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On bloque tout

Le projet de loi El Khomri est une insulte au monde du travail. Rarement l’attaque aura été aussi grave. Avec l’inversion de la hiérarchie des normes qui permet aux accords locaux au rabais, obtenus sous la pression, de se substituer aux accords de branche ; en lançant l’offensive contre l’outil syndical avec la promotion des référendums-bidons en entreprise ; en organisant et généralisant la précarité, la flexibilité et en facilitant les licenciements, c’est une dégradation majeure du temps et des conditions de travail de millions de salarié.e.s que prépare activement le gouvernement.

À nous de nous préparer tout aussi activement à l’en empêcher ! Tout ce que mérite un tel projet c’est une riposte déterminée et massive des travailleuses, des travailleurs et de la jeunesse. Et pour cela, c’est le blocage de l’économie qui est à l’ordre du jour.

Le 9 mars, nous étions des centaines de milliers à battre le pavé. Pour nombre de salarié.e.s qui composaient la majorité des cortèges, la grève s’imposait. Et depuis le 17 mars, journée nationale de mobilisation appelée par les organisations de jeunesse, des dates de grève dans différents secteurs professionnels sont annoncées ; le 24 mars, nouvelle  journée de mobilisation, le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres, avec sans doute quelques effets d’annonces destinés à faire croire que la copie a été revue : nous le disons tout net, le projet de loi n’est ni amendable, ni négociable et seul son retrait, total, s’impose.

Enfin le 31 mars, la grève interprofessionnelle est à l’ordre du jour. Cette grève doit être activement préparée et nous pouvons profiter pour ça du calendrier d’action qui se dessine jusque-là pour renforcer la mobilisation. La seule manière de gagner et de faire plier le gouvernement, c’est de bloquer l’économie. Les travailleurs et les travailleuses doivent en effet prendre leurs affaires en mains dans cette lutte et ne doivent pas s’en remettre à des politiciens ou politiciennes qui n’ont que les élections de 2017 en vue. Et pour bloquer l’économie, ce qu’il faut c’est d’abord réussir la grève du 31 mars et préparer sa généralisation et sa reconduction partout où c’est possible dans les jours et semaines qui suivront !

Alors nous obtiendrons le retrait du projet de loi El Khomri. Alors nous pourrons préparer la contre-offensive, NOTRE contre-offensive en popularisant des revendications qui permettent de rassembler, sur lesquelles les équipes syndicales pourraient s’engager ensemble, à la base et dans l’unité. La réduction du temps de travail à 32 heures par semaine, sans réduction de salaires, ni flexibilité, sans arnaque à la clef comme l’ont été dans de nombreux secteurs les « 35 heures-Aubry », voilà par exemple ce qu’il est urgent de mettre en avant pour contrer les dégradations des conditions de travail et imposer des créations d’emplois.

Tout cela, nous nous engageons à le mettre en débat auprès de nos collègues, dans nos structures syndicales, dans les intersyndicales auxquelles nous participons. Nous sommes certain.e.s que ces préoccupations, nombreuses et nombreux sont les syndicalistes qui les partagent. Quelles que soient les appartenances syndicales, nous les appelons à rejoindre cet appel, à en proposer la signature à leur structure syndicale et à mutualiser les informations sur la mobilisation sur le blog lié à cet appel. C’est toutes et tous ensemble qu’on va lutter, c’est toutes et tous ensemble qu’on va gagner !

Signez l’appel et découvrez la liste de signataires sur onbloquetout.org.


Désarmons la police

AG contre les violences d’Etat
Mercredi 12h dans le Hall Bât A de Lille 3

La police assassine. Ni oubli ni pardon !

Des centaines d’actions, de manifs, d’occupations et de blocus de facs et de lycées s’organisent depuis la mort de Rémi Fraisse partout en France et même au-delà. Cette mort survient après de violentes interventions policières répétées contre les opposants à des projets capitalistes. Ce drame était prévisible, pour ne pas dire programmé…

Dans les quartiers, dans les luttes, en prison et aux frontières la police tue !

