Archives de août, 2009

Editions Antisociales : Le proces des trente

Publié: 28 août 2009 par luttennord dans Infos

le procès des trente

Vient de paraître aux Editions Antisociales :

Sébastien Faure

Le Procès des Trente

Notes pour servir à l’histoire de ce temps : 1892-1894

Le film antifasciste « uno di noi » est désormais en ligne

Publié: 27 août 2009 par luttennord dans Infos

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le film antifasciste « uno di noi » est désormais en ligne

En décembre 2008, nous avons commencé à réaliser une fresque antifasciste à Bochum (Allemagne). Celle-ci est dédiée à la mémoire de sept antifascistes issus de différents pays européens, assassinés depuis quelques années par des nazis et des fascistes.

Nous avons filmé le déroulement de la création de la fresque, puis avons ajouté à ces images des documents permettant de comprendre les conditions dans lesquelles les sept assassinats ont été commis. Nous avons pour cela réalisé les interviews de proches des victimes en Italie et en Espagne, et produit un Rap pour Thomas Schulz, qui a en 2005 été assassiné dans la ville voisine de Dortmund.

Le film, d’une durée de près de 30 minutes, s ?appelle « uno di noi » – « l’un d’entre nous ».

Au cours des dernières semaines, nous avons diffusé ce documentaire à plusieurs reprises en Allemagne, afin de susciter des débats concernant son contenu.

Nous avons maintenant créé un blog, sur lequel vous pouvez regarder le film et le télécharger, mais aussi consulter des documents et voir des photos. Vous pouvez également ajouter vos commentaires.

Le blog :

http://unodinoi.blogsport.de

Des amiEs ont traduit le film en espagnol, italien, anglais, français et russe. Le film est donc disponible en six langues différentes sur le blog.

Nous ajouterons dès que possible des liens vers des groupes de gauche et antifascistes dés qu’ils nous seront communiqués. (Nous comptons sur votre aide pour cela).

La possibilité de commentaires doit également permettre les échanges et la création de liens par-delà les langues et les frontières, que ce soit entre les antifascistes d’Irkusk, du Lower East Side, d’Athènes, des banlieues de Paris, de Bilbao, d’Utrecht, de Herne II, Padoue ou Belfast. Il s’agit grâce à cette fresque internationale de diffuser et d’échanger les expériences concernées. Peut-être aussi de créer des contacts et des réseaux.

L’objectif de notre fresque et de notre film est de mettre en lumière nos points communs, la nécessité et les possibilités de partager des réflexions, des références, des coopérations et des liens. Le but est d’appeler à la solidarité, mais aussi de l’exprimer.

Nous espérons qu’il en est de même pour vous.

Polit-Cafè Azzoncao Antifaschistische Jugend Bochum (AJB)

Ni oubli Ni pardon, A chaque Antifa son Nazi !

Publié: 26 août 2009 par luttennord dans Infos

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APACHES, REJOINS NOTRE RAYA !

Publié: 25 août 2009 par luttennord dans Infos

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Merci aux camarades du scalp limoges pour cette analyse.

Petite analyse pour remettre « l’apache » du bon côté de la barricade.

Quand les serviteurs de la bourgeoisie s’identifient aux voyous des bas fonds.

« Etre anarchiste c’est nier l’autorité et rejeter son corollaire économique : l’exploitation. Et cela dans tous les domaines où s’exerce l’activité humaine. L’anarchiste veut vivre sans dieu ni maître ; sans patron ni directeur ; alégal, sans loi comme sans préjugé ; amoral, sans obligation comme sans morale collective. Il veut vivre librement, vivre sa conception personnelle de la vie. En son for intérieur, il est toujours un asocial, un réfractaire, un en-dehors, un en-marge, un à-côté, un inadapté. » E. Armand

