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Justice pour Antoine !

Justice pour Antoine et François, le 2 février à Douai

Justice pour Antoine et François Antoine, militant de la CGT et libertaire de Valenciennes, est un-e des nombreux-ses opposant- es à la loi Travail à avoir fait les frais de la répression aux ordres du gouvernement et du patronat au printemps 2016.

Alors qu’il se rendait à une manifestation syndicale le 17 mai 2016 à Lille et qu’il tenait le drapeau de son union locale CGT Valenciennes, il a été violemment plaqué au sol par 3 policiers et mis en état d’arrestation. Pour avoir participé à cette manifestation, il a passé 3 semaines en détention préventive et a été condamné à 10 mois de prison avec sursis et 2 ans d’interdiction de manifestation dans le département du Nord.

La mobilisation locale, nationale et internationale autour de son affaire a permis d’éviter une peine plus lourde à l’instar de celles qui ont frappé des centaines d’opposant-e-s dont plusieurs sont toujours en détention dans un contexte marqué par l’état d’urgence. Plusieurs témoignages et articles de presse ont alors démontré que l’accusation était montée de toutes pièces et que le gouvernement plus minoritaire que jamais dans l’opinion ne pouvait s’imposer que par la répression et l’intimidation afin d’empêcher le développement de la mobilisation.

Lors de l’audience les avocats d’Antoine ont également pointé les contradictions et les incohérences de l’accusation, ainsi que les irrégularités dans la procédure. Cette affaire est donc bien politique. François, présent à la même manifestation, a aussi payé le prix de cet acharnement gouvernemental, policier et judiciaire. Il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 2 ans d’interdiction de manifestation dans le Nord. Antoine ayant décidé de faire appel de sa condamnation, l’affaire sera rejugée, jeudi 2 février 2017 devant la cour d’appel de Douai.

Aussi il est important que d’ici là et plus particulièrement ce jour-là la solidarité s’exprime en faveur d’Antoine et de François, afin que ce procès ne soit pas celui de deux opposants poursuivis pour leurs convictions, mais bien celui des responsables de la casse du code du Travail et de cette stratégie de la tension qu’ils ont voulu pour masquer le désaveu massif dont ils font toujours l’objet de la part de l’immense majorité des travailleuses et travailleurs.

Nous appelons donc à un rassemblement de soutien à Antoine et à François
Jeudi 2 février à 13h00
Devant la cour d’appel de Douai
Justice et relaxe pour Antoine et François !


Rencontre débat contre la criminalisation du mouvement social

Salariés de Continental licenciés, enseignant-e-s refusant les mutations forcées, inculpés de Tarnac, manifestant-e-s contre le CPE et contre la privatisation des universités (LMD, LRU…), faucheurs d’OGM, personnes refusant le fichage ADN, grévistes opposés aux réformes de retraites en 2010 et 2013, militant-e-s pour la gratuité des transports en commun… nous sommes nombreux et nombreuses à avoir combattu les politiques de démolition sociale, d’austérité et de précarisation. Ces dix dernières années, aux justes revendications du mouvement social se sont opposés la matraque et le harcèlement judiciaire comme seules réponses.

Un syndicaliste de Metz condamné pour l’exemple à 40 000 euros :

Le 23 mars 2013, Fouad Harjane, un militant de la CNT Moselle, a été condamné à 40 000 euros de dommages et intérêts pour avoir bloqué la gare de Metz lors d’une manifestation durant le mouvement anti-CPE de 2006, dont des militant-e-s socialistes aujourd’hui élus. Cette condamnation, au-delà d’être injuste dans la mesure où elle fait porter à un seul individu (peut-être pas si pioché au hasard !?) la responsabilité d’une décision collective mise en œuvre par 800 personnes, est également un signal fort envoyé au mouvement social. Malgré les interventions syndicales, le président de la SNCF s’entête à vouloir faire condamner notre camarade. L’aberration de vouloir faire payer à une seule personne les pertes occasionnées par l’ensemble de ce mouvement social à la SNCF est un non sens. A moins qu’il s’agisse tout simplement de faire un exemple (comme à d’autres époques) ou d’une manière détournée de trouver un bouc émissaire à tous les retards de la SNCF (que ce soit par le manque d’entretien des voies ou du matériel vétuste). Dans ce contexte, la cour d’appel de Metz a été saisie. L’audience devant juger de la recevabilité de cet appel est fixée au 12 septembre 2014. Ce jour-là, un rassemblement sera organisé devant le palais de justice de Metz et, pour ceux et celles qui ne pourraient pas s’y rendre, des rassemblements auront lieu dans plusieurs villes de France devant les sièges sociaux de la SNCF.