Il faut replacer le meurtre de Rémi dans une histoire longue où la police apparaît très clairement pour ce qu’elle est : un appareil chargé de dominer, bannir et soumettre les couches sociales qui auraient le plus intérêt à se débarrasser de ce système parce qu’elles en bénéficient le moins.

Si l’on parle aujourd’hui d’un mort en manif, il ne faut pas oublier que la police, la justice et l’État mutilent et tuent de manière quasi quotidienne et plus discrète dans les rues, dans les prisons, aux frontières – comme à Calais. Ce sont toujours les mêmes qui sont visés : les « classe dangereuses » des quartiers populaires, et les personnes
qui luttent contre le sort qui leur est fait.

Samedi dernier une quatrième manif contre les violences policières a été organisée à Lille, à l’appel de l’assemblée réunie suite à la mort de Rémi Fraisse, tué par la police le 26 octobre 2014. Prétextant du fait que deux ou trois panneaux publicitaires, symboles de la ville-marchandise, aient été conséquemment critiqués, la police a
attaqué le cortège pendant que, non loin de là, Mr le président se pavanait à la Coupe Davis.

Lorsque l’Etat n’a plus rien d’autre à offrir que la crise et les « coupes budgétaires », le processus de militarisation des forces de l’ordre reflète un système qui s’effrite et ne tient, de plus en plus, que par sa police. A la fac, les conditions de vie des étudiantes et étudiants sont de plus en plus précaires, au moment où les facs
s’apprêtent à connaître une sérieuse « cure d’austérité », qui signifie concrètement une baisse de moyens pour les universités de 200 millions d’euros d’ici la fin de l’année !

Les raisons de se révolter se multiplient et si la police doit matraquer, mutiler à coup de flashball ou tuer à coup de grenade pour faire régner l’ordre marchand, et bien qu’à cela ne tienne ! Ils n’hesitent pas. En toucher un pour faire peur à tous… mais jusqu’à quand ?

Soyons nombreux à l’Assemblée de mercredi contre la terreur économique et policière de l’Etat et décidons des modes d’action appropriés.

D’autant plus d’actualité que les flics de Lille sont particulièrement en forme


La CNT en grève

La politique d’austérité salariale menée par le gouvernement à l’égard des travailleurs de la fonction publique d’État, de la fonction publique territoriale et de la fonction publique hospitalière aboutit à une baisse incessante de leurs revenus. Le gel du point d’indice dans la fonction publique (tout comme la stagnation du SMIC dans le secteur privé, le gel des retraites et des prestations sociales ainsi que le report de la revalorisation du RSA) est particulièrement inacceptable !

D’autre part, la réduction des effectifs annoncée par le gouvernement va restreindre l’accès des usagers aux services publics et endommager la qualité de ces services.

A l’initiative de plusieurs organisations syndicales, une journée nationale d’action et de mobilisation est organisée jeudi 15 mai 2014 dans la fonction publique pour exiger :

  • une revalorisation immédiate du point d’indice,
  • la refonte de la grille indiciaire permettant la revalorisation de tous les métiers,
  • des mesures de rattrapage,
  • des emplois publics de qualité correspondant aux besoins de la population.

Les syndicats CNT du Nord Pas-de-Calais appellent à la grève ce jour-là.

Voici leurs revendications spécifiques :

 

  • Revalorisation du salaire minimum : dans le public comme dans le privé, pas de salaire net inférieur à 2 000 euros !
  • Réduction des inégalités : Les propositions d’augmentation uniforme (en pourcentage, du point d’indice ou du type « X euros pour tous ! ») ont le mérite d’être claires, mais elles avantagent les salariés les mieux payés. C’est pourquoi, afin de réduire les inégalités entre travailleurs, la CNT 59/62 lutte pour des augmentations différenciées inversement proportionnelles aux salaires (selon une échelle décroissante de 300 euros pour les salaires les moins élevés à rien pour les salaires au-dessus de 2 fois le SMIC revalorisé).
  • Pas d’augmentation des salaires sans relèvement en parallèle des minima sociaux, des contrats précaires, des contrats d’apprentissage, des indemnités chômage et des retraites.

La CNT ne saurait se satisfaire de ces revendications à court terme.
Son objectif est l’abolition de toutes les hiérarchies salariales et la construction d’une société fondée sur la répartition égalitaire des richesses et l’autogestion.