C’est ce qui en politique qualifie au mieux l’attitude de « l’apache », jeune rebelle du quartier de la Bastille à Paris, voyou de la Belle Epoque affirmant sa marginalité dans un système rempli d’inégalités et d’injustices, prolétaire délinquant jeté dans la dure loi de la rue, pauvre et sans ressource.
C’est avec dégoût que nous assistons aujourd’hui à la récupération de cette icône de la délinquance sociale (délinquance qui est la conséquence du système bourgeois et d’oppression capitaliste) par des groupuscules d’extrême-droite radicale. Bien évidemment, il ne nous étonne guère que ces groupuscules voulant récupérer de manière stratégique l’héritage et l’histoire du monde ouvrier veuillent de fait récupérer des mouvements « marginaux » voir « violents», ayant une logique de classe, populaire, allant pourtant idéologiquement et historiquement à l’encontre de ces mêmes groupuscules révisionnistes… Etre un rebelle, se faire passer pour un rebelle, c’est la mode et l’extrême-droite a besoin de se refaire une santé, un nouveau visage, sa pratique désormais axée sur les masses… elle touche donc à ce qui ne lui appartient pas.
Le but : brouiller les pistes, semer un trouble idéologique dans les classes populaires opprimées, récupérer par révisionnisme afin de donner une illusion de crédibilité.
La solution à cette mascarade : rétablir la vérité, rétablir la réalité historique et démontrer la continuité idéologique. L’extrême-droite n’a jamais été du côté des faibles, des opprimés, du peuple, elle ne le sera jamais !

LES APACHES

C’est en 1902, au début de la Belle Epoque, que deux journalistes parisiens (Arthur Dupin et Victor Morris) trouvent un surnom aux petits voyous de la rue de Lappe, dans le quartier de la Bastille ; les « Apaches » naissent.
Cette petite rue adjacente à la rue de la Roquette était surtout destinée au XIX° siècle à la ferraille, on y trouvait des boutiques, qui pour la plupart distribuaient toutes sortes de métaux, des bistrots et des ateliers se consacrant au travail du fer et du bois. Petit à petit, ce furent les activités festives qui prirent le dessus sur le commerce du fer. Des bretons et des auvergnats installèrent des troquets « bois et charbon » en nombre dans la rue et le voisinage. C’est là que se constitua peu à peu le repaire des apaches, jeunes prolétaires et voyous originaires de l’est parisien comme Belleville ou encore Menilmontant. Ils investissaient la rue de Lappe à la nuit tombée au milieu d’un quartier d’immigrés, notamment d’italiens qui apportèrent une culture musicale, un quartier vivant où se formèrent les premiers bals musettes pour prolo aux pieds de bâtiments noircis et délabrés.
Ne dépassant pas la vingtaine d’années, ces jeunes de quartiers défavorisés formèrent des bandes, motivés par un désir de reconnaissance : s’afficher, forcer les barrières dans une société où l’ouvrier n’est qu’une capacité, une force de production que l’on dresse sur la loi des ventres vides et de la misère sociale. L’apache adopta donc un signe de reconnaissance qui se traduisit par le vestimentaire, casquette vissée sur une nuque rasée, foulard, veston semi-ouvert sur chemise fripée… mais l’élément de l’habillement le plus important résidait dans les chaussures. Quelles qu’elles étaient, elles se devaient de briller.
Pour subvenir à leurs besoins, ils devinrent, selon leur âge et leur expérience, maîtres dans le bonneteau (jeu de cartes et d’argent se basant sur l’escroquerie), l’arnaque de rue, le vol, le racket. Ils n’hésitaient pas à s’en prendre à la « flicaille », symbole d’oppression et bras armé d’un Etat qui était cause de leur misère. Il est incontestable que le comportement apache était une rupture avec la mentalité de l’époque, le rôle et la présence des femmes dans les bandes était également très actif, tranchant avec la société bien-pensante et moraliste.
Ce début de XX° siècle marqua une forte régression des valeurs religieuses, un fort mécontentement de la masse ouvrière, la fascination dans des affaires d’illégalisme avec des attentats vengeurs anarchistes, des braquages de banques, la déception dans une république et démocratie bourgeoise sans valeur humaine…
Le phénomène apache a eu de très gros échos, il ne faut pas oublier le rôle des journaux parisiens de l’époque qui n’hésitaient pas à mettre à la une les faits divers, les méfaits et exploits des apaches pour alimenter cette atmosphère de tension sociale et en parallèle le sentiment d’insécurité qui auto-alimenta le phénomène.
Les apaches disparurent aux alentours de la première guerre mondiale notamment parce que la population des faubourgs ainsi que les patrons de troquets ne voulaient plus être assimilés aux yeux du peuple à ces « malfrats », alors ils finirent par lâcher des informations cruciales sur ces bandes, sous pression des journaux et de la police. Et, d’autre part, la guerre de 14-18 a engendré la perte de cette classe d’âge de la population, beaucoup de jeunes ne sont jamais revenus du front.

