Archives de avril, 2016


Les mauvais jours finiront

Programme les mauvais jours finiront

 

Week-end festif et militant avec expos, concerts, projections, débats, cantine, manif,sérigraphie, block party…
Plus d’infos sur lesmauvaisjoursfinirontlille.wordpress.com

Photos par Julien Pitinome.

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UNE MANIF QUI FAIT PLAISIR…

Lille, chloroformée par le paternalisme du patronat catholique et le clientélisme des socialos, semble se réveiller. La manif d’aujourd’hui en témoigne. Partie vers 14h30 de la porte de Paris, pour « le parcours traditionnel des manifestations syndicales », elle change rapidement de chemin. En effet, une bande de 70 interluttants, étudiants de l’amphi Archimède occupé et de gens déterminés sont parvenus à se glisser dans l’hôtel des impôts, dans le quartier de la cité administrative. Une quarantaine de baceux armurés et agressifs les retiennent dans le temple lillois du dieu Fisc. Ces joyeuses et joyeux camarades ont déployé une gigantesque banderole « Medef paye tes impôts » et une plus modeste « On fait la révolution alors? ».

Le cortège se met doucement en branle. Un cortège anticapitaliste derrière les banderoles « Loi, Travail, Retrait des 2, On pas des pantins », « Ni chair à matraque, ni chair à patrons », « Face au Capital, Grève, Blocage, Sabotage », « Une vie cassée, une vitre brisée » s’insère au milieu des syndicats. Ni une ni deux, la CGT en tête de cortège est mise au courant du sort des copains et copines séquestré.es. Bonne réaction des syndiqués, ils sont nombreux à décider de partir là-bas. Sur place, les robocops sont en bas. Face à la manif, les copines et les copains sorte finalement de l’hôtel des impôts et se joignent à nous.

La présence policière s’avère particulièrement discrète. A n’en pas douter, des réserves sont cachées plus loin. Pas de BACeux pour serrer le cortège anticapitaliste. Des civils suivent à distance respectable. Il est évident que la flicaille de choc qui a pété la CNT et chopper deux copains sur des agressions imaginaires, pour finalement se faire couvrir par leur hiérarchie, se sont fait taper sur les doigts. Ils se la jouent scred. La théorie du « désordre tolérable » cher à Chewing-Gum, le chef chtar qui gère les manifs.

Pas de keufs. On en profite. On est nombreux, on fait ce que veut. Ca gueule, ça jette des pétard, ça crame des torches, ça taggue. La peinture vole. Apple et le Printemps sont largement repeint à coup d’extincteur. Le Printemps subit un rose du plus bel effet. Le design bourgeois, pas pour nous. Le cortège s’étoffe. On est plus de 500, motivé.es . Parmi les capuches, les foulards et les K-Way noirs, des étudiant.es propres sur eux, des gens masqués, des lycéennes et lycéens énervé.es, des copines et des copains de la CGT, des mamies en colère, une clown et une banane. Des jeunes, des précaires, des travailleurs en grève. Ils font pas si peur les méchants casseurs.

Rue Solférino, La Frite Rit prend cher. La boutique du fasciste hermant, indic des keufs en prison pour avoir vendu les flingues de Coulibaly, voit son rideau défoncé et marqué d’un « Antifa » rouge très esthétique. Belle action. La dissolution arrive place de la République. Pas question. On continue. On remonte la rue de Béthune, direction la grand place où les interluttants tiennent le théatre du nord. Les flics, bien mous jusque là, décide de montrer leur biceps. Ils bloquent l’entrée de la place, rue de Paris et balance une chiée de lacrymo sur cette joyeuses compagnie. On se replie on fait le tour et on arrive sur zone.

Les flics encerclent le théatre, où sont les intermittent.es. On encercle les condés. Après avoir dégagés les intermittent.es du balcon, ils finissent par négocier. Ils se retirent. On les laisser passer. « Cassez vous! Cassez vous! ». Finalement une AG dynamique se tient au soleil sur la place. Belle journée! On se revoit bientôt.