Quelques exemples de répression anti-syndicale et anti-sociale dans la région (liste non exhaustive) :

Le 19 avril 2014, le porte parole de la Confédération paysanne du Nord Pas-de-Calais a été convoqué à la gendarmerie suite à l’action menée le 12 septembre 2013 sur le chantier de la ferme-usine des 1000 vaches.

Le 16 avril 2014, deux membres de la mutuelle des fraudeurs de Lille (un collectif qui milite pour la gratuité des transports en commun) ont été mis en garde à vue et leur domicile perquisitionné. Le 14 mai, le procureur de la République de Lille a annoncé par voie de presse qu’il avait décidé de poursuivre ces deux personnes pour « provocation au délit non suivie d’effet », qu’il souhaitait voir la procédure bouclée d’ici juillet 2014 afin de renvoyer l’affaire devant le tribunal correctionnel. Les deux personnes visées encourent 5 ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Le 24 mars 2014, cinq salariés de l’usine Bridgestone de Béthune ont été menacés de sanctions disciplinaires par leur employeur. Leur faute ? Avoir manifesté devant les portes de l’usine de fabrication de pneumatiques en février dernier.

Le 26 mars 2014, cinq élus CGT de l’usine Goodyear d’Amiens Nord ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte suite à une plainte de la CFE-CGC. « On est venu chez nous, on a perquisitionné nos domiciles, on a été traités comme de vulgaires bandits alors que notre boulot a été de défendre des ouvriers (…), on a été mis en garde à vue pour des faits complètement farfelus » a déclaré à sa sortie Mickaël Wamen au journal « Le Monde ».

Et ailleurs (exemple parmi d’autres) :

Le 5 novembre 2014, des camarades de la CGT Roanne sont convoqués par le parquet de Lyon pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN suite à une action syndicale. Lors d’une première audience, le tribunal avait pourtant décidé leur relaxe…

Face à cette situation, la CNT exige une loi d’amnistie civile et pénale pour tou-te-s les militant-e-s condamné-e-s depuis le 1er janvier 2002 en raison de leur participation au mouvement social et/ou syndical.

Pour débattre de tout ça, échanger nos expériences respectives,
tisser des liens de solidarité et préparer les mobilisations à venir,
l’union locale des syndicats CNT de Lille vous invite à une
rencontre-débat avec Fouad Harjane
jeudi 19 juin 2014 à 19h30, 32 rue d’Arras, Lille.


Bruay est et restera une terre antifasciste. Une quarantaine de militants syndiqués de la CGT, de la CNT, de SUD et de la FSU du bassin minier l’ont à nouveau rappelé ce 23 mai en organisant une opération contre le Front National :

Opération anti-FN à Bruay-la-Buissière


Vendredi 29 novembre 2013, le syndicat CNT éducation du Nord Pas-de-Calais (ssec5962@cnt-f.org) organise une rencontre-débat avec Charlotte Artois, membre du comité de rédaction de « N’Autre école », la revue de la fédération CNT des travailleuses et travailleurs de l’Éducation.

La rencontre portera sur le contenu du dernier numéro de cette revue (cf. l’éditorial ci-dessous). Rendez-vous à la Maison des syndicats CNT de Lille, 32 rue d’Arras. Apéro à 19h30 et rencontre-débat à 20h30.

Entrée gratuite.

Éditorial du n° 36 (automne 2013) de « N’Autre école » :

Pourquoi un nouveau numéro sur le sexisme * ?

Les thèmes du genre, du sexisme et du féminisme fleurissent actuellement dans les débats publics (manuels de SVT, Femen, affaire DSK, développement des études « genre » dans le monde universitaire, 2013 année de l’égalité filles/garçons, etc.). Un renouveau du féminisme ? L’emballement médiatique et institutionnel pourrait le laisser penser.

Mais depuis quand N’Autre école se fait-elle le relais des débats médiatiques et des politiques publiques ?

Ces débats se limitent le plus souvent à des déclarations de principe ou d’intention comme il y en a des dizaines dans les circulaires ministérielles, les directives académiques ou les lois.