Ainsi, les identitaires « parisiens et franciliens » entendent récupérer l’héritage symbolique de cette bande historique en intitulant leur mouvement « projet apache ».
Comment de petits bourgeois aux relents fascisants peuvent aussi aisément se réapproprier une idée et une pratique antagoniste de la leur ? La réponse est simple, leur analyse historique est aussi pauvre que leur conscience politique, tout repose sur le vide et l’ignorance car les identitaires sont bien parmi les seuls à ne pas avoir d’identité historique en relation avec le social et la volonté populaire en matière politique, pas de bases concrètes, le flou idéologique total, on touche à tout ce que l’on peut…

Pourquoi antagonistes ?
Les identitaires défendent les valeurs de l’Eglise et du traditionalisme religieux en matière de famille, de croyance et de fidélité comme peuvent en témoigner le Cercle Sainte Geneviève ou bien les articles parlant de pèlerinage comme par exemple solidarité Kosovo.
-Les apaches n’étaient pas croyants, ils volaient dans les églises et les poches des curés, se préoccupaient plus de subvenir à leurs besoins vitaux que d’aller parader dans la sainteté !

Les identitaires participent au système, à l’ordre établi en se présentant aux élections municipales et européennes mais sont également au pouvoir avec la Ligue du Nord en Italie depuis prêt d’un an, du changement en matière social ? NON !
-Les apaches étaient une réaction directe à la société de classes et d’injustices sociales, ils étaient le résultat d’un système d’exploitation et agissaient en conséquence !

Les identitaires sont sécuritaires, se basant sur une atmosphère de peur et tenant le discours bateau de l’insécurité.
-Les apaches étaient contre l’Etat policier, ils n’attendaient rien de personne, ils étaient en marge. Seuls les médias et le système bourgeois profitent de l’insécurité pour maintenir la peur, la peur du changement avec en parallèle le renforcement du sécuritaire !

Les identitaires sont nationalistes et culturellement racistes.
-Les apaches se moquaient pas mal de l’idée de pays ou de nation, ils ont évolué dans le milieu de l’immigration et du brassage culturel avec des prolo venant de partout, venant de la même misère, aussi exploités qu’eux.

En sommes, les identitaires et tous ceux qui à l’extrême-droite essayent de s’approprier le nom de cette bande, de souiller sa mémoire, n’ont rien d’apaches. Néanmoins ils ont en commun la pratique : le vol, vol de notre histoire et de notre héritage, le révisionnisme ; l’escroquerie de se faire passer pour ce qu’on est pas ; l’arnaque de faire croire au peuple qu’on est une alternative au système alors qu’on reproduit exactement le même schéma de société : ordre, tradition, famille, patrie, fidélité, centralisation, pouvoir, Etat, autoritarisme, patronat, salariat, censure, sécuritarisme, racisme, homophobie, xénophobie… autant de valeurs communes entre le capitalisme et l’extrême-droite…
Autant de raisons d’être un apache, un vrai !

SCALP Limoges

Communiqué No Border

Publié: 20 août 2009 par luttennord dans Infos, Rendez vous

FRANCE/

Communiqué no border

COMMUNIQUE DE PRESSE NO BORDER CALAIS 20-08-2009

SAMEDI 22 AOUT à partir de 14 h

*RASSEMBLEMENT CENTRE DE RETENTION DE COQUELLES près de CALAIS*

Besson, et sa police traquent, matraquent, gazent, humilient, ces réfugiés : « dégâts collatéraux » de nos guerres, de nos ventes d’armes et de nos exploitations néocoloniales.