Grève 18 mars

Mardi 18 mars 2014, une intersyndicale regroupant CGT, FO, FSU et Solidaires appelle à une journée d’actions interprofessionnelles (grèves, manifestations et rassemblements).

Pour la CNT, cette journée peut être un point d’appui pour faire converger les différentes luttes sectorielles menées actuellement ici et là. Face aux multiples attaques que subit le monde du travail, elle peut permettre l’émergence d’une riposte coordonnée à la hauteur des enjeux…

Par conséquent, l’union régionale des syndicats CNT 59/62 appelle les salarié-e-s (du privé & du public), les sans-emplois, les retraité-e-s et les étudiant-e-s :

  • pour les uns à cesser le travail le 18 mars, pour les autres à soutenir les grèves qui auront lieu ce jour-là ;
  • à participer à la manifestation qui se déroulera à Lille (rdv à 14h30, porte de Paris) ;
  • à établir des passerelles interprofessionnelles entre les différents secteurs en lutte ;
  • à initier toute dynamique permettant d’amplifier et durcir le mouvement dans les jours et semaines à venir.

Salaires, emploi, protection sociale…
Non au pacte d’austérité ! Mobilisons-nous !

 

PS : Le matin, rendez-vous devant l’usine « Faurecia » d’Auchel (62) pour la manifestation mensuelle de l’intersyndicale du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais (CGT – CNT – SUD – FSU). Plus d’infos ici


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Trouver le bon rythme, c’est être en grève jeudi 14 novembre contre la réforme Peillon.

Une réforme bâclée et inadaptée qui focalise l’échec scolaire sur un aspect majeur du rôle de l’école : la gestion du temps.

D’un point de vue économique, cette réforme ne résout en rien la question des inégalités scolaires et les aggrave même comme le démontrent certaines communes rurales qui l’ont stoppée dès cet automne, faute de moyens financiers et humains.

Chaque commune se trouve en effet à devoir faire avec ses propres ressources, le désengagement total de l’État n’assurant plus une certaine volonté – même mince – de répartir les richesses nationales. Ce désengagement révèle les vrais tenants et aboutissants de cette réforme : réduire le « déficit public », lobby capitaliste s’il en est !

D’un point de vue des rythmes, cette réforme qui prétendait alléger la semaine de classe l’a en réalité alourdie, augmentant le temps de collectivité subie et supprimant la pause en milieu de semaine, même pour les enfants fréquentant les centres de loisirs. La fatigue accrue est flagrante, aussi bien chez les enseignant-e-s, les personnels des écoles, les animateurs que chez les enfants.

D’un point de vue pédagogique, cette réforme repose sur une conception hiérarchisée des savoirs, des disciplines scolaires et de la culture. Elle met en péril les activités sociales et culturelles par le plus grand nombre, en les excluant des pratiques de classe, en réduisant l’offre des différentes structures, captées par la demande municipale, en réduisant le temps libre de tout le monde, enfants et adultes confondus.

C’est une réforme à marche forcée qui fait la part belle aux logiques libérales : temps éducatifs morcelés, enfants sur-occupés et compétition de tous contre tous ! Elle fait suite aux précédentes réformes (à chaque ministre la sienne) et réaffirme la connivence idéologique des différents gouvernements, quelle que soit l’alternance portée au pouvoir.

Alors oui, il faut une autre école, mais pas celle du « socle commun de connaissances et de compétences » consigné dans un « livret de compétences », cette école du capital qui, depuis ses origines, est une école contre le peuple.

Pour une révolution pédagogique et sociale, la CNT appelle à la grève le 14 novembre ! Et à voter la reconduction partout où ce sera possible, enseignants et personnels des écoles réunis.

CNT éducation 59/62
(à partir du communiqué http://www.cnt-f.org/fte/ publié ce jour)

Assemblée générale des enseignants du 1er degré, des personnels municipaux
(animateurs & agents de restauration scolaire) et des parents d’élèves :
à 10h30, mairie de Lille, salle sous le beffroi
(à l’initiative de l’intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FAEN, SNE…)

 

Reconduction de la grève chez les Francas de Lille

Publié: 25 juin 2012 par durruticolumn dans Syndicalisme
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La section syndicale CNT doit rencontrer le conseil d’administration des Francas de Lille mardi 26 juin à 18h30.

