoyer les salariés au travail pour sauver les profits des actionnaires.

L’histoire pourrait s’arrêter là, mais des responsables d’En Marche eux mêmes ont vu dans ce déconfinement précoce une énième opportunité de s’enrichir grâce à un business macabre.  « Les affaires reprennent » pour ces crapules : voici Florian Thieffry, candidat macroniste « En Marche » à Hellemmes, et accusé d’harcèlement sexuel par des étudiantes de Lille 2

 

Cet élu municipal proche de Violette Spillebout, n’a donc pas tardé à appliquer l’idéologie #startupnation à la crise sanitaire en créant une société de masques de protection intitulée Maskouzu.

Tenez vous bien, ses masques coûtent minimum 10 euros l’unité. (Alors que le gouvernement a plafonné le prix à 95cts, presque 15 fois plus qu’en février)

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A ce prix, on voit bien dans quel camp se situent les élus En Marche, celui de la bourgeoisie et des classes dominantes.

Sur le site de la marque, les prix s’envolent même à 48 euros les 4 masques.

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En début de confinement, alors que le gouvernement avait montré son incapacité totale à gérer la crise et que leurs décisions passées avaient gravement abîmé le service public hospitalier, les mêmes responsables En Marche faisaient ce genre d’appels aux dons :

20 euros récoltés sur son leetchi ..

 

Si ce genre d’initiative peut paraître de prime abord sympathique, elle devient tout bonnement révoltante quand elle émane de nos dirigeants qui demandent ici aux travailleurs de gérer eux mêmes les manquements de l’État, de donner de l’argent et du travail gratuitement pour pallier à leurs politiques désastreuses en terme de santé publique. Sa cagnotte leetchi ne dépassera pas les 20 euros (la légendaire solidarité de la bourgeoisie…).

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Florian Thieffry est un véritable profiteur de guerre, une caricature de ce qui se fait de plus ignoble dans la macronie. Après avoir détruit le service public de la santé, après avoir été incapable de gérer la crise quand elle est arrivée, après avoir repoussé les décisions de confinement contre toutes les recommandations des scientifiques, après nous avoir expliqué que le port du masque ne servait à rien, ces derniers nous renvoient tous au boulot pour relancer l’économie, les protections sont désormais obligatoires et ils osent nous les vendre à 10 euros l’unité.
Il est grand temps de mettre à bas cette société et ses logiques marchandes. Dés la fin du confinement, organisons la grève, descendons dans la rue, débarrassons nous de la classe capitaliste et de ses pantins aux commandes.

 

Pendant que les collectivités et les entreprises exploitent des travailleuses non rémunérées, des militants s’organisent depuis plusieurs semaines eux mêmes pour venir en solidarité aux plus précaires dans cette épreuve, des récoltes et des redistribution de denrées de première nécessité sont organisées dans des dizaines de villes en France, Suisse et Belgique sous le nom des « Brigades de Solidarité Populaire »

A Lille voici la page facebook :
https://www.facebook.com/BrigadeSolidaritePopulaireLille/

et la cagnotte pour soutenir financièrement cette initiative :
https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/brigade-de-solidarite-populaire-lille?fbclid=IwAR2mlrEuiIR4e3gPtHtmpLJNCB05eEF_AjtLUWv7GLcXe95Q7p4SEwH9Qbo

Merci pour vos dons, la solidarité est notre arme.

 

 

 

 


Alors que le mouvement social contre la réforme des retraites dure depuis plus d’un mois et demi et qu’une large majorité des français sont toujours fermement opposés à cette réforme inacceptable (61% dans les sondages cette semaine). Le gouvernement redouble d’efforts pour tenter de remporter la victoire idéologique nécessaire afin de faire passer leur projet de casse sociale.

Omniprésents cette semaine dans les médias aux ordres de la macronie, ils usent de tous les moyens possibles pour diffuser leurs mensonges, bénéficiant comme toujours de relais enthousiastes dans les principaux groupes de presse qui, en France, appartiennent presque tous à quelques millionnaires favorables à la politique libérale du gouvernement.

Ce 22 janvier 2020, c’était au tour du principal quotidien régional (La voix du nord) de se vautrer comme à son habitude dans la propagande gouvernementale.
Nous étions habitués depuis plusieurs années à voir ce journal relayer constamment les fables policières lors de chaque manifestation, mais cette semaine marquera sans nul doute une belle nouvelle étape dans leur inféodation au pouvoir.

La voix du nord  nous propose donc cet article, en ligne et dans sa version papier

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Ali Douffi à gauche

 

Peu enclins à parler des violences policières inouïes qui sévissent lors de chaque manifestations depuis le 5 décembre, ils sont beaucoup plus prompts à faire grand bruit lorsqu’il s’agit d’aborder la question des quelques vitrines brisées lors de certaines mobilisations.

Nous avons donc eu droit de lire cette semaine sur plusieurs paragraphes la fatigue de ces pauvres commerçants du centre ville, excédés par les manifestations. Subissant chaque semaine des violences (ceci est évidemment faux). La déontologie journalistique étant de mise, on ne précise dans l’article nul part qu’Ali Douffi, le commerçant situé à gauche sur la photo de l’article est en réalité un fervent militant macroniste. Soutien sans faille de Violette Spillebout, candidate En Marche aux municipales de Lille.

Mise à jour au 18 février 2020 : Nous avions vu juste, trop juste même. LREM annonce qu’Ali Douffi sera numéro 2 sur sa liste lilloise

 

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A gauche Spillebout, candidate En Marche aux élections. A droite Ali Douffi, le fameux commerçant

Ce militant EM est évidemment favorable au projet de réforme des retraites du gouvernement et est opposé radicalement aux manifestations.

Il suffisait de 3 clics et une recherche google pour le savoir, le compte twitter public d’Ali Douffi ne se cache d’ailleurs absolument pas d’être un militant actif de la campagne En Marche pour les municipales.

Ce « travail » de recherche était apparemment trop compliqué pour le journal La voix du nord qui a encore une fois ici préféré être de fidèles serviteurs de la propagande gouvernementale.

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Cette mascarade de journalisme n’a pas été diffusée que sur la voix mais aussi nationalement sur CNEWS, chaîne du groupe Bolloré

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Ali Douffi sur tous les fronts pour soutenir le gouvernement et la police

La semaine dernière c’était Léa Salamé qui invitait un militant en marche, mari d’une candidate sur son plateau le présentant comme un « restaurateur ordinaire ».

Si vous doutiez encore de l’asservissement des médias à la politique de la bourgeoisie orchestrée par Emmanuel Macron, ce vendredi 24 janvier, journée de grève et de mobilisation, voici un extrait du programme des matinales radio :Screen Shot 2020-01-25 at 3.08.12 PM.png

Ces invités tous favorables à la réforme des retraites et issus de La république en marche, étaient venus – une fois de plus – occuper le terrain et diffuser leur mensonges sur le projet. Cette réforme est inacceptable et injuste, elle a pour ambition de nous faire travailler plus et de gagner encore moins, elle sera d’autant plus un désastre pour les travailleurs précaires et les femmes.

La casse de notre modèle de retraite par répartition a pour seul projet de favoriser les caisses de retraites par capitalisation, toutes tenues par de grosses entreprises privées issues du monde de la banque et des assurances. Comme pour la privatisation de la française de jeux ou des aéroports de paris, le pouvoir cherche uniquement à faire de nouveaux cadeaux à ses amis ultra riches, aux dépens des millions de travailleurs qui composent ce pays.

La seule solution pour battre Macron est aujourd’hui de se mobiliser, faire grève, descendre dans la rue et s’opposer frontalement à nos ennemis de classe.

Le pouvoir, le patronat, sa police et ses médias nous fait la guerre, mais comme le dit le slogan : « nous on est déter à soulever le pays ». On va gagner !

AFA NP2C


Lundi dernier, le bar « le W, work and wine »  situé rue des Sarrazins accueillait une réunion publique de la République en Marche sur le thème de l’eau au cours de laquelle le directeur commercial de chez Suez HDF (présenté comme un « expert ») est venu faire la retape pour le programme de Macron. Jusque là rien d’exceptionnel.

Toutefois des habitants du quartier, ayant eu vent de cette petite sauterie, décidèrent de la perturber. C’est ainsi qu’un groupe de Wazemmois interpellèrent la poignée de militants LREM sur le thème des violences policières dont sont victimes les gilets jaunes (yeux crevés, main arrachées, testicules broyés, femmes enceintes enfermées). Ils protestaient également contre le démantèlement des services publics orchestré par Macron et ses amis milliardaires.

Seulement les « marcheurs » n’ont pas apprécié et dans la lignée de la rhétorique tordue de leur ministre de l’Intérieur, il se dénoncèrent une « attaque » qui n’a jamais eu lieu. On parlerait tout au plus d’un verre cassé…
La pantalonnade aurait pu en rester là : le parti au pouvoir se fait interpeller dans un quartier dont il méprise les habitants à longueur d’années sur les chaînes d’info continue… Classique et justifié.