Moralité: Après avoir recadrer la poignée de craignos de l’union départementale qui a pondu un communiqué honteux de soutien à la police, le 22 avril, la CGT s’est bien reprise. La grogne de la base et la colère suscitée par la répression est largement partagée. Des CGTistes ont bloqué l’autoroute dans la matinée. Ils ont réagi de manière impeccable en allant nombreux soutenir les camarades occupant l’hôtel des impôts. Et les gens du cortège syndical n’ont absolument pas regarder le cortège anticapitaliste comme un ramassis de casseurs.

Moralité bis: les keufs vont devoir réviser leur stratégie. Ils nous tapent, on est plus nombreux. Ils nous laissent faire, on fait ce qu’on veut.

Ce n’est qu’un combat, continuons le début.

Merci à Pitinome pour les tofs

Rendez-vous ce dimanche pour la prochaine manif !

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La manifestation du jeudi 20 avril à Lille, le saccage du local de la CNT par la police et l’arrestation de 2 camarades, ont donné lieu à de nombreux commentaires, témoignages de solidarité, condamnations indignées et mensonges médiatico-policiers. L’assemblée générale de lutte qui s’est trouvée au cœur de cette histoire entend, par ce communiqué, clarifier une histoire encore confuse pour beaucoup de monde.

De nombreuses personnes ont été profondément attristées de la manifestation du 9 avril. L’absence de cortège radical a scindé cette promenade déprimante en deux. La première moitié bien encadrée était suivie par une longue traine d’individus déçus par le caractère inoffensif de la manif. Des étudiants mobilisés de Lille 1 et Lille 3, des participants à l’AG de lutte et tous ceux qui veulent passer à l’offensive se sont organisés pour donner à la manif du 20 un aspect plus revendicatif.

Le 20 avril, peu de gens sont au rendez-vous. Nous sommes peut-être 500 au plus fort de la manif. Les jeunes derrière leurs banderoles « Ceci n’est pas un exercice » et « Ni chair à patrons, ni chair à matraque » sont les plus nombreux, la présence syndicale se révélant plus que symbolique. Cela n’empêche pas une poignée d’apparatchiks de vouloir prendre la tête de la manif. Les jeunes appuyés par la sono de SUD prennent tout de suite la tête, laissant la délégation de la CGT et de l’UNEF en queue de manif. Première accroc…

Rapidement des slogans fusent. Les boules de peintures volent sur les banques et autres symboles du système marchand que nous croisons. Des pétards explosent. Des copains collent des affiches. Voilà les actes de violence inacceptables que l’on nous reproche. La police bloque rue nationale, obligeant la manif à tourner rue de l’hôpital militaire. Traquenard. C’est dans cette rue que 5 agents de la BAC, sans brassards, cherchent à arrêter les copains collant des affiches. La réaction collective est rapide. Les policiers ne parviennent pas à leur fin. Tout le monde crie « Tout le monde déteste la police ». C’est cet événement, d’une violence très relative, des vidéos peuvent le prouver, qui devient une agression dans la version policière. Les gros bras de la bac sont vexés de ne pas avoir réussi leur coup.

Alors que la manif est bloquée un peu plus loin. Le cortège « syndical » refusent de suivre. Il faut quelques vigoureux « Tous ensemble » pour les décider. Rapidement le cortège se disperse place de la République. Après un appel au micro, une cinquantaine de personnes partent groupées pour tenir l’AG de lutte à l’insoumise, librairie occupée situé rue d’Arras à proximité du local de la CNT. Nous sommes suivis par les agents de la BAC, ceux-là même qui ont raté leur coup rue de l’hôpital militaire. Il convient de préciser que la version policière mentionne ici des agressions qu’ils auraient subies, place de la République et à proximité de la rue d’Arras. Mensonges complets inventés à posteriori pour justifier le forçage du local CNT. Personne n’a jamais agressé la police. Par contre la tentative d’interpellation des colleurs d’affiches par des agents non-identifiés peut facilement être comparée à une agression.

Arrivés à proximité de l’insoumise, les flics courent et appellent leurs collègues à moto qui déboulent rapidement. Le groupe se rendant à l’AG de lutte se disperse, à proximité de l’insoumise. Certains rejoignent des camarades de la CNT dans leur local. Une centaine de policiers se déploient rapidement bloquant la rue d’Arras. Nous sommes rejoints par des copains qui étaient restés place de la République. Les policier gazent sans distinction manifestants et habitants du quartier, pendant que les agents de la BAC essaient de défoncer la porte du local.