En attendant, la grève est reconduite jusqu’à mardi soir.

Revendications :

  • Maintien du centre Jean Zay en septembre
  • Ouverture du centre Georges Sand en juillet
  • Amélioration des conditions de travail (transparence sur l’avenir de la structure avec les salariés et avec les parents, arrêt des pressions par rapport aux effectifs et aux risques de fermeture, amélioration de la coordination)

Comment soutenir les grévistes :

  • Signer la pétition
  • Appeler pour faire part de votre mécontentement : 03 20 56 56 09 (bureau des Francas de Lille) et 03 20 49 50 00 (standard de la mairie de Lille ; demandez le service « Jeunesse »)

A lire aussi l’appel à la grève et un article dans La Voix du Nord.


Contact cnt santé social 59/62 : sanso5962atcnt-f.org 


Action de blocage au port fluvial de Santes, à proximité de Lille, ce matin 15 novembre, organisé par l’Assemblée générale de lutte de Lille, relayé par les syndicats Solidaires et CNT 62 dans le cadre de l’appel national de Tours. Le site Estera (ordures ménagères de la métropole lilloise), a été bloqué et les camions empêchés de sortir pendant une heure.

Octobre rouge…et noir !

Publié: 8 novembre 2010 par luttennord dans Syndicalisme, Vidéos
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Ce que la télévision et les journaux ne montrent pas, les actions des syndicats SUD-RAIL, C.N.T, SUD-SANTE SOCIAUX, SUD-TERRITORIAUX ET PLEIN D’AUTRES pendant les gréves d’octobre 2010 contre la reforme des retraites

« Jusqu’ici » no 2 – 6 novembre

Publié: 5 novembre 2010 par luttennord dans Infos, Livres
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Pas de doute, une phase s’est close. Celle de la montée en puissance du mouvement contre la réforme des retraites — sous l’égide d’une intersyndicale soudée, avec des grèves reconductibles dans différents secteurs, des manifs lycéennes, et une attention générale concentrée sur le blocage des douze raffineries.

 

Jusqu’ici, tout continue. Les chiffres montent et descendent, mais la détermination persiste. Comme nous le disions dans le numéro précédent, «le blocage unit lorsque la nouvelle organisation du travail sépare». Les outils collectifs de décision, de liaison et de mutualisation apparaissent et gagnent en consistance, loin des projecteurs. Un peu partout fleurissent des journaux et des feuilles de luttes, des cantines de mouvement et des caisses de solidarité ; les AG interpros commencent à se coordonner en même temps que se construit de la confiance pour mener des actions.

 

Si, comme le souligne un texte rennais, les participants aux blocages sont très divers (syndicalistes, lycéens, étudiants, chômeurs, précaires, etc.), mais en petit nombre. Ces actions sont soutenues, sans pour autant embarquer tout le monde. Comment faire pour continuer les blocages dont beaucoup perçoivent la pertinence ? Comme la grève, les blocages exigent de l’organisation, de l’écoute — pour faire face à de nombreuses peurs et contraintes. Il s’agit d’une véritable culture commune à construire.

 

Si les grévistes vont et viennent, certains portent des revendications propres à leurs situations et sont déterminés. Sur des questions de salaire, de conditions de travail ou de menaces de licenciement… Révélant que, au-delà des retraites, il y a quelque chose dans l’air.

 

Nous avançons grandis, de jour en jour, des rencontres et des discussions, de ces différences qui se frottent et s’étripent, de ces rires partagés sur un piquet, de ces idées qui nous étonnent et des pratiques apprises. Pour de bon.