Sauf que, vexées, Violette Spillebout (candidate à la candidature LREM [sic] pour la mairie de Lille) et la gérante du bar le W ne vont pas en rester la. Suivant cette logique d’inversion des rôles faisant passer les bourreaux pour des victimes, elles ont d’abord décidé déposé plainte. Ensuite, les comparses organisèrent samedi dernier un « apéro transpartisan » pour dénoncer les « violences contre la république », entendez : course à l’échalote réactionnaire de tout le gratin de la droite lilloise se faisant l’accolade entre deux petits-fours arrosés de champagne. Bref, il s’agissait de défendre la “démocratie” ! Lire le résumé détaillé sur Esquinte.

Les deux événements (la réunion perturbée et “l’apéro républicain”) ont été abondamment couverts par la presse locale (La Voix du Nord, France 3, DailyNord – nous y reviendrons) et nationale (Franceinfo, Ouest France). Par ces morceaux choisis, on appréciera l’objectivité de ces Albert Londres de pacotille  :

  • « cette petite bande bas de plafond » (au sujet des habitants de Wazemmes)
  • « intrusion violente lors d’une réunion publique » (« intrusion violente » comme à la Pitié Salpêtrière #FakeNews)
  • « Réunion perturbée à Wazemmes: la République répond à la violence »
  • interview de Daubresse (Les Républicains) : « il y a un vrai problème à Wazemmes. Il y a des zones qui sont devenues des zones de non-droit et ce n’est pas acceptable »

Comment expliquer un tel emballement médiatique (auquel les minables d’EELV ont apporté leur touche en s’empressant de condamner l’« agression » ; à croire qu’il y avait un poste à négocier) pour un événement si banal ?
Alors que plus de 240 enquêtes (dont 0 n’ont abouties…) ont été ouvertes par l’IGPN dans le cadre du mouvement des Gilets Jaunes suite à toutes sortes de violences policières dont de très nombreuses mutilations, les médias et les politiques locaux s’indignent… d’une réunion perturbée par des « cassez-vous ».

Au départ la raison de cet emballement, pourtant évident, nous avait échappé.

La propriétaire du bar le W se nomme Gaëtane Deljurie. Mais ne vous y trompez pas, Deljurie a plusieurs casquettes. Avant d’être barmaid, Deljurie est surtout journaliste : rédactrice en chef du journal « pure-player » DailyNord, correspondante pour La Tribune et 20 minutes, et ex-présidente du Club de la presse Nord-Pas-de-Calais.

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On comprend alors la nature d’un tel emballement médiatique. La patronne du bar, également journaliste, active tous ses relais pour défendre ses amis de LREM. Ainsi, Deljurie relate l’incident de son bar dans son propre journal. Chacun appréciera “l’objectivité journalistique” et ses airs de propagande mal digérée.

Par ailleurs c’est certainement cette objectivité, dont eux seuls ont le secret, qui invite DailyNord et les autres médias à passer sous silence les nombreuses menaces proférées par le compagnon de Gaëtane Deljurie lors de la réunion puis sur les réseaux sociaux :

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Des insultes, des menaces mais aussi une proximité avec LREM qu’il affiche sans retenue sur les réseaux sociaux. Décidément on a vraiment affaire à un couple multifonctions !

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La charte de DailyNord stipule pourtant :

3)   Indépendance de l’entreprise
DailyNord se définit comme une entreprise de presse indépendante. Elle défend donc ses intérêts propres et n’est pas au service d’intérêts commerciaux ou d’influence tiers.

Niveau déontologie, cette fois-ci on repassera.

Dans le même ordre d’idée, l’on peut aussi s’intéresser à la couverture médiatique massive et bienveillante qu’apporte DailyNord à Violette Spillebout.

Spillebout compte 50x moins de followers sur Twitter qu’Adrien Quatennens, 160x moins que Aubry et même près de 5x moins de likes Facebook que l’Action Antifasciste NP2C (à laquelle DailyNord n’a jamais consacré un seul article).

Bien que la candidate LREM soit une illustre inconnue, le journal lui consacre de nombreux articles dont le contenu lui est plutôt favorable : « Violette Spillebout vs Martine Aubry : dix “traîtres” qui ont trahi la tsarine ! » ( guillemets, « tsarine »), « la candidate aux municipales à Lille jette un pavé dans la mare », « la candidate du collectif Lille C, qui sera probablement soutenue par En Marche, devrait désormais compter sur de nouveaux renforts. ».

Dans leur joute de politiciens d’opérettes rappelons tout de même que Valérie Petit semble pour l’instant mieux placée pour obtenir l’investiture LREM. Espérons que cette information, que DailyNord fait mine d’ignorer, ne fera pas blêmir Violette qui s’y voyait déjà…

A l’heure où nous écrivons ces lignes, quatre liens (rien que ça) pointant vers des articles sur Violette Spillebout sont référencés depuis la page d’accueil de DailyNord.

Enfin, autre coïncidence troublante que nous sommes incapables d’expliquer : lorsque l’on tape sur Google le numéro d’inscription sur les registres de la Commission paritaire des publications et agences de presse de DailyNord (1015 W 92049) apparaît alors le nom de… Olivier Spillebout (voir capture ci-après).

Nul besoin de s’appeler Nestor Burma pour comprendre qu’il s’agit du mari de la candidate En Marche.
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Olivier Spillebout est le dirigeant de “La Maison de la Photo” (l’adresse, d’ailleurs catégorisée en “musée”, qui s’affiche sur le résultat Google lié à DailyNord). C’est aussi l’organisateur de l’expo les Transphotographiques.

Il est lui aussi en guerre avec Martine Aubry : la mairie a coupé les vivres à La Maison de la Photo et n’autorise plus les Transphographiques à se tenir au Tri Postal, lieu désormais réservé exclusivement à Lille 3000 (asso culturelle abreuvée de subventions publiques gérée de main de fer par l’équipe d’Aubry).

DailyNord a également consacré de nombreux articles à Olivier Spillebout et à sa campagne contre Aubry. Et Olivier Spillebout est également un client assidu du W, la boucle est bouclée :

Pourquoi Google associe t-il son nom, la maison de la photo et le numéro d’enregistrement de DailyNord ? Nous n’avons pas réussi à le déterminer, et nous sommes évidemment preneurs de toutes informations qui permettraient de lever le voile.

Depuis leur trahison, si les anciens barons lillois du PS ne sont plus en odeur de sainteté à la mairie, ils peuvent cependant compter sur les réseaux En Marche composés pour l’essentiels de transfuges socialistes. “Mon ennemi c’est la finance”, on sait désormais ce qu’il en est… Dans cette affaire on notera que les dynamiques locales correspondent en tout point à ce qui s’observe sur le plan national et LREM peut ainsi compter sur le soutien énergique de la presse (DailyNord en tête) et du petit patronat (le W en est un exemple prégnant).

Résumons : la rédac-chef de DailyNord est également la propriétaire d’un bar. Ce bar accueille les réunions publiques d’une inconnue qui brigue l’investiture En Marche pour les municipale de 2020. Ces réunions bénéficient d’une large couverture médiatique de la part de DailyNord. L’une d’entre elle, perturbée par des habitants, est relatée par le journal qui prend soin de passer sous silence le conflit d’intérêt évident qui se dessine. Par le réseautage de ce vivier de starturper dans leur version discount, un non-événement jouit d’une couverture médiatique démesurée sur le plan local et national, l’objectif étant de mettre en lumière Violette Spillebout qui jusqu’ici souffre de son statut d’outsider.

Ce contexte fait écho à l’actualité  où beaucoup dénoncent l’imbrication des intérêts de la presse, des politiques et du patronat. C’est ainsi qu’un groupe extrêmement réduit (on les compte sur les doigts d’une main) dispose par leurs intérêts croisés d’une force de frappe médiatique extrêmement puissante qu’ils utilisent pour se soutenir mutuellement.

Puisque vous êtes là… copiez et partagez l’article au maximum ! On est pas chez DailyNord, la propagande que l’on vous propose c’est de la qualité, et c’est pas 5€/mois. On vous promet une suite !


Suite à la révélation de l’implication de l’extrême droite lilloise dans les meurtres de la Deûle (l’assassinat de Hervé Rybarczyk et de 4 autres victimes poussées dans le canal), nous avions publié un article détaillé sur les relations troubles liant les militants fascistes accusés des meurtres, la police, la douane et les services de renseignement lillois ainsi que les trafficants d’armes qui fournissent les djihabistes. Ces collusions posent des questions extrêmement grâves : l’État ou ses représentants auraient-ils enterrés ces meurtres pour protéger ces nervis fascistes et leurs trafics en tout genres (armes, drogues…) ?

Cet article avait alors été lu par plus de 40 000 personnes et partagé près de 10 000 fois sur les résaux sociaux. Silence assourdissant des autorités mises en causes ainsi que des responsables PS aux commandes…

Aujourd’hui, Mediapart plublie une enquête extrêmement détaillée sur ce même sujet. Mediapart s’est procuré les conversations Facebook des suspects et a receuilli des témoignagnes plus qu’inquétants de militants identitaires et de policiers au fait du dossier. Cette enquête nous éclair sur les raisons de l’interdiction systématique des rassemblements et manifestations concernant l’affaire des pousseurs de la Deûle. L’enquête montre que d’autres meurtres pourraient également avoir été commis par ces nazillons.