Pire, ces débats prennent parfois des tournures inquiétantes : la focalisation sur l’échec scolaire des garçons véhicule des présupposés essentialistes (les garçons auraient « naturellement » des besoins différents des filles, et seraient insuffisamment pris en compte dans une institution majoritairement investie par les femmes…) ; ou encore les confrontations autour du mariage pour tou-te-s qui voient le retour en force de positions hétérosexistes et profondément réactionnaires. Dans ce numéro, nous avons voulu montrer des pratiques et des outils du quotidien, des expériences menées dans et hors des classes… toutes permettant d’apprendre à penser hors des cases genrées et des stéréotypes. Voir aussi comment ces pratiques peuvent permettre de transformer les logiques inégalitaires du milieu scolaire, participer activement à l’émancipation des élèves et des personnels, sur le plan des identités sexuées comme du rapport à l’autorité et aux savoirs. Car comme tous les rapports de domination, le sexisme participe largement à la reproduction des hiérarchies, à la soumission aux normes dominantes, à un ordre social qu’il contribue à naturaliser. Si les filles ont statistiquement de meilleurs résultats scolaires, n’est-ce pas parce qu’elles ont tendance à mieux se conformer aux injonctions scolaires (être calmes, travailleuses, attentives, etc.) ? Qu’est-ce que ça nous dit des critères de réussite à l’école ? Est-ce vraiment ce type d’école que nous voulons ? Celle qui oblige des jeunes à rester calmement assis sur le banc, réceptacles passifs de savoirs « légitimes » ? Cette construction du rapport à l’autorité ne joue-t-elle pas justement un rôle crucial dans le fait que de nombreuses femmes restent victimes de violence, d’injustices, dans leur vie professionnelle comme personnelle, sociale, militante ? Impulsé par le travail de militantes féministes (notamment lors de week-end, organisés en non-mixité), sur les pratiques pédagogiques féministes et anti-sexistes, nous avons voulu faire de ce numéro une boîte à outils, à idées, un support de pratiques et de réflexions où chaque travailleur/euse de l’éducation pourrait venir puiser.

Élise Requilé & Charlotte Artois, coordinatrices du numéro

* Le précédent date de l’été 2004 : « Filles et femmes à l’école… mauvais genre ? »

Pour feuilleter en ligne ce nouveau numéro de la revue : http://www.calameo.com/read/000062740185562144940

Pour le commander : http://www.cnt-f.org/nautreecole/?Edito-no-36

Pour l’acheter à la Maison des syndicats CNT de Lille : le jour de la rencontre-débat ou lors des permanences organisées tous les mardis de 18h30 à 19h30


A l’appel de la CNT, de Solidaires, de la CGT, de la FSU, de la CFDT et de l’UNSA :
rassemblement à 10H15 à Lille Grand Palais – à l’occasion de la tenue du World Forum – suivi d’une
manifestation régionale
.

Lire aussi l’appel à la grève du 14 par la CNT.


La direction de l’usine automobile « Sevelnord », à Lieu-Saint-Amand (Nord), est engagée depuis quelques années dans une logique de productivité à outrance afin d’augmenter la compétitivité et la rentabilité de l’entreprise. Certains parlent d’une possible fermeture d’ici 2015. Concrètement, cela se traduit par une diminution des effectifs de production associée à une accélération du défilement de la chaîne et à une augmentation de la charge de travail pour chaque salarié. La colère monte dans les ateliers et les débrayages spontanés se multiplient. Dans ce contexte, une section CNT y a été créée en 2010. S’il est certain que nous reviendrons sur l’évolution de la situation, nous vous proposons ce mois-ci une première rencontre avec le représentant de la section CNT, Franck.

Ça fait longtemps que tu travailles à Sevelnord ?

Je suis dans le groupe depuis 1993. À 44 ans, après quelques expériences syndicales, j’ai décidé d’affirmer au grand jour mes convictions révolutionnaires et anti-institutionnelles. Une seule évidence s’offrait à moi : la CNT !

Quelle est l’histoire de Sevelnord ? On y produit quoi, pour qui ?

C’est une société au capital partagé (50/50) entre PSA Peugeot-Citroën et Fiat. Située près de Valenciennes, Sevelnord compte 2 400 salariés en CDI et environ 250 précaires (intérim, stagiaires, CDD, etc.). On y fabrique en majorité des véhicules utilitaires et des monospaces pour ces deux groupes.