Des grosses berlines arrivent, amenant les huiles de la hiérarchie policière. Aucun motif clair, ni aucun papier, ne sont donnés aux camarades refugiés dans le local de la CNT. Le fait que certains manifestants étaient masqués ou que des policiers aient reçu de la peinture est ensuite évoqué. Une fois la porte défoncée, il faut bien arrêter quelqu’un pour justifier ce saccage. Deux copains qui n’ont pas été mêlés à l’épisode de la rue de l’hôpital militaire sont soi-disant reconnus par les agents de la BAC soi-disant agressés.

La solidarité a été exemplaire. Un manif sauvage de 200 personnes, rejointe pas des voisins indignés par la violence des policiers, remontent les boulevards jusqu’au commissariat de Lille Sud, où un rassemblement se tient jusqu’à tard dans la nuit. Puis un autre devant le TGI, le vendredi 22. Les copains arrêtés ont refusé la comparution immédiate. Ils risquent un mandat de dépôt et la prison préventive. Ils sortent pourtant, avec un solide contrôle judiciaire leur interdisant de manifester, de se rassembler en AG et même de demeurer à Lille. Procès: le 25 mai. Les preuves de leur innocence sont nombreuses. La version policière sera battue en brèche.

Rapidement, la machine médiatique se met en branle. La Voix du Nord et France 3 Nord ne répercutent que la version policière. La manif est décrite comme une véritable émeute. Les étudiants des casseurs. La palme de l’infamie allant à France 3 qui, sans pitié, balance les noms des copains et fait d’eux de dangereux individus « bien connus des services de police ». Eh oui ce sont des militants antifascistes et anticapitalistes de longue date. Les médias révèlent ainsi la nature de leur objectivité. Quand la préfecture sonne le rappel, ils sont aux ordres.

Après les médias, ce sont les bureaucraties syndicales de CGT et FO qui se ridiculisent en prenant position en faveur de la police et contre les copains interpellés et la CNT. Le 22 avril, l’union départementale CGT Nord pond un communiqué indigne d’un syndicat ouvrier appelant à condamner « des épisodes violents inacceptables » et à manifester bourgeoisement « dans le respect des biens et des personnes ». L’intersyndicale réunissant CGT, FO, FSU et UNEF accable SUD, dont le seul tort est d’avoir prêté sa sono au cortège jeune, et décide à la suite d’un magnifique tirage au sort de reléguer SUD en queue de cortège le 28 avril. Ces jeux de bureaucrates honteux scandalisent de nombreux CGTistes. Face à ce mécontentement, l’UD finit par réaligner le tir et condamne finalement les violences policière dans un second communiqué daté du 27 avril. Merci aux camarades CGTistes qui ont su faire plier les irresponsables qui squattent l’UD.

Cet événement prouve une chose. Nous les inquiétons. Cette répression ciblée prouve que l’Etat et sa police ne veulent pas voir se développer une ligne offensive de lutte contre la loi travail. Malgré la répression, les mensonges des médias et les manœuvres des bureaucraties syndicales, nous continuerons. Et nous ferons reculer les patrons et les politiciens par les grèves, les blocages, et les manifs déter.

AG de Lutte Contre la Loi Travail


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Communiqué des lycéens et étudiants mobilisés contre la loi travail suite à la manifestation de mercredi :

Ce mercredi 20 avril, nouvelle journée de mobilisation de la jeunesse contre le projet de Loi Travail. Premier rendez-vous fixé dès 6h du matin sur la campus de l’Université Lille 1 afin de procéder à des barrages filtrants au niveau des accès au site. Plusieurs milliers de tracts accompagnés de gaufres et de café sont distribués sous le soleil des Flandres. L’accueil que nous réserve les automobilistes est sans équivoque, quelque soit leur statut (enseignants, personnel administratif, ouvriers bossant sur le campus, étudiants, …) leur soutien est total et confirme le bien-fondé, la nécessité de la lutte dans laquelle nous sommes engagés depuis plus d’un mois et demi. Malgré les tentatives d’intimidation de la police, l’action se déroule dans la bonne humeur jusque 10h du matin, heure à laquelle nous décidons de lever les barrages.