Morceaux choisis :

Pourtant, deux ans s’écoulent avant que le juge saisi de l’affaire, Jean-Michel Gentil, ne fasse procéder, fin avril, à l’audition du principal suspect et de ses complices.

Un délai incompréhensible, vu la gravité des faits, insupportable aux yeux des proches.

« Il y a un raté, c’est clair, estime l’avocat de la famille d’un noyé. La pseudo-enquête de la PJ de Lille était inacceptable. Elle l’est plus encore aujourd’hui. Jusqu’à présent, il y avait un argument fallacieux pour refuser la piste criminelle, qui consistait à dire : il n’y a pas de trace. Malheureusement, trace ou pas trace, on se fait tuer quand même. Il n’est pas exclu que ce groupe ait sévi quelque temps. »

 […]

Entre les mains des juges, le décryptage des messages d’Antoine Denevi, alias « Antoine Flakos », sur Facebook dévoile ses nombreux échanges avec Yohan Mutte, inscrit sous le nom « Yohan Yo Wolf », entre 2011 et 2012. Il est question d’affrontements avec « les rouges », de combats avec des hooligans, des affichettes de Troisième voie, mais aussi de drogue et d’armes. Un message prouve que les deux hommes ont rendez-vous le soir de la disparition du musicien des Ashtones, le 11 novembre 2011, à Lille.

Le 28 novembre 2011, un messager envoyé par Claude Hermant, fondateur de la Maison flamande, que l’on sait en contact étroit avec la police, avertit Mutte qu’il doit « se calmer avant les élections ». « Il va vouloir te faire peur », résume Mutte à Denevi. Le message, dont on ne sait pas s’il est lié à l’affaire de la Deûle, passe très mal chez les JNR.

« Me battre dans les rues, j’arrêterai pas pour Claude ou les flics », réagit Mutte sur Facebook, qui ajoute curieusement : « Bah, 5 ou 10 ans de prison à notre âge ça va encore. »

« Mes couilles, répond Denevi, il faut couper les ponts avec ceux qui copinent avec les flics. Moi je suis pas skin, mais je suis avec vous, et on est underground, alors on s’en cale, on fera ce qu’on veut, où on veut, quand on veut… »

« Des kilos de poudre j’en ai passé, et des AK47 [fusil d’assaut kalachnikov – ndlr]  j’en ai vendu…, poursuit-il. Mais c’est pas pour ça que j’ai copiné avec les flics. Cette semaine je ramène un AK, et on s’amuse tous dans une forêt ou quoi ? » lance-t-il encore.

Vu la gravité des faits, et les questions que cela pose sur l’implication des autorités et dirigeants locaux comme nationaux, nous publions ici l’intégralité de l’enquête du texte de Mediapart (sans les photos). Si vous en avez les moyens, soutenez l’énorme travail de fond fourni par le journal en vous y abonnant.

Noyé dans la Deûle: le meurtre «involontaire» des néonazis d’Ayoub
5 juin 2017, par Karle Laske

Le 11 novembre 2011, le musicien Hervé Rybarczyk est mort noyé à Lille, poussé dans le canal de la Deûle par des néonazis lillois, membres des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), l’ancien « service d’ordre » de Serge Ayoub, aujourd’hui dissous. Les suspects, en partie identifiés depuis deux ans, ont été mis en examen, fin avril, pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

À Lille, la rumeur désignait un « pousseur ». Un « sérial pousseur » même, qui précipitait les badauds, la nuit tombée, dans le canal de la Deûle. Et voilà qu’ils sont trois. Ils ont jeté le guitariste Hervé Rybarczyk dans l’eau, la nuit du 11 novembre 2011. Ces « pousseurs » étaient des militants d’extrême droite, membres des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), l’ancien « service d’ordre » de Serge Ayoub – dissous après la mort de Clément Méric, en juin 2013. Ils ont réglé son compte à Rybarczyk, comme les skinheads qui ont balancé Brahim Bouaram dans la Seine, en marge d’un rassemblement du Front national, le 1er mai 1995.

Âgé de 42 ans, le musicien punk qui a croisé la route des néonazis revenait d’un concert de son groupe, les Ashtones, dans une salle aujourd’hui fermée, La Chimère, boulevard de Montebello. Il avait prévu de rejoindre son amie, non loin de là. « Il avait disparu d’abord, se souvient Jean-Jacques, bassiste des Ashtones. Pendant quelque temps, on a cherché où il avait pu passer. Ses proches s’inquiétaient, puis on a retrouvé son cadavre dans la Deûle. » Loin de La Chimère, sur la commune de Loos. Sans que l’on comprenne encore pourquoi ni comment il s’était promené si loin.
À l’époque, son corps est le cinquième qu’on repêche en 13 mois dans ce canal qui fait le tour de la citadelle Vauban, à Lille. Ces noyés deviennent « les disparus de la Deûle ». Des hommes qui ne se connaissaient pas, mais réunis par un destin commun. Tous jeunes. Ils ont quitté leurs amis en fin de soirée, dans le vieux Lille, n’ont pas donné signe de vie pendant plusieurs jours, avant d’être repêchés dans la Deûle… dans un même périmètre géographique pour quatre d’entre eux. Le 11 octobre 2010, il y a eu John Ani, 33 ans ; le 5 février 2011, Thomas Ducroo, 26 ans ; le 20 février 2011, Jean-Mériadec Le Tarnec, 22 ans, et le 22 septembre 2011, Lloyd Andrieu, 19 ans. L’enquête est confiée à la PJ de Lille. Lors de l’annonce du classement sans suite de trois premières affaires, en juillet 2014, le procureur Frédéric Fèvre assure que « tout laisse à penser qu’il s’agit de décès accidentels sur fond d’alcool et de stupéfiants ».

Les proches n’y croient pas. L’éventualité d’un ou plusieurs crimes homophobes est souvent évoquée. « On avait supposé qu’il y avait des équipes qui faisaient du “casse pédés” parce que ça jouxtait le jardin Vauban, connu pour être un lieu de rendez-vous nocturne, se souvient un policier lillois. Mais c’était un mélange de rumeur et de parano. » Aucun des cinq ne fréquentait l’endroit, pas même John Ani, seul gay revendiqué des disparus. « Concernant Hervé, les gens parlaient d’un suicide. C’était bizarre parce qu’il était excessif, mais pas suicidaire », poursuit Jean-Jacques.
En mars 2015, moins d’un an après le classement de l’enquête, deux skinheads placés en garde à vue dans l’affaire des violences d’un groupuscule basé dans la Somme, le White Wolf Klan (WWK), désignent sur procès-verbal le chef de leur groupe, Jérémy Mourain, comme l’un des « pousseurs » d’Hervé Rybarczyk. Au moment des faits, Mourain vient d’entrer aux JNR, un service d’ordre aux allures de milice, qui parade lors des manifestations du mouvement Troisième voie, refondé en 2009 par l’ancien skinhead Serge Ayoub, après 20 ans de mise en sommeil. Des clichés montrent Mourain formant la garde d’honneur de Serge Ayoub, lors d’une manifestation rue de Rivoli, devant la statue de Jeanne d’Arc, à Paris, le 13 mai 2012. À côté de lui, un autre « pousseur » de la Deûle, Yohan Mutte, JNR également…
Mourain lui-même a parlé des faits à ses amis du « Klan ». Il avait eu une « forte histoire » à Lille, avec Mutte. Ils avaient vu arriver le musicien avec une guitare. Rybarczyk avait un certain style vestimentaire, un look de punk, des badges aussi. Ils l’avait frappé et l’avaient balancé dans le canal. Voilà ce que se rappelaient les skins de la Somme. « Sur une écoute, Mourain avait dit aussi : “Il faudrait pas que la police regarde de trop près ma période lilloise” », explique un ancien du « Klan ».

En juillet 2015, peu après la transmission à Lille des révélations des membres du WWK, l’enquête est donc rouverte sur l’ensemble des dossiers de la Deûle et confiée à la gendarmerie. Pourtant, deux ans s’écoulent avant que le juge saisi de l’affaire, Jean-Michel Gentil, ne fasse procéder, fin avril, à l’audition du principal suspect et de ses complices. Un délai incompréhensible, vu la gravité des faits, insupportable aux yeux des proches. « Il y a un raté, c’est clair, estime l’avocat de la famille d’un noyé. La pseudo-enquête de la PJ de Lille était inacceptable. Elle l’est plus encore aujourd’hui. Jusqu’à présent, il y avait un argument fallacieux pour refuser la piste criminelle, qui consistait à dire : il n’y a pas de trace. Malheureusement, trace ou pas trace, on se fait tuer quand même. Il n’est pas exclu que ce groupe ait sévi quelque temps. »

Le 13 mai 2012, rue de Rivoli à Paris, devant Serge Ayoub, les deux JNR impliqués, à droite sur la photo, Yohan Mutte et Jérémy Mourain. © Lionel Préau
Le 13 mai 2012, rue de Rivoli à Paris, devant Serge Ayoub, les deux JNR impliqués, à droite sur la photo, Yohan Mutte et Jérémy Mourain. © Lionel Préau
Les trois « pousseurs » sont mis en examen fin avril pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », « en réunion », « avec préméditation ou guet-apens » et « avec arme ». À ce stade de l’enquête, les mis en cause admettent avoir jeté le musicien à l’eau, sans toutefois vouloir le tuer. Et la preuve contraire n’est pas apportée. Les hommes du groupe ayant pris la précaution d’ôter la puce de leur portable lors de l’agression, la préméditation semble en tout cas établie.

