Archives de janvier, 2019


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Il n’aura échappé à personne que ce week-end, en avoinant les quelques flics qui lui faisaient face, le « Gitan de Massy » aura symbolisé la détermination de tous ceux qui depuis deux mois sont dans la rue. A gauche, la lecture de cet événement est ambivalente: certains accordent un total soutien à Christophe D. quand d’autres le fustigent.

L’argumentaire des seconds se concentre uniquement sur l’activité du « boxeur de CRS » sur le réseaux sociaux. En effet, si l’on se penche sur son compte Facebook, force est de constater que l’on nage dans le flou le plus total: blagues douteuses, like d’une photo de Marion Maréchal-Le Pen, de la page de la CGT, de Le Média, des Insoumis et bien évidemment des Gilets jaunes.
Sa récente déclaration vidéo, où il explique son geste du weekend dernier, n’éclaircit pas les choses: « ni d’extrême-gauche, ni d’extrême-droite, il est avant tout Français ». De quoi brouiller tous les repères pré-établis des moines-militants droits dans leur dogme.

Le prolétariat porte en lui de multiples contradictions qui échappent évidemment aux grilles d’analyses des rats de bibliothèques pétris d’idéalisme petit-bourgeois. Des contradictions auxquelles Christophe D. n’échappe pas, c’est un français parmi tant d’autres, à l’image de millions de travailleurs impliqués dans le combat des gilets jaunes, il n’est ni meilleur ni pire. Malgré tout, cette situation met en lumière le niveau de déconnexion d’une partie de l’extrême gauche. Coupée de la population, que ce soit celle des quartiers ou des campagnes, ces militants fantasment un prolétariat imaginé sur le modèle des affiches soviétiques d’antan, déjà un marteau et une faucille dans chaque main.

Vu qu’ils n’y comprennent rien, ces derniers rejettent en bloc tout ce qui leur échappe. Christophe D. et d’autres en ont fait les frais, traités au mieux de “beaufs”, au pire de “fascistes”. Toute une partie de la gauchosphère y est allé de son petit commentaire, sûrs de tenir face à eux un horrible militant d’extrême droite, allant même jusqu’au découpage vidéo image par image digne des pires youtubeurs complotistes (De ce point de vue, le militant des Enragés décroche la palme. On en rigole encore). Une posture confortable qui permet surtout de garder les mains propres et de faire l’économie de toute autocritique.

A défaut d’occuper le terrain, ces donneurs de leçons savent être bruyants sur le net lorsqu’il s’agit de distribuer bons points et cartons jaunes. Pendant ce temps l’extrême droite, les sociaux démocrates ou les libéraux tentent de jouer leur rôle habituels de récupérateurs.

Pour notre part, nous avons décidé de soutenir ce mouvement et d’y participer, chaque semaine, dans la rue, sans s’empêcher pour autant d’y condamner certains égarements. Allant même au contact physique des militants fascistes quand on les y croise.

Fidèles à cela, nous ne voyons pas en quoi Christophe D échapperait à notre solidarité. Nous avons remarqué le clivage que pouvait susciter notre positionnement.
Sur le même modèle, nos déclarations sur le journal raciste Charlie Hebdo avaient suscité les mêmes réactions en janvier 2015. Après coup, certains nous avaient tourné le dos. A posteriori, nous ne regrettons pas d’avoir saisi cette occasion pour séparer le Bon Grain de l’Ivraie.

Aujourd’hui l’histoire se répète, depuis plusieurs semaines une large partie de la population est dans la rue pour des revendications légitimes, notre place de révolutionnaires est à leurs côtés, encourageant leurs visées sociales, condamnant les ambitions réactionnaires.
Ceux qui, dans notre famille politique, sont en total désaccord avec nous peuvent passer leur chemin.