Jamais autant de traitements inhumains et dégradants n’ont été commis avec une telle impunité.

Besson veut « nettoyer radicalement » le Calaisis, et les humanitaires sont là comme un emplâtre sur une jambe de bois. Le Haut Commissariat aux Réfugiés est là depuis le 2 juin avec France Terre d’Asile , pour persuader les exilés d’acceper “l’aide au retour” dite volontaire, sa police « très spéciale fait le reste ».

Le Sinistre Besson va jusqu’à empêcher juridiquement les demandes d’asile déposées de pouvoir être instruites.

Que ce soit en Italie où les révoltes grondent dans les CRA ou ici les CRA qui brûlent des feux de la juste révolte , il y a urgence à converger nombreu/ses/x , et par tous moyens au CRA de Coquelles samedi 22 aout, 14h.

Besson tente de réduire à néant résistances et solidarités, en déclarant Calais Ville en état de siège permanent . Nous aussi ferons le siège :

*TOU/TE/S devant le centre de Coquelles

ce Samedi 22 août à 14 heures*

Nous dénonçons les politiques migratoires de nos pays européens

Nous réclamons la liberté de circulation et d’installation pour tous et toutes.

Nous exigeons la fermeture des centres de rétention et l’ouverture des frontières

*Venez dénoncer l’illégitimité du tribunal du CRA de Coquelles, Venez tenter de communiquer avec les enfermés, Venez vous informer sur le camp No Border de Lesbos, Venez discuter, chanter, criez, danser, faire de la musique, pique-niquer jusque la nuit.*

NO BORDER

contact presse : 06 43 03 47 05

Mobilisation antifasciste le 4/5 Septembre à Dortmund

Publié: 15 août 2009 par luttennord dans Infos, Rendez vous

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L’alliance “S5” a lancé un appel à rejoindre les activés alternatives au jour national contre la guerre

Opposons-nous à la marche des néo nazis le 5. septembre 2009 à Dortmund !

Pour le cinquième septembre 2009, les néo nazis de Dortmund appellent l’extrême droite européenne à les rejoindres à l’occasion de la journée national contre la guerre. Cette marche est devenue une des plus importantes du milieu néonazi et notamment pour le courant que l’on nomme “nationalistes autonomes”.

Ils jouent un rôle capital et précurseur pour les activistes internationales de l’extrême droite, ainsi la réeussite de cette marche revêt une signification fondamentale quant au développement du milieuNéo Nazis en Allemagne et en Europe. C’est pourquoi cette marche et l’ événément que veulent en faire les néo nazis va leur offrir une exposition publique et leur permettre de fortifier leurs structures et  pas seulement à Dortmund.

Depuis plusieurs années les nationalistes autonomes profitent de cette journée national contre la guerre pour défiler, la première fois  en 2005 avec environ 200 militants, en 2008 avec cette fois là 1100 militants à Dortmund.

Les actes violents n’ont fait qu’ augmentés et ce pas seulement à cette occasion. En effet tout les défilés annuels des néo nazis sont prétexte a une démonstration de violence.

La violence a atteins son apogée avec le triste meurtre du punk Thomas “Schmuddel” Schulz. Les néo nazis attaquent régulièrement des personnes ou des établissements qui ne laisse aucune place à leur idéologie.

Au premier mai l’attaque des néo nazis à la manifestation du syndicat DGB a attiré l’attention de tout le pays. Mais jusqu’à maintenant l’ administration et la police de Dortmund ne s’occupent pas de ce problème. Au contraire, on a l’impression qu’ils cherchent à relativiser le danger qui émane de la violence des néonazis. Apparemment la ville de Dortmund a comme intention de minimiser les raids ciblés des néonazis à un conflit de ‘droite contre gauche’ et de ce fait non seulement minimise  la violence qui viens de ses groupes fachistes mais fait également en sorte que la majorité des citoyens de Dortmund n’aient pas de raison de se soucier et de se sentir menacés.