« On s’est toujours dit que ça n’était pas un accident, ni un suicide, a commenté la fille du musicien, 25 ans aujourd’hui, dans La Voix du Nord. Ce n’était pas son profil. On pensait qu’il avait été victime d’un dingue ou d’un tueur de la Deûle, surtout avec les quatre autres affaires de l’époque. […] On entend souvent parler de skinheads qui n’aiment pas les punks. Et mon père avait un look de punk. Je n’avais jamais pensé que cela puisse aller jusqu’à un meurtre. »

L’affaire replace sous les projecteurs l’ancien leader de Troisième voie, Serge Ayoub. L’homicide « involontaire » d’Hervé Rybarczyk a été commis par deux de ses hommes. Et c’est la quatrième fois, au moins, que son entourage ou ses militants se trouvent impliqués dans une affaire criminelle. En octobre 2000, deux anciens JNR, Régis Kerhuel et Joël Giraud, ses bras droits à l’époque, écopent de 20 ans de prison pour avoir empoisonné un jeune Mauricien de 23 ans, James Dindoyal. Ils l’ont balancé par-dessus une digue près du Havre, après lui avoir fait avaler un mélange de bière et de soude. En juin 2013, c’est Esteban Morillo, membre de Troisième voie, qui frappe mortellement Clément Méric, à Paris. L’événement provoque la dissolution du mouvement d’Ayoub et de son service d’ordre.

En 2015 enfin, Serge Ayoub est entraîné lui-même par Jérémy Mourain dans l’affaire du WWK pour « complicité de tentative de meurtre » d’un nationaliste autonome, des faits survenus en décembre 2012, à Estrée-Mons, dans la Somme. La victime, Clément Guisembert, est invitée par Mourain avec d’autres militants à une soirée qui vire au cauchemar dans un garage. Le lieu est fermé par des complices, il est bastonné avec ses amis, touché par plusieurs coups de couteaux, puis balancé dans une fosse à vidange. Mourain le laisse partir.

« Bah, 5 ou 10 ans de prison à notre âge, ça va encore »

Les agresseurs expliquent aux enquêteurs que les nationalistes autonomes (NA) se sont mal comportés le 13 mai 2012, rue de Rivoli, quittant les lieux lorsque Ayoub a pris la parole. Ce dernier avait aussi été traité de « sale juif » par les NA, et Ayoub avait dit à Mourain « tu me boucles ça » ou « règle-moi ça ». En garde à vue, le dirigeant skinhead se souvient d’avoir dit à Mourain « qu’il fallait dégager » les NA, mais il nie avoir commandité l’agression et même avoir été au courant. Au contraire, il aurait « ordonné » à Mourain « que cela ne se reproduise pas », « car cela nuit à nos rapports avec les autres mouvements ».

Lors de la perquisition de son domicile, les policiers découvrent des écussons des JNR et une casquette White Power Ku Klux Klan. À son procès d’Amiens, Serge Ayoub, après avoir rappelé aux juges que sa mère avait exercé de hautes fonctions dans la magistrature, résume : « En fin de compte, je suis accusé d’avoir voulu faire tuer des gens que je ne connais absolument pas, pour des raisons qui n’existent pas, par des personnes que je connais peu, dans un lieu où je n’étais pas ! » Il est relaxé, le 30 mars. Jérémy Mourain est condamné à neuf ans de prison et peu après mis en examen pour les faits de la Deûle.

« On en a marre, se plaint Me Nicolas Brazy, l’avocat d’Ayoub joint par Mediapart. Mon client traîne ça comme un boulet : un non-lieu a été requis, une relaxe a été prononcée et voilà qu’on vient l’embêter pour d’autres faits. Serge Ayoub n’est pas concerné par l’affaire de la Deûle. Et par ailleurs, Mourain n’a pas agi en qualité de JNR. »

 

Jérémy Mourain était pourtant bien JNR au moment de la mort d’Hervé Rybarczyk. Tout comme Yohan Mutte. Ce dernier est aussi très proche d’un ancien hooligan de Lens, Antoine Denevi, responsable Nord-Pas-de-Calais de Troisième voie, interpellé en Espagne en mai 2016, et qui vient de faire un an de détention préventive dans l’affaire des armes slovaques obtenues par Amedy Coulibaly, le terroriste de l’Hyper Cacher. Une affaire trouble qui révèle les liens d’une figure identitaire lilloise, Claude Hermant, avec les services de police et de gendarmerie (lire ici et là nos enquêtes).

Entre les mains des juges, le décryptage des messages d’Antoine Denevi, alias « Antoine Flakos », sur Facebook dévoile ses nombreux échanges avec Yohan Mutte, inscrit sous le nom « Yohan Yo Wolf », entre 2011 et 2012. Il est question d’affrontements avec « les rouges », de combats avec des hooligans, des affichettes de Troisième voie, mais aussi de drogue et d’armes. Un message prouve que les deux hommes ont rendez-vous le soir de la disparition du musicien des Ashtones, le 11 novembre 2011, à Lille.

Le 28 novembre 2011, un messager envoyé par Claude Hermant, fondateur de la Maison flamande, que l’on sait en contact étroit avec la police, avertit Mutte qu’il doit « se calmer avant les élections ». « Il va vouloir te faire peur », résume Mutte à Denevi. Le message, dont on ne sait pas s’il est lié à l’affaire de la Deûle, passe très mal chez les JNR.

« Me battre dans les rues, j’arrêterai pas pour Claude ou les flics », réagit Mutte sur Facebook, qui ajoute curieusement : « Bah, 5 ou 10 ans de prison à notre âge ça va encore. »

« Mes couilles, répond Denevi, il faut couper les ponts avec ceux qui copinent avec les flics. Moi je suis pas skin, mais je suis avec vous, et on est underground, alors on s’en cale, on fera ce qu’on veut, où on veut, quand on veut… »

« Des kilos de poudre j’en ai passé, et des AK47 [fusil d’assaut kalachnikov – ndlr] j’en ai vendu…, poursuit-il. Mais c’est pas pour ça que j’ai copiné avec les flics. Cette semaine je ramène un AK, et on s’amuse tous dans une forêt ou quoi ? » lance-t-il encore.
Dans un échange du mois de décembre, Mutte évoque sa convocation par… Serge Ayoub. « Serge est au taquet sur moi
, annonce Yohan Mutte. Je vais me prendre un de ces fumant. » — « Bah shoote-le », rétorque Denevi. — « J’te le dis perso mais tu le dis à personne
, poursuit Mutte. Il parle que je rende mes couleurs… » — « Fallait te prévenir avant, que les JNR c’était un club de retraités », s’amuse Denevi. — « Convoc’ demain », conclut Mutte, qui s’apprête à recevoir sa « sanction ». Le sujet n’est pas précisé.
La sanction, si sanction il y a eu, n’a pas été très sévère. Puisqu’on l’a vu, Mourain et Mutte se sont retrouvés, cinq mois plus tard, au premier rang des cérémonies du 13 mai 2012…

La nouvelle du meurtre d’Hervé Rybarczyk par les skinheads tourne jusque dans les milieux antifas lillois. « On a su que c’était eux très vite, commente un antifa. Ils s’en vantaient… Pour nous, c’était impossible à prouver, mais on était au courant. Et si nous on l’était, les keufs le savaient aussi… »

« Mourain traînait avec Mutte, raconte un identitaire lillois. Leur truc c’était de casser la gueule à des étudiants à dix contre un. Ils s’amusaient à aller sur des événements – comme le festival de rock Béthune Rétro – ou dans certains quartiers pour chercher des “extrême gauche”, pour chasser. Ils sortaient pour défoncer les mecs. » Cette bande est repérable et connue. Il y a Mourain, dit « le Picard », Mutte, « le Grand », Denevi, alias « Mgb » ou « Main gros bis », mais aussi Thomasz S., dit « Gamin », parti depuis en Savoie animer l’antenne française du groupe néonazi « Blood and Honour ». Les skins conduisent souvent ces attaques, après s’être dopés à la cocaïne ou autre. « T’as vu que j’ai quand même des produits qui rendent plus fou que t’es déjà ah ah », se vante Denevi auprès de Mutte, au lendemain d’un affrontement.

Mourain était « capable de demander à un tiers sous la menace d’une arme de se jeter dans le canal »

Les 20 juin 2011 et le 30 novembre 2012, la bande attaque le Resto soleil, une pizzéria fréquentée par des antifas. Le 17 avril 2013, Mutte et Denevi s’en prennent aux employés d’un bar gay du Vieux Lille, le Vice & versa, après la dispersion de la Manif pour tous.

Denevi s’échappe. Mutte est interpellé avec deux autres identitaires lillois. Alors que le procureur demande six mois plus tard une peine « d’avertissement » face à ces « violences à caractère homophobe » – douze mois de prison dont six ferme –, Mutte, qui écope de six mois avec sursis, est relaxé par le tribunal du chef d’injures à caractère homophobe.