 


Même s’il est loin d’être fini, il est intéressant de faire un premier bilan du mouvement de lutte contre la réforme des retraites. Ainsi, malgré huit journées d’action particulièrement suivies, il apparaît que même avec 3,5 millions de personnes dans les rues, les défilés ne permettent pas d’être correctement entendus. Ce n’est pas vraiment une surprise, mais beaucoup d’entre nous l’avaient un peu oublié. Ces dernières semaines, partout en France, les blocages dans les raffineries, les centres de traitement des ordures et bien d’autres sites se sont multipliés. Incontestablement, l’obstination de l’État et du patronat à imposer leur réforme des retraites a poussé le mouvement social à retrouver des pratiques syndicales disparues depuis trop longtemps…

L’unité à la base
Le mouvement social sur les retraites a permis de retrouver des pratiques intersyndicales à la base, fondées sur une représentativité de terrain. Malgré les divergences entre syndicats, un grand nombre de travailleurs et travailleuses ont privilégié leurs intérêts en développant une mobilisation commune, loin des défilés par cortèges syndicaux cloisonnés.

L’interprofessionalisme
Alors que depuis plusieurs années, l’heure était plutôt au repli sur soi et à la lutte catégorielle ou par entreprise, la mobilisation contre la réforme des retraites a permis de retrouver des actions où se mêlent tous les corps de métiers et d’industrie, chacun soutenant l’autre avec un même objectif.

L’action directe des travailleurs
Souvent montrée du doigt, l’action directe des travailleurs s’est largement développée ces dernières semaines. Dans son sens premier, c’est à dire loin de la violence individuelle ou d’une avant-garde éclairée qui reste sans effet mais plutôt en organisant des actions syndicales à la base sans attendre le feu vert des dirigeants syndicaux et sans déléguer à des représentants qui négocient et décident sans tenir compte de l’avis des travailleurs et travailleuses.

L’autogestion des luttes
Les assemblées générales souveraines se sont multipliées, dans le public comme le privé, sectorielles ou interprofessionnelles, pour décider collectivement de la grève, de sa reconduction ou non, ainsi que des actions syndicales à mener. Avec, en outre, un respect des décisions prises par chacun, vers une réelle autonomie des travailleurs et de leurs collectifs de travail.

La solidarité de classe
Tous les salariés ne pouvant faire grève en même temps – notamment les précaires et/ou isolés –, les syndicats ont repris à leur compte les idées de caisse de grève, de blocage par des camarades extérieurs à l’entreprise, pour éviter les sanctions pour les travailleurs de l’entreprise elle-même. Ce mouvement a renforcé la conscience de classe de tous et toutes : face au patronat et à l’État, nous avons tous les mêmes intérêts et nous sommes solidaires !

Le blocage de l’économie
Contrairement à ce qu’a affirmé la propagande d’État, les grèves reconductibles et les blocages ne furent pas un choix mais une nécessité. Comment penser sérieusement que des grèves peuvent se résumer à des défilés dans les rues, encadrés par les forces de l’ordre ? L’histoire, notamment en juin 1936, a souvent montré que nos droits, nos acquis sociaux ont été arrachés (et pas demandés poliment) à l’issue de luttes très dures et généralement en utilisant le seul moyen à la disposition des travailleurs et des travailleuses : la grève et le blocage de la production sur le lieu de travail. C’est ce que nous avons redécouvert dans le mouvement contre la réforme des retraites !

Ce sont ces pratiques de lutte, intergénérationnelles, fondées sur l’action collective et la solidarité de classe, qui peuvent nous permettre de gagner demain. Ne lâchons rien ! Continuons de développer dans le mouvement actuel comme dans ceux qui suivront :
– l’unité syndicale à la base,
– les prises de décisions collectives en assemblées générales souveraines pour permettre à tous les grévistes de s’approprier la lutte,
– les actions collectives de blocage d’entreprises et voies d’accès aux zones où sont produites les richesses,
– le partage des informations sur les luttes et initiatives,
– la solidarité interprofessionnelle,
– les caisses de grève pour nous permettre de tenir et de gagner,
– les grèves reconductibles ou tournantes, qui bloquent la production des richesses et donc des profits…

 


Lundi 25 octobre à 4 heures du matin s’étaient donnés rendez-vous, pour le blocage des ronds-points d’accès au site de la Française de Mécanique de Douvrin, plus de 200 résistants sociaux. La FM, filiale à 50-50 des groupes Renault et Peugeot, compte encore, malgré la suppression de 3000 emplois, toujours plus de 3000 salariés. Le site occupe une zone industrielle de 150 hectares et construit à peu de chose près un vingtième (5%) des moteurs automobiles de la planète ; sortent de cette grosse unité de production tous les jours 500 à 600 camions.