Les années précedente, la police de Dortmund a à plusieurs reprises interdit la protestation des antifascistes et laissé parader la manifestation néo nazies en l’encadrant.  Ce qui échappe également au regard de la population est le fait que « le jour national contre la guerre » renvois à la guerre de l’Allemagne contre la Pologne. Avec l’attaque du premier septembre 1939 la guerre cruelle des allemands a commencé. L’anniversaire ‘jour national contre la guerre’ est le résultat d’une initiative des syndicats en 1957 qui revendiquait – face au réarmement de l’ Allemagne – “jamais plus de guerre, jamais plus de fachisme”.

Il faut non seulement s’opposer aux néonazis mais aussi comprendre les origines du problème actuel et contre celui-ci lutter avec détermination. Pas seulement au jour national contre le guerre, mais toujours et partout !

En conséquence nous lançons un appel a rejoindre les diverses activités antifascistes le 4. et le 5. septembre.

04.09.2009 : Manifestation à la veille de la marche néonazie, gare centrale,18.00

05.09.2009 : Manifestation antifachiste, gare centrale, 11.00


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COMMUNIQUE DU COMITE « LIBEREZ-LES ! »

Shova Gajurel une réfugiée politique prise en otage !

L’Etat français veut-il sa mort ?

L’Etat français, le gouvernement français par son Ministre des Affaires Etrangères, son Ministre de l’Immigration et le préfet du Nord sont complètement impliqués dans un processus de destruction de Shova GAJUREL, une népalaise de 38 ans réfugiée sur le territoire français depuis 3 ans, après avoir fui son pays où elle risque d’être tuée en raison de son engagement politique.

Depuis le 16 juillet 2009, date de son arrestation par la PAF (Police de l’Air et des Frontières) à la frontière entre la Belgique et la France, Shova GAJUREL subit une véritable torture morale et physique.

Après 18 jours passés derrière les barreaux du CRA (Centre de Détention Administrative) de Lille/Lesquin et des jugements à la « va-vite » devant le TGI (Tribunal de grande instance) et le TA (Tribunal Administratif) de Lille dans lesquels les arguments et les pièces communiqués par son avocate ont été niés ou ignorés, Shova GAJUREL a été expulsée vers la Belgique et remise aux autorités policières frontalières le 03 août vers 11H00.

Elle est depuis enfermée au centre prison/rétention de Bruges.

Une décision d’expulsion contraire aux règles du droit français, Shova GAJUREL étant arrivée sur le sol français en provenance directe du Népal en 2006, sa demande d’asile ayant été déposée en France, seul ce pays pouvait statuer sur sa situation.

D’ailleurs le Préfet du Nord n’avait fait, logiquement, aucune demande de retour vers la Belgique lors des comparutions de Shova devant les tribunaux Lillois.

Qui a pris cette lourde décision qui aura des conséquences ? Décision qui n’a pu être prise qu’au plus haut niveau de l’Etat car elle remet en cause la signature de la France. Une décision qui bafoue complètement le Droit et les Accords de la Convention Internationale de Genève de 1951, que l’Etat Français a ratifiés puis mis en vigueur sur son territoire national le 22 avril 1954 :

Article 1 Réfugié 1) Aux fins de la présente Convention, le terme « réfugié » s’appliquera à toute personne : qui craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner. »

Article 32 Expulsion 1. Les États contractants n’expulseront un réfugié se trouvant régulièrement sur leur territoire que pour des raisons de sécurité nationale ou d’ordre public. 2. L’expulsion de ce réfugié n’aura lieu qu’en exécution d’une décision rendue conformément à la procédure prévue par la loi. Le réfugié devra, sauf si des raisons impérieuses de sécurité nationale s’y opposent, être admis à fournir des preuves tendant à le disculper, à présenter un recours et à se faire représenter à cet effet devant une autorité compétente ou devant une ou plusieurs personnes spécialement désignées par l’autorité compétente. 3. Les États contractants accorderont à un tel réfugié un délai raisonnable pour lui permettre de chercher à se faire admettre régulièrement dans un autre pays. Les Etats contractants peuvent appliquer, pendant ce délai, telle mesure d’ordre interne qu’ils jugeront opportune.