Et la section CNT ?

Elle est implantée sur le site depuis le 6 septembre 2010.

Monter une section CNT dans une telle usine, cela ne doit pas être facile… C’est rare dans ce genre de structure. Combien êtes-vous et comment êtes-vous perçus ? Comment les valeurs et les idéaux de la CNT sont-ils accueillis ?

Implanter une section CNT dans un tel groupe, c’est un parcours du combattant, malgré les nouvelles facilités de la loi sur la rénovation sociale d’août 2008. Il faut se battre contre la direction pour imposer ses droits et faire respecter les règles législatives. Mais il faut se battre aussi contre tous les syndicats déjà présents, peu décidés à nous laisser une place dans le paysage syndical !

Notre section est composée de quelques militants et bon nombre de sympathisants qui nous soutiennent et nous encouragent. Nos valeurs cénétistes sont perçues de façon bipolaire : d’un côté, ceux qui sont farouchement contre notre idéologie syndicale ; de l’autre, les sympathisants, en attente d’un nouveau souffle radicalement différent, qu’il soit révolutionnaire ou anarchiste.

En juin dernier, un tract de la section CNT de Sevelnord disait que la direction se moquait des travailleurs… À quelle(s) attaque(s) cela répondait-il ?

Depuis trois ans maintenant, la direction a engagé un processus de réduction de l’effectif et de destruction d’emplois afin d’augmenter la productivité, donc la rentabilité et les profits pour les actionnaires. À coup de plans de restructuration, de départs plus contraints que volontaires, de mutations forcées, de licenciements individuels, tout ça avec la complicité de la direction du travail, l’usine se vide lentement mais sûrement (nous étions encore 4 300 salariés en 2006) ! Cette situation est justifiée par la crise économique, selon la direction. Alors que dans le même temps, le groupe investit des milliards d’euros au Brésil, en Russie, en Inde, en Chine – la « Bric » comme l’appellent les médias. Et pour tous les gros investisseurs avides d’argent, la Bric, c’est le fric assuré !

Comment la situation a évolué au cours des derniers mois ?

La situation aujourd’hui est conforme à la volonté de la direction, c’est-à-dire des effectifs toujours moindres et, pour les salariés, des charges de travail toujours plus lourdes, complexes et diversifiées à outrance. Une menace de fermeture du site vient s’ajouter à cette pression constante. Le but de la direction étant de stresser et angoisser au maximum les salariés pour les rendre esclaves ou démissionnaires.

En décembre, vous dénonciez à nouveau les agissements de la direction mais également l’attitude des « syndicats collaborateurs ». Quels rapports avez-vous avec les autres syndicats ?

À Sevelnord, il y a sept autres syndicats (CFDT, CFTC, SUD, CFE/CGC, FO, SPI, CGT), soit une centaine de mandatés dans toutes les instances, délégués du personnel (DE), comité d’entreprise (CE), délégués syndicaux (DS), comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), commissions, etc. Ils sont quasiment tous corrompus par l’argent et les gros avantages sociaux distillés avec intelligence par la direction (budget du CE : 800 000 euros). Dans ces conditions, quels rapports peut avoir notre section CNT avec ces syndicats ?

Qu’en est-il de la répression dont vous faites état ?

Les objectifs en la matière de la direction n’étant toujours pas atteints, cette répression continue et s’intensifie : suppressions de postes, mutations forcées, licenciements individuels, mauvaise volonté à trouver un poste aux nombreux salariés soumis à restriction médicale…

Quelles actions envisagez-vous ?

Nous intervenons juridiquement (prud’hommes, tribunal administratif, inspection du travail) pour faire condamner les responsables DRH sans foi ni loi, nous tractons avec des contenus sans concessions pour la direction, nous militons au quotidien et défendons les salariés qui nous sollicitent, dans la mesure de nos possibilités car nous sommes encore une petite section.

Certaines de vos interventions ont déjà été payantes ?

Bien sûr. Nous avons assuré la défense de certains salariés afin qu’ils bénéficient de leurs droits, nous nous sommes imposés comme la référence syndicale en matière de vérité, de justice sociale et d’actions militantes.

Quel type de solidarité peut être apporté ?

Une mobilisation continue pour aider au tractage, et la possibilité d’interpeller les médias quand cela est opportun.