L’opération totalement réussie, les bloqueurs ont quitté les lieux à 8 heures 30 sans attendre l’ordre de dispersion de la police. L’embouteillage des camions à l’extérieur et à l’intérieur du site offrait un spectacle rare et splendide, celui de la coupure des flux tendus par la suppression des stocks tampons depuis les années 1980. En aval, les usines Renault et Peugeot, privées de moteurs, sont touchées.

Le blocage avait été organisé pour montrer de façon spectaculaire, juste après le vote de la loi sur les retraites par le Sénat, que pour les combattants sociaux du bassin minier de Lens, la lutte non seulement est loin d’être terminée, mais ne fait que commencer, l’objectif étant d’en finir avec le néo-libéralisme.

Apparue le 14 octobre à l’initiative de la CGT, de FO et de SUD, l’AG interpro de Lens a depuis organisé tous les jours à partir du 15, à l’exception du dimanche 24, un à deux blocages par jour dès 4 à 5 heures le matin, interrompant notamment les livraisons de plusieurs supermarchés, toujours à partir de l’idée que pour faire mal au capital, une méthode simple et efficace consiste à interrompre ses flux d’approvisionnement. À l’époque du stock zéro, le blocage depuis le dehors est la forme moderne de la riposte du facteur travail et des populations touchées par le néo-libéralisme contre l’oppression capitaliste.

Les participants à l’AG sont très conscients de l’importance historique des opérations de blocage. Comme le disait devant les grilles de la Française un ouvrier en retraite enthousiasmé par l’opération : «C’est incroyable, nous on avait l’habitude de bloquer notre boîte, et là on vient bloquer de l’extérieur la FM, on compte les camions, et on attend que les ouvriers qu’on a laissé entrer ressortent pour nous rejoindre».

AG interpro – Lens, 25 octobre 2010.



Meeting du collectif de la métropole lilloise pour la grève générale : Vendredi 8 octobre 2010 à 19h, maison de quartier « Vauban-Esquermes », rue Roland, Lille (M° Port fluvial) à l’appel de syndiqué.e.s et de non syndiqué.e.s d’horizons divers.

Tract de l’union locale des syndicats CNT de Lille en vue de la grève du 12 octobre et de sa reconduction :



Déclaration commune des Unions et Antennes Locales CGT – FSU – CNT – FO de Béthune et des Unions Locales CGT d’Auchel – Bruay – Isbergues – Lillers.