Ainsi au regard et à la lecture des deux articles sus cités :

L’article 1 a été complètement bafoué, et par l’Etat et nié par les services de l’OFRA.

L’article 32 a été complètement bafoué, et par l’Etat et par les services de la Préfecture du Nord qui ont la responsabilité de n’agir que sur décision de la Justice et des procédures en vigueur en France. Depuis le 19 juillet, le Comité « Libérez-les ! » de soutien aux prisonniers et réfugiés politiques, le MRAP, le comité des sans papiers (CSP 59) et la LDH se sont engagés au coté de Shova GAJUREL, le Comité Franco-Népalais apporta par la suite son soutien.

Contacté par « Libérez-Les ! », le Secours Rouge de Belgique a pris le relais dans la solidarité depuis le transfert et la détention de Shova dans ce pays. Tous, nous ne cesserons de nous battre pour que les DROITS légitimes de Shova GAJUREL, conformément aux engagements internationaux, soient respectés par l’Etat Français, ses services d’immigration, la Préfecture du Nord, la Justice Française et l’Etat Belge aujourd’hui impliqué.

Ainsi le Comité « Libérez-les ! » pose les questions de fond suivantes :

Qui a pris cette décision d’expulser une réfugiée politique, qui n’a pas nui à l’ordre public, qui entre complètement dans les critères des accords de Genève, à un poste frontalier afin de procéder à une expulsion illégale selon les termes mêmes des accords ratifiés par l’Etat Français ?

Quel a été le compromis entre l’Etat Belge et l’Etat Français pour que cette expulsion puisse se faire en niant les justices et les législations des deux pays ?

Pour quelles raisons objectives Shova GAJUREL s’est elle vue refuser par deux fois sa demande d’asile politique malgré la situation politique dans son pays d’origine, une situation qui a été évoquée par le Ministère des Affaires Etrangères à l’attention des touristes français qui entendaient se rendre au Népal durant ce troisième trimestre ?

Ces questions de fond doivent désormais trouver des réponses venant des plus hautes instances de l’Etat Français.

Le Comité « Libérez-les ! » s’est approché d’un des plus grands avocats du barreau français qui est aujourd’hui prêt à plaider gracieusement pour Mme GAJUREL, devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Cet avocat, dont la stature va surprendre, s’est aujourd’hui engagé formellement devant le Comité « Libérez-les ! » pour que le Droit s’applique pour Mme Shova GAJUREL et pour faire condamner l’Etat Français et l’Etat Belge pour : NON RESPECT des accords internationaux de Genève, persécution et mise en danger d’une personne menacée de mort du fait de ses opinions politiques dans son pays d’origine.

Lors de la conférence de presse du 31 juillet, à laquelle ont participé les services de police, certainement à la demande des autorités ministérielles, le Comité « Libérez-les ! » avait annoncé clairement qu’il ne laisserait pas tomber Shova GAJUREL et que son cas d’école ne pouvait être ignoré.

Le Comité « Libérez-les ! » avait, devant les policiers, afin qu’ils « transmettent », exprimait son intention d’aller frapper aux portes des plus hautes juridictions s’il le fallait.

Nous l’avons donc clairement annoncé, Mme Shova GAJUREL ne pouvait être expulsée vers son pays d’origine, le Népal, où son intégrité physique et sa vie sont menacées.

Elle devait recevoir un titre de séjour qui lui permette d’être libre et sans contrainte.

Le Comité « Libérez-les ! » avait déjà avisé qu’il prendrait, avec son conseil, toutes les mesures et toutes ses responsabilités pour que ceux qui ont bafoués et outrepassés le Droit, les Accords Internationaux et les droits élémentaires dans un Etat qui se veut démocratique, soient poursuivis, voire condamnés.