À Ham, dans la Somme, Mourain crée le White Wolf Klan en juillet 2013, à la suite de la dissolution de Troisième voie. Six mois après le guet-apens du garage. « Le Klan a été créé quelques jours après la dissolution, précise à Mediapart un ancien membre de la bande. Mourain voulait son indépendance, il voulait être seul à diriger. » Le WWK est un groupe calqué sur une organisation de motards, un pseudo-club de motos couvrant l’activité réelle du Klan, alors qu’aucun membre n’est titulaire du permis moto, ni même propriétaire d’une moto… Selon la définition d’un ancien membre, White était « un rappel de la race aryenne », Wolf, celui du « chien-loup qui gardait les camps de concentration » (sic) et le « k » de Klan « pour le rapport à la langue allemande »…

Le « Klan » devait être capable de vivre en autarcie, par le vol ou le racket. Très hiérarchisé et présidé par Mourain, le « Klan » se composait d’un vice-président, d’un sergent d’armes, chargé des conflits, d’un trésorier, des « street fighters » et des voleurs. À l’entrée officielle, des blousons noirs de style bombers sont distribués, portant les couleurs du « Klan », une tête de loup et le grade. Les futurs membres, baptisés « prospects », subissaient des violences et des brimades tout au long de leur intégration. Gifles, coups de battes de base-ball, coups de pied. Mourain était « capable de demander à un tiers sous la menace d’une arme de se jeter dans le canal », a expliqué Boris G., l’un des prévenus.

À Amiens, lors de l’audience du mois de mars, les faits de la Deûle n’ont pas été évoqués, pas plus qu’à l’instruction, puisqu’ils avaient été transmis à Lille. En revanche, plusieurs membres du « Klan » ont raconté qu’ils avaient été jetés dans le canal de la Somme, du côté de Ham, près du domicile de Mourain.

S’il a tourné le dos à Mourain, procès oblige, Serge Ayoub est resté lié à Yohan Mutte. Il y a peu, l’ancien chef de Troisième voie a intégré son ancien JNR au sein de son nouveau « club de moto », le Black Seven, anciennement dénommé Praetorians MC, qui réunit à Berzy-le-Sec, dans l’Aisne, d’anciens membres de son service d’ordre – le site antifa La Horde les a identifiés ici. « Ayoub a quitté Paris, mais il lui faut une garde rapprochée, explique un policier. Il a compris que ce qui compte, c’est d’avoir 15 gros bras près de lui, s’il veut rester actif. »

L’ancien chef de Troisième voie reste présent sur la scène politique de la droite radicale. En octobre dernier, il a pris la parole à la 10e journée de Synthèse nationale, une revue animée par Roland Hélie, un ancien du Parti des forces nouvelles (PFN) – son intervention est en ligne ici. Une journée placée sous le thème de l’offensive nationale et identitaire, et qui a vu défiler à sa tribune Carl Lang, du Parti de la France, et les représentants de Civitas, de la Ligue du Sud, et Jean-Marie Le Pen, lui-même.
Les membres du club de moto Black Seven, autour de Serge Ayoub. © DR
Les membres du club de moto Black Seven, autour de Serge Ayoub. © DR
Le dossier lillois renferme encore quelques zones d’ombre. Auteur d’un livre sur les noyés de la Deûle qui paraît en juin 2015, Gilles Durand, journaliste à la rédaction lilloise de 20 Minutes, constate que la piste de l’extrême droite est inconnue des enquêteurs. Mais il s’aperçoit surtout que la mort d’Hervé Rybarczyk n’a jamais été incluse dans le dossier. « Personne ne savait où était passé ce dossier, explique-t-il à Mediapart. La PJ ne l’avait pas. Le commissariat renvoyait sur la sûreté urbaine… Et l’on me disait : “Pourquoi vous intéresser à ça puisque c’est un suicide ?” Or, ses proches m’avaient dit : “C’est impossible qu’il se soit suicidé.” » On explique aussi au journaliste que la mort du guitariste n’a pas de lien avec les quatre noyés précédents. « Mais quel était le lien entre les quatre autres ? » demandait-il. Peu après la sortie de son livre – Noyés de la Deûle, la contre-enquête, aux éditions Les Lumières de Lille –, un informateur anonyme vient dire à Gilles Durand que « Rybarczyk n’est pas tombé tout seul » et lui donne quatre noms, qu’aucune source officielle ne confirme.

La version officielle, martelée par le procureur Frédéric Fèvre, restait l’abus d’alcool et la chute accidentelle. Alors adjoint au maire de Lille chargé de la sécurité, Roger Vicot, actuel maire de Lomme, abonde dans le même sens : « La rumeur se contente de dire “c’est très étrange”, et ne relève pas le vrai point commun : tous étaient complètement ivres. » Récemment questionnée par La Voix du Nord, Martine Aubry a fait savoir qu’elle n’avait pas été « vraiment convaincue par la thèse judiciaire d’une série de chutes accidentelles ». La maire de Lille aurait « toujours eu des doutes sur cette affaire », a indiqué son cabinet. Elle n’en avait rien dit publiquement à l’époque.

Une autre noyade intrigue désormais, celle de Lloyd Andrieu. « Il n’a pas d’eau dans les poumons, c’est une noyade blanche, résume le journaliste de 20 Minutes. Il est mort avant de tomber à l’eau, ou pendant qu’il tombait. Par ailleurs, son portable avait disparu et il a été remis en marche six mois plus tard. » Des inconnus aurait ramassé ce téléphone dans la rue. Deux indices sérieux qui plaident en faveur d’une agression ou d’un événement ayant touché le jeune étudiant de 19 ans avant sa noyade.

Karl Lakse, Mediapart : https://www.mediapart.fr/journal/france/050617/noye-dans-la-deule-le-meurtre-involontaire-des-neonazis-d-ayoub


10 mai. 14h 45. Vieux Lille.
Des jeunes font des allers-retours en motocross sur la plaine Winston Churchill. Churchill, c’est le nom de la résidence de 8 tours et de 400 foyers située à la périphérie nord du Vieux Lille. Là où vivait Hakim Djellassi, tué en toute impunité après son passage dans un fourgon de police en 2009. C’est là aussi où est retrouvé, ce mercredi 10 mai, Johnny, inanimé, la tête ensanglantée, suite à une intervention des forces de l’ordre. Johnny est toujours dans le coma à l’heure où l’on écrit ces lignes. Accident ? Violences policières ? On est allés à la rencontre des habitant.es du quartier pour comprendre ce qu’il s’est passé.
Chaque jour ici, les jeunes subissent humiliations et contrôles policiers. « Les keufs nous balancent souvent des  »vous inquiétez pas, on va bientôt débarquer et on vous aura tous » » nous résume-t-on. C’est que la cité dérange dans ce paysage en cours de revitalisation du vieux Lille. Ici sera implanté le palais de justice flambant neuf à l’horizon 2021. Pour l’instant, les résidences Churchill, Pont-Neuf et La Poterne sont les derniers endroits populaires résistants encore à l’embourgeoisement du Vieux-Lille. Ce n’est donc pas un hasard si la police et surtout les BST [1] viennent « sécuriser » le territoire, ou plus clairement, harceler et stigmatiser la population.
14h45, ce 10 mai, les keufs débarquent, bloquent les rues, et contrôlent illico, tasers et flingues à la main. Bac, motards, camion-béliers, gendarmes. Du monde. Beaucoup de monde. Du lourd pour seulement deux motocross circulant sur la plaine… La scène est confuse, tout va très vite, une motocross est saisie rue Paul Ramadier, tandis qu’une autre prend la fuite à travers la plaine. « Les flics braquaient tout le monde avec des guns » nous confie un jeune. Les renforts policiers sont appelés : contrôles, fouilles, pressions, etc. Quinze minutes plus tard, Johnny, le conducteur de la motocross en fuite, est retrouvé inanimé à l’angle de la rue du Pont Neuf et de la rue de Gand.
Johnny alias « Baguette » a 27 ans et travaille dans le quartier comme animateur. Il est descendu de chez lui au moment de l’arrivée des premiers fourgons. On nous raconte : un jeune était en train de pousser l’une des motocross, Johnny la récupère, démarre, et file en voyant la police le poursuivre. Au talkie, un flic indique à ses collègues la direction prise par la motocross. Peu après, un autre balance aux jeunes avec cynisme « vot’ pote là, il s’est bien crashé la gueule ! ». Personne n’y croit vraiment à ce moment-là, mais toutes les voitures de police se dirigent alors vers le lieu indiqué.
Que s’est-il passé ? Pour l’instant, peu d’éléments ont été fournis. Le conducteur aurait perdu le contrôle de la motocross alors qu’il sortait de la plaine. C’est en tout cas la version de la police que s’empresse de relayer la Voix du Nord sur son site internet. « Un véhicule des forces de l’ordre passant alors rue de Gand, avait trouvé le jeune homme inanimé et en sang, à côté d’une seconde moto-cross ». Et plus loin : « Déséquilibré par une série de terre-pleins, le motard a perdu le contrôle de son engin, et a violemment percuté un mur d’enceinte ». Pour la VDN, le conditionnel est en option et la police… hors de tout soupçon.
À ceci près que « Johnny savait conduire une motocross, et ces deux ou trois bordures, la moto les passe tranquille » assurent les jeunes. Très vite, le bruit court que la voiture de police a percuté la motocross pour la déstabiliser. Un flic lance à une personne présente sur les lieux du crash : « Viens voir sur la voiture, y’a rien, tu vois ». Ce qui est étrange, c’est que les prostituées du secteur assurent tout d’abord aux jeunes avoir vu la voiture percuter la motocross. Mais, dès le lendemain, elles se rétractent et affirment que Johnny aurait perdu le contrôle. Une procédure judiciaire est enclenchée en moins de 24 heures à l’initiative de la famille, des soutiens et de Maître Regley afin de demander à avoir accès aux motocross saisies et à toutes les caméras du quartier, notamment celles de la caserne militaire à proximité qui pointent vers le lieu de l’incident. Vaudrait mieux pour les bleus que les caméras corroborent leur version. En attendant, la famille et les habitant.es sont déterminé.es à connaître la vérité. Histoire à suivre !
La Brique et le CRIME (Contre la répression des individus et les mouvements d’émancipation)
[1] Brigades Spécialisées de Terrain créées en 2010 par Hortefeux, anciennement UTeQ.