Second temps de cette journée de mobilisation, la manifestation des lycéens et étudiants. Ce mercredi, plus de 500 personnes se sont rassemblées dans les rues de Lille. Pour la première fois depuis le début du mouvement, les organisations syndicales et politiques sont reléguées à l’arrière du défilé alors qu’en tête de cortège se mêlent lycéens, étudiants, syndicalistes révolutionnaires et militants libertaires. Dès le début de la manifestation une atmosphère toute particulière est palpable, on sent de la motivation, de l’envie. L’envie de faire émerger une réelle dynamique collective, l’envie d’instaurer un véritable rapport de force. Sur la Place de la République, lieu de départ et d’arrivée de la manif, le dispositif policier est impressionnant. Nous nous retrouvons face à plusieurs dizaines de fourgons de police et de voitures de la BAC. La vue d’un tel déploiement fait resurgir les souvenirs des violences policières qui ont émaillé un grand nombre de manifestations contre la Loi Travail : les lycéens molestés, les mutilations engendrées par les tirs de flashball et de grenades, les crânes fissurés par les coups de matraques, les charges de brigades montées… Mais c’est dans une ambiance festive et déterminée, bruyante et colorée, que s’élance le cortège. Fumigènes, pétards, placardages d’affiches, slogans hostiles aux patrons, au gouvernement et aux flics ainsi que quelques jets de peinture sur des symboles de l’ordre marchand rythment la manifestation. Lorsque le cortège arrive au centre de la rue de l’Hôpital Militaire, des policiers en civil planqués derrière une porte cochère tentent d’interpeller violemment un manifestant sans brassard ou tout autre signe distinctif permettant de les identifier comme dépositaires de l’autorité publique. Toutefois, il semblerait que les flics n’avaient pas prévu la réaction d’une foule qui aujourd’hui, avait décidé de ne plus se laisser faire. Les personnes présentes autour du camarade viennent à sa rescousse et font capoter la tentative d’interpellation. Peu après, la situation se tend une nouvelle fois à l’entrée d’une petite rue où sont postées plusieurs rangées de CRS. Sentant le traquenard arrivé, le cortège syndical fait courageusement le choix de se désolidariser du cortège étudiant. Après un moment d’hésitation, les syndicats décident tout de même sous la pression des étudiants de ne pas laisser la première partie du défilé seule dans la galère. La manif se clôture finalement très calmement avant de se disperser place de la République.

Troisième temps, le saccage du local de l’Union des Syndicats de la Confédération National du Travail (CNT) de Lille par les forces de l’ordre (un match c’est deux mi-temps de 90 minutes mais il peut parfois y avoir des prolongations). Alors que des dizaines de manifestants se rendent en ordre dispersé à L’insoumise afin participer à l’AG de lutte contre la Loi Travail, nous voyons débouler un nombre impressionnant de motos, de voitures et de fourgons de police. Arrivés à proximité de la rue d’Arras, les CRS bloquent l’accès et c’est du coin de la rue que nous observons les flics se rencarder devant le local de la CNT situé à 50m de L’insoumise (peut-être pour adhérer au syndicat CNT section Police Nationale tout fraîchement créé). On entend au loin les coups de bélier dans la porte du local syndical au moment où plusieurs groupes de manifestants commencent à affluer devant les barrages policiers. Des chants de soutien se mettent à fuser et les violences policières ne tardent pas. Ils gazent à bout portant une famille qui passait là par hasard (dont une gamine de 14 ans) et inondent la rue de gaz lacrymogène. Au bout d’une demi-heure, les flics remballent et c’est à ce moment que la grosse centaine de personnes venue soutenir les camarades de la CNT découvre le carnage : porte défoncée, rideau métallique bousillé, toutes les tables retournées, chaises fracturées, … On apprend également que deux personnes ont été interpellées de manière totalement arbitraire, sans aucun motif, lors de l’intrusion illégale de la police dans le local de la CNT. Spontanément, la foule décide de se rendre devant le commissariat central afin de demander la libération immédiate des camarades en cellule. Plus de 150 personnes s’y rassembleront jusque minuit autour d’un barbecue improvisé