Article paru dans « Le Combat Syndicaliste » de mars 2012
Propos recueillis par Mari Otxandi (syndicat CNT culture Aquitaine)

A propos de la section CNT de Sevelnord, voir également cette vidéo réalisée l’année dernière

Source : CNT 59/62


Même s’il est loin d’être fini, il est intéressant de faire un premier bilan du mouvement de lutte contre la réforme des retraites. Ainsi, malgré huit journées d’action particulièrement suivies, il apparaît que même avec 3,5 millions de personnes dans les rues, les défilés ne permettent pas d’être correctement entendus. Ce n’est pas vraiment une surprise, mais beaucoup d’entre nous l’avaient un peu oublié. Ces dernières semaines, partout en France, les blocages dans les raffineries, les centres de traitement des ordures et bien d’autres sites se sont multipliés. Incontestablement, l’obstination de l’État et du patronat à imposer leur réforme des retraites a poussé le mouvement social à retrouver des pratiques syndicales disparues depuis trop longtemps…

L’unité à la base
Le mouvement social sur les retraites a permis de retrouver des pratiques intersyndicales à la base, fondées sur une représentativité de terrain. Malgré les divergences entre syndicats, un grand nombre de travailleurs et travailleuses ont privilégié leurs intérêts en développant une mobilisation commune, loin des défilés par cortèges syndicaux cloisonnés.

L’interprofessionalisme
Alors que depuis plusieurs années, l’heure était plutôt au repli sur soi et à la lutte catégorielle ou par entreprise, la mobilisation contre la réforme des retraites a permis de retrouver des actions où se mêlent tous les corps de métiers et d’industrie, chacun soutenant l’autre avec un même objectif.

L’action directe des travailleurs
Souvent montrée du doigt, l’action directe des travailleurs s’est largement développée ces dernières semaines. Dans son sens premier, c’est à dire loin de la violence individuelle ou d’une avant-garde éclairée qui reste sans effet mais plutôt en organisant des actions syndicales à la base sans attendre le feu vert des dirigeants syndicaux et sans déléguer à des représentants qui négocient et décident sans tenir compte de l’avis des travailleurs et travailleuses.

L’autogestion des luttes
Les assemblées générales souveraines se sont multipliées, dans le public comme le privé, sectorielles ou interprofessionnelles, pour décider collectivement de la grève, de sa reconduction ou non, ainsi que des actions syndicales à mener. Avec, en outre, un respect des décisions prises par chacun, vers une réelle autonomie des travailleurs et de leurs collectifs de travail.

La solidarité de classe
Tous les salariés ne pouvant faire grève en même temps – notamment les précaires et/ou isolés –, les syndicats ont repris à leur compte les idées de caisse de grève, de blocage par des camarades extérieurs à l’entreprise, pour éviter les sanctions pour les travailleurs de l’entreprise elle-même. Ce mouvement a renforcé la conscience de classe de tous et toutes : face au patronat et à l’État, nous avons tous les mêmes intérêts et nous sommes solidaires !

Le blocage de l’économie
Contrairement à ce qu’a affirmé la propagande d’État, les grèves reconductibles et les blocages ne furent pas un choix mais une nécessité. Comment penser sérieusement que des grèves peuvent se résumer à des défilés dans les rues, encadrés par les forces de l’ordre ? L’histoire, notamment en juin 1936, a souvent montré que nos droits, nos acquis sociaux ont été arrachés (et pas demandés poliment) à l’issue de luttes très dures et généralement en utilisant le seul moyen à la disposition des travailleurs et des travailleuses : la grève et le blocage de la production sur le lieu de travail. C’est ce que nous avons redécouvert dans le mouvement contre la réforme des retraites !

Ce sont ces pratiques de lutte, intergénérationnelles, fondées sur l’action collective et la solidarité de classe, qui peuvent nous permettre de gagner demain. Ne lâchons rien ! Continuons de développer dans le mouvement actuel comme dans ceux qui suivront :
– l’unité syndicale à la base,
– les prises de décisions collectives en assemblées générales souveraines pour permettre à tous les grévistes de s’approprier la lutte,
– les actions collectives de blocage d’entreprises et voies d’accès aux zones où sont produites les richesses,
– le partage des informations sur les luttes et initiatives,
– la solidarité interprofessionnelle,
– les caisses de grève pour nous permettre de tenir et de gagner,
– les grèves reconductibles ou tournantes, qui bloquent la production des richesses et donc des profits…