Suite à la révélation de l’assassinat de notre camarade Hervé Rybarczyk par les fascistes lillois, rassemblement vendredi 12 mai à 19h sur la Grand Place de Lille (plus d’infos à la fin de l’article).

Ci-après l’article revenant sur ces évènements, et les zones d’ombres de l’affaire publié par l’AFA NP2C.

La police couvrait-elle les assassins identitaires lillois qui ont également armé le terroriste de l’Hyper Cacher Amedy Coulibaly ?

Edit : Libération révèle que la police était au courant depuis au moins l’automne 2015 mais n’avait pas donné suite.

3 fascistes nordistes connus pour leurs nombreux méfaits viennent d’être emprisonnés [1] [2]. Ils sont accusés d’avoir assassiné Hervé Rybarczyk, guitariste du célèbre groupe de rock’n’roll « Ashtones », groupe qui se produisait fréquemment en soutien aux organisations miliantes lilloises.

Hervé a mystérieusement disparu dans la nuit du 11 au 12 novembre 2011 après un concert à La Chimère (Boulevard Montebello à Lille). A l’époque le parquet de Lille n’envisageait pas « l’hypothèse d’un crime » [3] (nous y reviendrons).
Pourtant, suite au récent procès du tortionnaire néo-nazi Jérémy Mourain [4], l’enquête sur la disparition de Hervé et des 4 autres victimes dites « du pousseur de la Deûle » fut réouverte. En effet, Mourain, alors en prison, déclare « Pourvu que le juge n’aille pas chercher trop loin dans ma période lilloise. » [5] ou encore « À ma période lilloise, j’ai tué un homme, là-bas. ». La Voix du Nord abonde : « [Cette] bagarre se serait terminée dans la Deûle » [6].

Hier, 3 membres de la mouvance identitaire lilloise ont été placés en détention à la suite de ces révélations.

Pour bien comprendre le sens de ces informations, il s’agit de les replacer dans leur contexte de l’époque.

Mourain était alors un membre important de Troisième Voie. Ce groupuscule néo-nazi fut dissout après que l’un de ses nervis, Esteban Morillo, a assassiné Clément Méric, un jeune membre de l’AFA Paris Banlieue et du syndicat SUD étudiant-es. Morillo comme Mourain étaient originaires de Picardie.

Mourain était le bras droit de Serge Ayoub en Picardie (le chef de Troisième Voie et de son service Action, les « Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires »).
A son arrivée dans le groupuscule, il fut « parrainé » par le lillois Yohan Mutte [7], un membre de Troisième Voie et des JNR déjà condamné pour avoir attaqué le bar gay « Le Vice Versa » en marge d’une « Manif pour tous » [8]. Il a également participé à de nombreuses actions violentes dans la métropole comme les attaques du bar « le Resto Soleil » [9] (au cours d’une desquelles était présent… Jérémy Mourain) ou encore celle ayant visé le local du syndicat CNT (opérations toujours mises en échec par les antifascistes présents).

Yohan Mutte est l’un des 3 interpellés d’hier… Il semble qu’au moins l’une de ces ratonnades a entrainé la mort d’un homme, celle d’Hervé.

Mais ce n’est pas tout. A l’époque, Troisième Voie travaillait en étroite collaboration avec la Maison de l’Identité Flamande (Vlaams Huis), l’ancêtre de La Citadelle, au sein du « Front Populaire Solidariste ».

La Maison de l’Identité, comme le mouvement identitaire lillois, furent fondés par le tristement célèbre Claude Hermant, un indic et barbouze formé au service Action du Front National [10]. La Vlaams Huis servait de point de rendez-vous aux néo-nazis de Troisième Voie, aux identitaires d’Opstaan (l’ancêtre de « Génération Identitaire »), aux autres groupuscules de l’extrême-droite nordiste… mais aussi aux forces de sécurité.
Le lieu pouvait compter parmi ses adhérents le chef de la police municipale de Lambersart et des policiers y fêtaient même leurs anniversaires. [11]
Les flics sympathisants n’hésitaient pas non plus à renseigner les néo-nazis sur les militants de gauche (on verra que le trafic d’armes a dû créer des liens étroits entre fascistes et flics) ; ainsi la Maison Flamande publia à plusieurs reprises des noms et adresses de militants libertaires collectés suite à des interpellations [12]. Une plainte collective fut déposée mais cette affaire fut – bien entendu – classée sans suite.
Est-ce par ce biais que les assassins d’Hervé ont ciblé leur victime ? Nous ne le saurons probablement jamais… Ce qui est certain c’est qu’Hervé avait été identifié par les fascistes comme « antifa ».

Au sein de ce panier de crabes on retrouvait bien sûr Mourain et Mutte, mais aussi Aurélien Verhassel (qui participait fréquemment aux activités – dont les tournois de boxe – organisées par « la Vlaams ») et Antoine Denevi.

Verhassel est l’actuel chef de Génération Identitaire Lille et de « La Citadelle ». Il a lui aussi un casier judiciaire chargé : « violences aggravées, violation de domicile, violences avec préméditation et usage d’une arme… Et même une peine de 80 jours/amende en Allemagne pour «détention et importation de substance explosive» et «utilisation de caractéristiques d’organisations anticonstitutionnelles» » (Libération [13]). Sa proximité avec Troisième Voie, Mutte et Mourain n’est pas récente. Déjà en 2014, Verhassel avait été épinglé pour sa proximité avec les ex du groupuscule dissous. Les mêmes aujourd’hui accusés d’avoir assassiné Hervé [14].
Depuis, les choses ne se sont pas arrangées. Leur nouveau local « La Citadelle » héberge fréquemment des membres de cette bande néo-nazie. Il sert également de base arrière pour leurs ratonnades, comme celle ayant ciblé des étudiants des Jeunes Communistes en novembre dernier [15].

Abordons maintenant le cas de Denevi et découvrons pourquoi la police avait tant intérêt à étouffer l’affaire « du pousseur de la Deûle » : Denevi était le chef de Troisième Voie dans le Nord de La France. Mourain et Mutte (tous deux membres de l’organisation dans le Nord) étaient donc sous son autorité. Mais Denevi ne se contentait pas de ratonner : comme l’a révélé il y a quelques semaines Mediapart, il participait à un important trafic d’armes de guerre dont était à la tête… Claude Hermant [16]. Le réseau Hermant-Denevi (c’est à dire le groupe de personnes également accusé d’avoir assassiné Hervé) a, semble-t-il, procuré au djihadiste Amedy Coulibaly le fusil d’assaut et les pistolets Tokarev qui lui ont servi à massacrer des juifs à l’Hyper Cacher, près de la porte de Vincennes à Paris.