Ce mercredi, le mouvement social lillois à pris une autre tournure, une véritable dynamique de lutte collective s’est enclenchée. Les événements du 20 novembre ont permis de tracer une ligne de démarcation entre eux et nous, entre nos ennemis et ceux sur qui nous pouvons compter. Les élans de solidarité qui ont jalonné cette journée de mobilisation ouvrent de belles perspectives et nous pouvons maintenant l’affirmer : le printemps de lutte tant attendu arrive. Face à la stratégie de la terreur, nous ne courberons plus l’échine. Interpeller un manifestant c’est s’en prendre à l’ensemble du cortège, attaquer à un local syndical c’est s’en prendre à l’ensemble du mouvement social ! Nous, lycéens et étudiants mobilisés contre la Loi Travail apportons notre soutien inconditionnel à la CNT, aux deux militants encore actuellement en garde à vue et à l’ensemble des victimes de la répression policière. Nous ne sommes ni de la chair à patrons, ni de la chair à matraques. Désormais, nous répondrons à chaque fois que l’on nous attaque !

Lycéens et étudiants mobilisés contre la loi travail


Rassemblement de soutien lors de la comparution immédiate des 2 militants arrêtés sans raison lors de l’attaque du local de la CNT par la police.

Rendez-vous aujourd’hui vendredi 22 avril à 13h devant le tribunal situé avenue du Peuple Belge à Lille.

Ce mercredi, après la manifestation lilloise contre la loi travail, la police a assiégé puis saccagé le local du syndicat CNT situé rue d’Arras. Des agents en ont également profité pour effectuer une fouille 100% illégale des documents et dossiers archivés par le syndicat. Les vidéos, photos et récits de cette intimidation aux accents dictatoriaux sont impressionnants.

Bien obligée d’essayer de jusitifer son opération démentielle, la police a embarqué deux militants choisis aux hasards parmis la dizaine de personnes qui furent retenues dans le local.

Ces 2 personnes n’ont commis absolument aucun acte répréhensible – ni au cours de l’intervention rue d’Arras, ni au cours de la manifestation. Mais l’État veut écraser par les coups, les amendes et la prison ceux qui – aujourd’hui – ont décidé de relever la tête contre les trahisons du Parti « Socialiste », ceux qui se battent pour une meilleure répartition des richesses, ceux à qui subir toute leur vie la précarité pour remplir les poches des patrons ne convient pas.

Alors l’État invente des histoires : ces 2 personnes « formellement identifiées » ont d’abord été accusées d’avoir cassé une vitre dans le centre ville lors de la manifestation. Mais de nombreuses photos et vidéos montrant que ces militants n’ont rien à voir la dedans, le roman policier fût réécrit. Ils auraient maintenant agressé des agents rue d’Arras. Malheureusement des voisins ont filmé l’intervention policière, et les seuls agresseurs portent un uniforme… Donc la police – tel un petit délinquant – change encore une fois sa version des faits : ces 2 personnes – toujours « formellement identifiées » – auraient attaqué à elles seules une brigade de 5 policiers suréquipés dans le centre ville…

Les médias (La Voix du Nord, France 3), à l’exception notable de Libération, ont relayé sans broncher (et sans vérifier) la version de la préfecture, n’hésitant pas à éditer leurs articles pour coller à la dernière version policière et effacer les traces de manipulation…

Dans le même temps, Facebook (probablement sur demande de la police) a supprimé la page de l’Action Antifasciste NP2C qui a relayé en direct les violences policières commises rue d’Arras. Comme ça les choses sont claires : si vous dénoncez les mensonges de la police, c’est la censure qui vous attend !

Comme disait un certain François Hollande en 2012 à Lille : « Attaquer les syndicats, c’est en définitive attaquer les travailleurs! »

 

Hollande syndicats

 

Venez nombreux, à 13h, devant le tribunal avenue du Peuple Belge.


Mise à jour (12h30) : ajout du récit des militants de l’Action Antifa NP2C.