Malgré l’impressionnante mobilisation du 7 septembre : 5 millions de salariés-es qui ont observé entre 1h00 et 7h00 de grève et près de trois millions qui ont manifesté, Sarkozy entend continuer sa « réforme » sur les retraites, en ordonnant aux députés UMP aux ordres de la voter en 1ère lecture le 15 septembre.
Mais à contrario de ce qui est distillé, rien n’est encore fait, rien n’est perdu, au contraire, et notre mobilisation doit prendre encore plus d’ampleur et de poids pour peser sur le gouvernement, ses députés, et le donneur d’ordres, le MEDEF !
Nos organisations syndicales signataires appellent à la mobilisation générale le 23 septembre pour exiger l’abandon de ce projet. Le rapport de force est la solution immédiate, celle de 2010, pour que gouvernement et patronat abandonnent cette réforme pour écouter les propositions progressistes et durables des organisations syndicales et les revendications de millions de salariés mais aussi celles des demandeurs d’emplois, des retraités et des jeunes futurs travailleurs.
Notre unité d’action et la mobilisation massive des travailleurs sont d’une extrême importance. En effet, aucun salarié hostile à cette tentative de repousser le départ de l’âge 60 à 62 ans, d’augmenter la durée de cotisation à 41,5 ans, de repousser à 67 ans l’âge légal de départ à taux plein (sans décote) ne peut rester inactif et insensible à cet appel à la mobilisation générale contre le recul historique et inédit qu’impose cette loi antisociale et rétrograde.
Si les progrès scientifiques et technologiques, et l’abaissement de l’âge de départ à la retraite à 60 ans ont permis à des millions de travailleurs de pouvoir prétendre à l’allongement de l’espérance de vie, il n’en reste pas moins que dès 57 ans, 2/3 des travailleurs ne sont plus en activités (invalidité, maladie, chômage…) et qu’au-delà de 60 ans, vient se greffer les problèmes de santé; ce n’est donc pas un quarteron de mercenaires au pouvoir, qui va réduire cette espérance de vivre un peu mieux et un peu plus.
La retraite à 60 ans pleine et entière n’est pas négociable… même si une « réforme » s’imposait, ce n’est pas pour réduire les acquis des travailleurs, mais bien pour assurer une meilleure répartition des richesses, fruit du travail des salariés.
Mettons fin à cette forme d’esclavage moderne où nos vies ne seraient considérés que comme des produits spéculatifs, bénéficiant aux seuls actionnaires. Une situation qui devrait encore s’aggraver, compte tenu des déclarations de la commission Européenne, considérant cette réforme comme insuffisante.
POUR NOUS, C’EST LA MOBILISATION GENERALE POUR LE REJET ET LE RETRAIT DE LA LOI RETROGRADE SUR LES RETRAITES.
Ensemble, exigeons l’abandon pur et simple de cette « réforme » et exigeons l’ouverture de négociations pour pérenniser et améliorer socialement notre système de retraite pas répartition solidaire issu du Conseil National de la Résistance en 1945, alors que le pays était exsangue.

  • Rien n’est prévu pour assurer un niveau de pension convenable aux retraités qui ont participé à la richesse de ce pays, au contraire elles baisseront mécaniquement.
  • Rien n’est prévu pour assurer aux actifs ayant commencé leur carrière longue (et) ou pénible une retraite anticipée, bien au contraire cette « réforme » les ignore.
  • Rien n’est prévu pour assurer une répartition des richesses qui pourrait assurer le financement des retraites, bien au contraire elle satisfait les marchés financiers.
  • Rien n’est prévu pour lutter contre les inégalités : carrières incomplètes travail à temps partiel etc. où les femmes sont les premières victimes, bien au contraire les inégalités se creusent inéluctablement.
  • Rien pour l’emploi, cette « réforme » serait une machine à fabriquer du chômage et opposerait l’emploi des « vieux » contre ceux des « jeunes ».

Les propositions existent, et qu’elles déplaisent aux nantis et à leurs représentants, ne surprendra personne ; un des hommes les plus riches du monde disait : « Il ya une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner » Alors si nous, salariés qui représentons 92% des actifs, ne sommes pas capables de refuser et d’exiger le retrait de la loi d’une MINORITE de riches, qui participe activement à appliquer des « réformes » contre le peuple, nous devons nous attendre au pire pour les années qui suivent.
C’est pourquoi l’Union des Travailleurs des Unions Locales et antennes syndicales : d’Auchel, Béthune, Bruay-La Buissière, Isbergues, Lillers, signataires :
Appelle l’ensemble des salariés à se mobiliser, à faire grève et à manifester le 23 septembre… à Béthune à 9h30 [départ 558 rue de Lille], à Lille à 14h30.
Si le gouvernement et les élus de la majorité persistent dans leur mépris du peuple, alors que 70% des travailleurs sont contre la «réforme» proposée, la grève reconductible s’imposera d’elle-même car nous n’aurons plus d’autre choix que cette solution de lutte frontale avec les représentants de la classe la plus favorisée par ce gouvernement. D’ores et déjà nous appelons les bases à faire des assemblées générales dans les entreprises pour organiser ensemble la riposte.
Quand une Loi est si injuste, si rétrograde, les salariés du public et du privé, les demandeurs d’emploi, les retraités, la jeunesse, les syndicats et tous les progressistes…ont un devoir historique : la combattre.
Fait à Béthune le 20 septembre 2010 par l’Union des Travailleurs des Unions Locales et antennes syndicales d’Auchel, Béthune, Bruay-La Buissière, Isbergues, Lillers.