L’histoire ne s’arrête pas là : Hermant était en fait un indic de la police et dit avoir livré ces armes sur demande des forces de sécurité. Comme l’ont révélé Mediapart et la Voix du Nord, rien de moins que la police, la DCRI, la gendarmerie et la douane étaient impliquées dans ce trafic [17]. L’enquête de Mediapart est surréaliste, extrait :

« À Mediapart, le commissaire divisionnaire Patisson, chef du SDIG du Nord de 2008 à 2011, avant de diriger le CCPD de Tournai, confirme que Christophe Dubroeuq, alias « Monstro », a été l’un de ses informateurs sur l’extrême droite radicale lilloise, et qu’il a communiqué des informations sensibles, avant de devenir « un bon copain ». « Je m’inquiétais de ne pas avoir de nouvelles de “Tof”, dit-il. Puis j’ai appris par mes collègues qu’il avait été interpellé en République tchèque. Je lui avais dit clairement quelques jours avant : “Tu ne mets pas ton nez là-dedans.” On savait que ces armes slovaques avaient été retrouvées dans la filière Kouachi. »

Quelques années plus tôt, l’ancien chef des RG du Nord avait réussi, par le truchement de « Tof », à approcher Claude Hermant, ancien militaire, figure de l’extrême droite identitaire locale et lui-même informateur de la gendarmerie et des douanes, identifié comme l’un des acheteurs officiels d’une partie des armes slovaques retrouvées entre les mains d’Amedy Coulibaly, en janvier 2015. »

Résumons, Hervé Rybarczyk (et peut-être d’autres victimes) a probablement été assassiné par un groupe de néo-nazis également trafiquants d’armes. Ces néo-nazis trafiquants d’armes étaient aussi des indics, et ils ont armé Daesh avec l’aval des forces de police.
Bien qu’il soit invraisemblable que 5 personnes soient accidentellement mortes noyées dans la Deûle en quelques mois alors que cela n’était jamais arrivé (et n’est plus arrivé depuis) ; malgré le vent de panique qui avait alors parcouru la ville ; le parquet n’envisageait pas à l’époque « l’hypothèse d’un crime » et évoquait « la loi des séries ». Or dans le même temps, les services de sécurité couvraient le groupe dans le cadre de son trafic d’armes…

Encore aujourd’hui, des membres de ce groupe se réunissent toutes les semaines dans le bar raciste qu’ils ont ouvert à l’automne, « La Citadelle », situé 8 rue des Arts à Lille. Malgré les nombreuses manifestations et protestations de la population, ni Martine Aubry ni la police n’a jugé opportun de fermer ce lieu.
Est-ce que la révélation du meurtre d’Hervé suffira à faire fermer La Citadelle [18] (mais aussi « La Frite Rit » [19], commerce appartenant à Claude Hermant, rue Solférino à Lille) ou faudra-t-il que les fascistes pro-FN tuent encore ?

Rendez-vous vendredi 12 mai à 19h sur la Grand Place de Lille afin de rendre hommage à toutes les victimes du fascisme et de rappeler aux nervis lillois que nous leur rendrons coups pour coups.

Ce texte est ouvert à signature.

Action Antifasciste NP2C

[1] http://www.liberation.fr/direct/element/trois-jeunes-hommes-proches-de-lextreme-droite-mis-en-examen-dans-laffaire-des-noyes-de-la-deule_63107/
[2] http://www.lavoixdunord.fr/157289/article/2017-05-03/l-affaire-des-noyes-de-la-deule-relancee-arrestations-au-sein-de-l-ultra-droite
[3] http://musique.jeuxactu.com/news-ashtones-mysterieuse-disparition-du-guitariste-herve-rybarczyk-9648.htm
[4] http://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/picardie/somme/amiens/proces-wwk-amiens-neuf-ans-prison-jeremy-mourain-relaxe-serge-ayoub-1225085.html
[5] http://www.lavoixdunord.fr/139941/article/2017-03-28/le-leader-du-groupe-d-ultra-droite-est-il-l-auteur-d-un-meurtre-impuni-lille
[6] http://www.lavoixdunord.fr/139572/article/2017-03-28/quand-est-dans-cette-ideologie-de-haine-peut-devenir-tres-violent
[7] https://www.streetpress.com/sujet/1485772451-le-white-wolf-klan-groupe-neonazi
[8] http://www.liberation.fr/societe/2013/09/04/lille-j-ai-entendu-fils-de-pute-encule-pede_929519
[9] https://luttennord.wordpress.com/2012/12/10/le-resto-soleil-une-nouvelle-fois-attaque-par-les-nazillons-lillois/
[10] http://lahorde.samizdat.net/2013/04/23/portraits-et-relations-des-neo-nazis-ayant-attaque-le-bar-gay-du-vieux-lille/
[11] https://lille.indymedia.org/spip.php?article17732&lang=fr
[12] http://cettesemaine.info/spip/article.php3_id_article=2505.html
[13] http://www.liberation.fr/apps/2017/04/generation-identitaire-a-decouvert/
[14] https://luttennord.wordpress.com/2014/05/25/tribann-identitaires-nazi-et-fiers/
[15] http://www.lavoixdunord.fr/75067/article/2016-11-16/des-jeunes-communistes-agresses-dans-un-bar-samedi-
[16] https://www.mediapart.fr/journal/france/070516/quatre-services-de-securite-connaissaient-les-fournisseurs-d-armes-de-coulibaly?onglet=full
[17] https://www.mediapart.fr/journal/france/120317/informee-la-police-n-rien-fait
[18] https://www.facebook.com/fermonslacitadelle/
[19] https://www.facebook.com/FermetureLaFriteRitLille/


Les Mauvais Jours Finiront c’est 4 jours de lutte et de festivités organisés par les différents collectifs libertaires de la métropole.

Au programme : un salon du livre, des projections, des concerts, des spectacles, des tables de presse, des ateliers, une cantine et bien sur la grande manifestation du 1er mai.

Les Mauvais Jours Finiront c’est également l’occasion révée de découvrir ou de redécouvrir les lieux de la ville où les luttes s’organisent : local de la CNT, le CCL, le cinéma l’Univers, l’espace Volume Ouvert et – forcément – la rue.

L’ensemble des bénéfices récoltés iront en soutien au collectif des Olieux (qui vient en aide aux migrants du parc du même nom à Moulins).

Retrouvez le programme complet sur le site du festival.


Justice pour Théo à Lille

Justice pour Théo

Comment ne pas être choqué en lisant dans la presse que « Les premières conclusions de l’IGPN [Inspection générale de la police nationale] écartent l’idée de «viol délibéré» alors s’enchaînent les condamnations de jeunes émeutiers à 6 mois ferme de prison, etc ?

Il ne s’agit nullement de justifier ce que les médias appellent « les violences urbaines » qui sont en réalité des révoltes désordonnées de jeunes en colère contre leur mal vie et la violence raciste et policière qu’un jeune de 22 ans vient de subir.

Mais que fait-on de la parole de la jeune victime, Théo, qui témoigne «j’étais de dos mais de trois quarts. Je l’ai vu avec sa matraque: il me l’a enfoncée dans les fesses, volontairement. J’avais du mal à marcher, je n’étais même pas moi-même. Je croyais que j’allais mourir, je marchais mais parce qu’ils me tenaient bien ». Dans la voiture, le jeune homme dit avoir subi d’autres coups, des moqueries et des insultes. Il cite notamment « espèce de salope » et « bamboula » » ?

Que fait-on du constat « des médecins d’une plaie profonde, longitudinale, avec rupture du muscle sphinctérien » et qui lui ont délivré « une incapacité totale de travail (ITT) de 60 jours » ?

Pense t-on que la seule visite du Président de la République, François Hollande, du mardi 7 février à Théo, suffira à dissiper la colère et le sentiment fondé sur une réalité que beaucoup font semblant de ne pas voir : trop de jeunes sont insultés, malmenés, brutalisés, battus, molestés par des policiers qui sont ensuite peu voire pas du tout condamnés par les tribunaux.

La liste est longue de jeunes qui meurent entre les mains ou sous les balles de policiers. Dans le cas de Théo, il s’agit de quatre policiers policiers mis en examen dont trois pour « violences volontaires » en réunion, tandis l’autre est accusé d’avoir introduit sa matraque télescopique dans le rectum de sa victime.

Comment ne pas évoquer cette information inquiétante d’une étude du CEVIPOF, centre de recherche politiques de Sciences Po qui révèle que « les policiers et les militaires votent de plus en plus FN… 51,5% d’entre eux ont déposé un bulletin Front National (FN) dans l’urne en 2015, contre 30% en 2012 ».

N’y a t-il pas un lien entre cette information et les pratiques brutales de policiers censés appartenir à une « police républicaine » ? Pourquoi les tribunaux, mais aussi les autorités politiques dites « républicaines » et les médias ne prennent pas en compte cette donnée statistique qui montre les menaces qui planent sur l’état de droit ?

Peut-on continuer de fermer les yeux sur cette réalité dangereuse ? A quoi sert le discours sur « la République, ses valeurs » tout en se bouchant les oreilles pour ne pas entendre les cris de douleurs d’une jeunesse matraquée, violentée et parfois tuée ?

L’impunité et l’injustice banalisent les actes de tortures et le crime.

La responsabilité des démocrates, anti-racistes et antifascistes est ici interpellée.

LE PAYS A BESOIN D’UNE VRAIE JUSTICE. JUSTICE POUR THEO ET TOUTES LES VICTIMES NOMBREUSES DE « BAVURES » POLICIERE
MANIFESTONS LE MERCREDI 15 FEVRIER

A 18 H PLACE DE LA REPUBLIQUE POUR QUE LA VERITE SOIT DITE ET LA JUSTICE SOIT RENDUE.

Premiers signataires : CSP 59, Collectif Afrique, FUIQP 59/62, Jeunes Communistes du Nod, MRAP, LDH, TOP! Théatre de l’Opprimé, Planning familial Métropole lilloise, Action Antifasciste NP2C


Justice pour Théo de Aulnay !

Justice pour Théo, Adama, et toutes les victimes de la police !
Jeudi dernier, vers 17 heures, une patrouille de police a une nouvelle fois agressé des habitants dans le quartier populaire de la cité des 3000 à Aulnay-sous-bois.
6 mois après l’assassinat d’Adama Traoré à Persan, les flics ont matraqué violemment un jeune de 22 ans, Théo, avant de lui insérer sur plus de 10cm de profondeur une matraque télescopique dans les fesses.