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La police est venue en nombre (15 camions ! voir les photos ci-après) hier après la manif contre la Loi Travail pour attaquer le local syndical de la CNT de Lille.

Sans raison apparente, les flics ont forcé le rideau de fer du local situé au 32 rue d’Arras, (difficilement) enfoncé la porte au belier (voir la vidéo plus bas), cassé une vitre, violenté les militants présents dans le local, procédé à une fouille minitieuse et illégale (sans aucun mandat de perquisition) du local, gazé les militants et les passants s’étant rasssemblés en solidarité dans la rue d’Arras et placés en garde à vue – sans aucun motif – deux personnes qui qui se trouvaient dans le local.

Retour en images et en communiqués sur une journée ou l’État « socialiste » et sa police ont révélé leur niveau de fascisation avancé :

Communiqué de l’union des syndicats CNT de Lille suite à l’intrusion de la police dans son local de la rue d’Arras :

Dans le cadre de la lutte contre la loi Travail, une manifestation a eu lieu ce mercredi 20 avril 2016 à Lille. Suite à celle-ci, quelques militant-e-s se sont retrouvé-e-s à la Maison des syndicats CNT, 32 rue d’Arras à Lille, pour ranger le matériel et faire le point. Ils/elles ont ensuite été rejoint-e-s par d’autres camarades.

C’est alors que des forces de l’ordre sont arrivées au local. Ils ont exigé de rentrer mais sans fournir aucun document légal. En l’absence de ces documents expliquant leur démarche et justifiant de leur droit, les militants présent-e-s leur ont refusé pacifiquement l’accès.

Les forces de l’ordre ont alors menacé de casser la vitrine et pénétrer par la violence. Elles ont fini par défoncer la porte au bélier, pénétrer dans le local, saccager une partie du matériel et procéder à une fouille en profondeur des lieux. Les militant-e-s présent-e-s ont gardé leur calme. Deux personnes ont été interpellées et sont actuellement retenues au commissariat central de Lille.

Saccager un local syndical, c’est comme monter à l’assaut d’une Bourse du Travail. Un local syndical est un outil de défense pour les travailleurs/euses, un lieu d’accueil dans lequel les militant-e-s et les personnes qui nous sollicitent doivent pouvoir se retrouver en toute sérénité.

L’union des syndicats CNT de Lille réaffirme sa détermination dans la lutte contre la loi Travail. Ici comme ailleurs, ne nous laissons pas intimider par les violences policières !

Lille, 20 avril 2016

Union locale des syndicats CNT de Lille
32 rue d’Arras
59000 LILLE
Courriel : ul-lille [at] cnt-f.org

CNT Lille

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Dans les minutes qui ont suivi le saccage du local de la CNT à Lille et les violences policières qui eurent lieu au sein du local et dans le quartier, les flics ont choisi d’interpeller deux camarades de façons totalement hasardeuse, un policier présent déclarant même à un de ses collègues : « prends en pas qu’un, au moins deux ».
A ce moment, les gradés présents affirmaient les avoir interpellé pour avoir manifesté le visage couvert, ce qui est absolument faux, et aurait pu être prouvé par de nombreuses images de la manifestation. Par la suite, les policiers modifièrent leur version : désormais ils étaient arrêtés pour une vitrine du magasin printemps qui a été détruite par un jet de bouteille en verre. C’est la version qu’ils ont alors donné aux manifestants devant le commissariat et qu’ils propageaient à ce moment là à tous les relais de presse présents (les dépêches à ce moment le confirme).
Ensuite, face à l’énorme buzz médiatique de l’affaire (plus de 1000 partages des photos du local dévasté en quelques heures). La version policière prend alors une autre tournure bien plus grave pour nos camarades, à eux deux, ils auraient attaqué, de manière isolée et sans aucun témoin, 5 membres de la brigade anti criminalité, avant de réussir à prendre la fuite vers le quartier moulins.
Cette version est non seulement grotesque mais surtout mensongère. Elle implique de lourds risques judiciaires pour nos camarades, et l’on connaît parfaitement le rôle répressif que tient la justice dans les mouvements sociaux.
Qu’en est il de l’impunité des flics qui ont lynché au sol plusieurs dizaines de personnes dans la rue et dans le local ? Qu’en est il des gamins de 12 ans gazés au coin du quartier ?
Qu’en est il des mères de famille insultées par les membres de la bac et des motards alors qu’elles demandaient la raison d’un tel attroupement policier ?
La police est un ramassis de menteurs, de lâches ultra-violents entièrement dévoués à réprimer toute contestation, au service du PS aujourd’hui comme de la droite hier.
Il n’y a que deux camps, c’est eux ou c’est nous. Désormais ne nous laissons plus faire.