Le jeune homme a du subir une intervention chirurgicale d’urgence et s’est vu signifier 60 jours d’ITT (interruption de temps de travail).
Ce viol inadmissible est une nouvelle preuve de l’inhumanité et de la violence des flics sur tout ce qu’ils ne supportent pas : les personnes de couleurs, les habitants des quartiers populaires, les jeunes, les militants de gauche, les réfugiés ou les syndicalistes.
Depuis, des habitants du quartier sont descendus dans la rue pour faire savoir leur colère, ils ont eu droit à un déferlement inouï de nouvelles violences policières, hier à Aulnay, la police a tiré à balles réelles ! comme l’a confirmé la préfecture de paris elle même (parlant quant à elle de tirs de sommation).
Face à ces violences scandaleuses ne nous laissons plus faire, face aux insultes, aux coups, aux attaques quotidiennes, rendons coups pour coups.
Pour Théo, pour Adama Traoré, pour Rémi Fraisse, pour Zyed, Bouna, Malik, Lamine ou encore Lahoucine, pour tous les mutilés du flashball, pour toutes les personnes violentées gratuitement par les forces répressives de l’état, organisons nous et mettons fin à l’impunité policière.
Tant que nous n’aurons pas la justice, vous n’aurez jamais la paix !
Rassemblement jeudi soir, 18h30 – place de la république à Lille
(Nous ferons une cotisation pour envoyer les fonds à la cagnotte de soutien en ligne organisée pour Theo Luhaka)

Action Antifasciste NP2C


Laurent Obertone

Ce samedi la librairie Humeurs Noires située rue Mourmant à Wazemmes organisait une séance de dédicace avec en tête d’affiche la star des écrivains réactionnaires : Laurent Obertone.
La France Orange Mécanique, son best seller, est une compilation de faits divers attribués – le plus souvent à tort – aux immigrés et est censé prouver leur dangerosité pour la vieille France blanche et catholique.
Autres thèmes récurrents chez Obertone : s’en prendre aux syndicalistes et aux militants progressistes (cf. « Guerilla ») ; justifier les violences et bavures commises par la police (ce qui explique probablement l’intervention rapide des bleus ce samedi) et faire preuve d’une misogynie totalement décomplexée (« Dans leurs domaines, les garçons ont toujours mieux réussi que les filles » – La France Big Brother)
L’auteur est encensé par Marine Le Pen et l’ensemble de la fachosphère (Fdesouche, Boulevard Voltaire, Breizh Info, Riposte Laïque, Vox NR…). Les groupuscules identitaires s’appuient régulièrement sur ses « enquêtes » pour relayer leur thèmes fétiches du Grand Remplacement, du « racisme anti-blanc » et du choc des civilisations.
Le système médiatique raffole bien entendu de ses thèses anxiogènes et de sa novlangue réactionnaire, vous pourrez voir, lire ou écouter Obertone sur BFM, RMC, Valeurs Actuelles, Atlantico, Causeur et même France Culture (une vraie victime de l’omerta médiatique en quelque sorte).
Bref, quelques habitants du quartier sont aller rappeler à la librairie Humeurs Noires que les auteurs fascistes, sexistes, islamophobes et homophobes n’avaient rien à faire dans une ville populaire et métissée, forte d’une longue histoire de lutte pour l’émancipation, l’égalité et l’autogestion.
Sans violence aucune, ces personnes sont allées exprimer leur mécontentement au taulier et ont enfariné l’auteur fétiche de l’extrême droite, histoire qu’il garde quelques souvenirs de son séjour en territoire antifasciste. Bien entendu, les flics n’ont mis que quelques instants pour venir à la rescousse de leur auteur préféré. Après avoir matraqué les personnes présentes, ils ont tenté d’arrêter le groupe mais n’ont réussi qu’à interpeller qu’un camarade (la raison de cette interpellation demeurant un mystère).
Que cela serve de leçon à Humeurs Noires et à Obertone : Lille n’est pas une ville ou l’extrême droite est la bienvenue. Malgré la supériorité numérique flagrante aucun coup ni dégradation n’a eu lieu. La prochaine fois, nous pourrions le signifier de manière plus véhémente.

Des habitants du quartier


antifa Lille fumigène

Hier nous étions plusieurs milliers de Lillois à défiler à nouveau afin d’exiger la fermeture de l’estaminet raciste « La Citadelle » tenu par le groupuscule d’ultra-droite raciste, sexiste et homophobe « Génération Identitaire » au 8 rue des arts.

L’État, sa police et le Parti Socialiste représenté par Martine Aubry avait décidé de réserver le centre ville de Lille à l’extrême-droite : le parcours initial de la manifestation a été retoqué par les représentants du système, un parcours « alternatif » évitant complètement le centre – pourtant traditionnel lors des manifestations progressistes – a été imposé.

la-citadelle-lille
Pas étonnant lorsque l’on connaît la complaisance dont bénéficient les identitaires à Lille de la part des sociaux-démocrates; et la porosité entre la police et les milieux d’extrême-droite de la capitale des Flandres :

  • ouverture d’un bar clandestin ouvertement « réservé aux blancs » sans aucune opposition de la mairie alors qu’Aubry fait fermer administrativement des dizaines de café-concerts officiellement déclarés
  • agressions nombreuses et impunies par des fascistes se réclamant ouvertement de « La Citadelle »
  • « La Frite Rit » rue Solférino toujours ouverte alors que son patron, le fondateur du mouvement identitaire à Lille, est en prison pour avoir vendu les armes ayant servies aux djihadistes à commettre l’attentat de l’Hyper-Casher
  • les flics ont donné des noms et adresses des militants de gauche aux identitaires sans aucune conséquence disciplinaire

Mais c’était sans compter sur la détermination de l’Action Antifasciste NP2C et des autres groupes révolutionnaires présents lors de la manifestation. Le cortège s’est ébranlé avec fumigènes, banderoles et chant de slogans antifascistes en direction du centre ville ; bravant ainsi l’interdiction. Un dispositif policier démesuré fût alors déployé : des dizaines de camions de CRS et des unités (masquées et sans brassards) de la BAC ont tenté de nous obliger à suivre le tracé prévu par l’État, sans succès.
Après être passé par la rue des Postes, Wazemmes, et la rue Gambetta, nous avons à nouveau déjoué le dispositif policier afin de nous rassembler rue Puebla, devant le bar « le Maclaren’s » ou une dizaine de nervis fascistes de La Citadelle ont agressé une lycéenne et des lycéens communistes la semaine dernière. Des slogans sont entonnés par la foule et repris par les habitants depuis leurs fenêtres : « pas de quartiers pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers ». Lorsque les nazillons lillois mobilisent 10 personnes, nous en mobilisons 1 000 et ils ne seront jamais les bienvenus dans la métropole.

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La manifestation s’est ensuite dirigée vers « la Citadelle » via la rue Nationale. Les CRS et la BAC se sont alors déployé en force pour protéger les fascistes et ont bloqué le cortège à l’approche de la Grand’Place. Après avoir occupé le centre ville, le cortège comptant toujours quelques centaines de personnes s’est disloqué rue Gambetta.

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La journée n’était pourtant pas finie : il était illusoire de penser que l’État pouvait interdire l’accès à un quartier complet aux militants progressistes et le livrer de fait aux néo-nazis.
Quelques heures après la fin de la manifestation, un groupe d’une 50 aine de personnes s’est reformé pour passer la soirée dans le centre ville et le Vieux Lille. Ce groupe est allé rappeler aux nazillons présents à la Citadelle qu’à chaque agression qu’ils commettent, nous rendons coup pour coup.
Les courageux militants d’extrême-droite qui ne rechignent pas à tabasser des mineurs ont cette semaine décidé de se terrer près de 30 minutes dans leur local sur-protégé. Ils ont fini par appeler la police (qui n’était pas venue lorsque les lycéens communistes les avaient appelé la semaine dernière). Les flics sont arrivés en trombe pour défendre leurs protégés et ont tiré sans sommation une grenade de désencerclement dans la foule ; qui n’avait pourtant commis aucun acte répréhensible. Pas de blessés ni d’arrestation.

La lutte continue, de nouvelles actions contre La Citadelle se dérouleront bientôt !

Action Antifasciste NP2C

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[coucou c’est nous] Les racistes de la citadelle très fort pour attaquer armés des lycéens à la sortie d’un bar, par contre planqués en panique a appeler les flics quand des antifas viennent les checker en début de soirée chez eux.
Et quand les jeunes lycéens appellent la police après avoir subi une agression par une vingtaine de nazis armés, les flics ne viennent pas, quand les mêmes nazis retranchés dans leur bar raciste appellent, ils débarquent et tirent des grenades de désencerclement sans sommation. #boloss2compet #loveurs2shtars #monHonneurSappelleFragilité#trompettistes #milesDavis #poucaves #spartiatesDiscount #300lol

Nb : puisque les gens venus les visiter etaient non armés et n’avaient commis aucune infraction, a l’arrivée de la police, on peut deduire que certains quartiers de lille sont interdits aux non blancs ou aux gens de gauche