Action Antifasciste NP2C

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LILLE, 20 AVRIL
Répression ciblée et intimidation policière après la manifestation contre la loi travail.

Aujourd’hui, la manifestation contre la loi-travail n’a pas autant rassemblée que lors de ses précédentes éditions, mais s’est démarquée par un caractère nettement plus offensif. Elle avance derrière les banderoles des étudiants de Lille1 qui s’avèreront prophétiques, la première reprenant le mots d’ordre de la CNE « Ni chair à patron, ni chair à matraque » et la deuxième affichant un « Ceci n’est pas un exercice ».

L’unef comme les syndicat pro brillent par leur quais absence. Après une vaine tentative, assez ridicule, les porteurs de banderoles n’étant guère plus de 5, c’est le cortège déter, d’environ trois à quatre cent individus, qui prend la tête de la manif, pour la première fois à Lille. Slogans véner, fumi, pétards. On avance, suivis par les réformistes et les mous qui tirent la gueule. Les ampoules de peinture volent sur les banques. Des copains collent des affichent sur les vitrines.
La police, d’abord discrète, monte dans les tours. Rue nationale, elle bloque la rue pour écourter la manif, nous obligeant à bifurquer. Les flics nous mettent la pression.

Dans la rue de l’hopital militaire, des BACeux jaillissent de la porte cochère d’une école de commerce et tentent de chopper deux copains qui collent des affiches. Sans succès. Une bonne réaction collective les en empêchent. La foule gueule « Tout le monde déteste la police » et continue.

Mais voilà que les mous veulent nous laisser tous seuls face aux keufs et traine la patte derrière. Il faudra de vigoureux « Tous ensemble » pour leur forcer la main et les amener à se solidariser. Ils s’y résoudront finalement. C’est le minimum syndical, certainement

La manif parvient à son terme, place de la rep. Et c’est là que ça commence à vraiment partir en sucette. Nous partons à une cinquantaine groupé pour nous rendre rue d’Arras, à l’insoumise, librairie occupée, pour réunir l’AG de lutte. Des BACeux nous suivent sur le trottoir d’en face. Arrivé à portée de l’insoumise, des motards de la nationale déboulent. Des BACeux courent. Ils nous empêchent de tenir notre AG. Les flics nous poussent rue d’Arras et s’arrêtent devant le local de la CNT, un cinquantaine de mètres plus loin, où une dizaine de personne sont rassemblées. Et là, des keufs comme si l’en pleuvait. Au moins 20 fourgons de CRS. Des baceux à foison. Des commissaires et des RG… La fête du poulet. Ils veulent se faire les radicaux… C’est clair! Au moins une centaine de bleus armurés bloquent la rue. La foule se rassemblent gueulant les refrains anti-chtars et des « Libérez nos camarades. Des gens restés place de la rep raboulent. Ca gaze lacrymogène.

La maison condé défonce la porte de la CNT, bien qu’un local syndical ne soit pas sensé légalement être forcé de la sorte. Résultat, le local est retourné. Les copains dedans rudoyés. Allongés par terre, matraques sur la gueule. Après hésitations, les fins limiers arrêtent deux copains au hasard, toi, euh non toi, toi, non, euh, bon vous deux. Direction GAV. Bon courage pour trouver des charges solides contre eux. Tout ce cinéma pour un peu de peinture sur les magnifiques uniformes de la police. Le commissaire en chef présent pendant « l’opération » l’a fait savoir. « Vous lancez de la peinture, on vous nique » en substance. C’est une basse vengeance politique.

AG contre la Loi Travail Lille

Vidéos et photos de l’intervention :

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Plus de photos de l’ensemble de l’intervention des flics sur la page Facebook de l’AFA Lille.


Finkielkraut

« Gnagnagnagnagnagna! »

Sur la sacrosainte « liberté d’expression ».
Tout le monde a eu l’occasion de voir Alain Finkielkraut se faire expulser de la place de la République ce weekend. Cet épisode guignolesque a suscité de nombreuses réactions dénonçant les agissements d’une « minorité » ne respectant pas la liberté d’expression.
Premièrement, rappelons qui est Alain Finkielkraut. Vulgaire relais d’opinion, c’est dans ce cadre qu’il anime une émission hebdomadaire sur France Culture. Outre ses interventions radiophoniques, il fait partie de cette poignée d’intellectuels autoproclamés qui définissent la doxologie républicaine du moment. Depuis de trop nombreuses années, il se pavane dans les médias pour vendre sa soupe réactionnaire et raciste. Fustigeant sempiternellement la gauche et faisant de la traque des musulmans un sacerdoce.
Vendredi, il a décidé de se rendre au rassemblement Nuit Debout afin d’en prendre le pouls. Comme chacun le sait, hormis lui vraisemblablement, Nuit Debout est un mouvement de gauche. Il est né de la contestation de la Loi travail et a largement dépassé ce cadre. En effet, depuis quelques semaines, le mouvement s’intéresse à des thématiques variées, allant de la lutte dans les prisons, à une remise en question intégrale du système capitaliste. Nuit Debout aide les migrants face à la répression d’Etat et se prononce en faveur d’une explosion de la démocratie parlementaire telle qu’elle se pratique. Toutes les réponses apportées à ces questionnements sont invariablement de gauche. D’ailleurs, l’un de ses moteurs idéologiques est un marxiste et n’est autre que Frederic Lordon. Partant de cela, pouvons nous être étonné qu’un pitre comme Finkielkraut n’ait pas le droit de cité ? Les participants de Nuit Debout ont ils représenté une entrave à sa liberté ?
Poser la question de la liberté, c’est avant tout savoir se positionner par rapport à elle. Lorsqu’on l’évoque, beaucoup pensent qu’elle transcende les clivages inhérents à la société. Beaucoup pensent que tout le monde à une seule et même définition du mot liberté. Dans les faits, le corps social n’étant pas monolithique, chacun à sa propre définition de la liberté correspondant à sa position sur l’échiquier. Dans une entreprise, un patron défendra sa liberté d’entreprendre alors qu’un salarié défendra l’idée de s’affranchir du salariat. Il en va de même pour la liberté d’expression. Elle est intrinsèquement liée à la position que l’on occupe. Suivant cette dernière nous défendront une position plutôt qu’une autre. Dans une assemblée se voulant constructive, il est tout bonnement impensable que deux positions radicalement opposées puissent coexister. Si c’est le cas, les débats se transformeront invariablement en joutes verbales stériles. Si un mouvement politique désire être constructif il est nécessaire de neutraliser les tendances s’opposant radicalement à ses principes fondamentaux. Par conséquent, il va de soi qu’un mouvement de gauche comme Nuit Debout s’oppose à un nervis de droite comme Finkielkraut qui n’apporterait rien aux débats. Pire, sa participation ne serait que parasitisme.
Penser que nous sommes tous unis dans un même dessein est un leurre. La République n’est pas une et indivisible, elle est divisée entre ceux qui tiennent le pouvoir et les autres. Elle est divisée entre les héritiers des versaillais et les héritiers de la Commune. Elle est divisée entre différentes communautés d’intérêts antagonistes, cela à un nom : la lutte des classes. La réaction des personnes de Nuit Debout a été salvatrice pour le mouvement. Elle a permis de tracer une ligne de démarcation nette entre les progressistes, de toutes tendances confondues et la racaille réactionnaire et raciste dont Finkielkraut n’est qu’un avatar. Le mouvement contre la Loi travail et son prolongement préfigurent les grands changements à venir.

Prolongeons le combat, descendons dans la rue Mercredi, bloquons tout !
Ce n’est qu’un combat, continuons le début !

Action Antifasciste NP2C