Dans quelques jours, Shova GAJUREL devrait prendre connaissance de la décision des autorités Belge :

Sera-t-elle maintenue en rétention/détention, remise en liberté dans ce pays ?

Sera-t-elle renvoyée en France ? Et de nouveau maltraitée ?

Nous ne pouvons envisager une expulsion expéditive vers le Népal…qu’elle soit le fait de la Belgique ou de la France …

Nous attendons donc la décision qui devrait, d’après son avocate belge, être prise en début de semaine prochaine.

Nous disons fermement, maintenant ça suffit !

En cas de décisions défavorables, nous convoquerons une nouvelle conférence de presse, certainement avec les autres structures solidaires, pour donner l’ampleur qu’il convient aux actes intolérables pris par les autorités impliquées.

Le cas de Shova GAJUREL est un exemple dramatique et intolérable des actes commis depuis de nombreuses années par « l’Europe forteresse » vis-à-vis des demandeurs d’asile politique et plus largement contre l’immigration, dite clandestine, objet d’une surenchère politicienne sécuritaire et détestable.

Notre combat continue, notre combat est juste et légitime, ne rien dire c’est laisser faire !

Comité « Libérez-les ! », le 14 août 2009

Contact : liberez.les@gmail.com


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SAMEDI 22 AOUT à partir de 14 h

RASSEMBLEMENT CENTRE DE RETENTION DE COQUELLES près de CALAIS


A Calais depuis 2002 et la fermeture du centre de la Croix Rouge de Sangatte

beaucoup de migrants errent le long de la côte du Nord-Pas-de-Calais, en

espérant trouver un passage pour l’Angleterre.

A Calais plus de 1000 migrants vivent actuellement dans les bois (« jungle

») et dans des squats, dans des conditions indescriptibles.

Le ministre de l’immigration Français Besson a annoncé l’éradication de

toutes les jungles de Calais avant la fin de l’année et il veut faire de

Calais « une migrant free town »

Ces derniers jours la tension monte dans Calais. Suite à des alertes des

humanitaires sur les conditions d’hygiène et l’épidémie de gale qui sévit

depuis plusieurs mois, une campagne d’éradication débutera le 17 août avec

Médecin du monde. En même temps le préfet de Calais réquisitionne des

douches (5 pour 1000 migrants !) .

Des militants noborder présents sur Calais depuis le nobordercamp de juin

demandent des renforts pour empêcher les violences systématiques et

quotidiennes

http://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/ et

http://lille.indymedia.org/

*TOUS devant le centre de Coquelles

ce Samedi 22 août à 14 heures*

Dénonçons les politiques migratoires de nos pays européens

Réclamons la liberté de circulation et d’installation pour tous et toutes

Exigeons la fermeture des centres de rétention et l’ouverture des

frontières

-Venez dénoncer l’illégitimité du tribunal du CRA de Coquelles,

-Venez distribuer des tracts aux personnes qui viennent inconsciemment

consommer au centre commercial l »la Cité Europe »,

-Venez tenter de communiquer avec les enfermés,

-Venez vous informer sur le camp No Border de Lesbos,

-Venez discuter, chanter, criez, danser, faire de la musique, pique-niquer

jusque la nuit.
NOBORDER
Pour venir;

le CRA de Coquelles est près du rond point du Boulevard du Kent et du

Boulevard de l’Europe,

coté sud du centre commercial « Cité Europe »

sortie d’autoroute 41

la carte est centrée dessus

http://maps.google.fr/maps?f=q&source=s_q&hl=fr&geocode=&q=coquelles+cit%C3%A9+europe&sll=50.979182,1.472168&sspn=0.937262,2.897644&ie=UTF8&ll=50.931009,1.81047&spn=0.02932,0.090551&t=h&z=14
mais il y manque des construction récentes,

notamment le hangar »electro-dépot » à coté de l’entrée principale du CRA,

visible sur street view
http://maps.google.fr/maps?f=q&source=s_q&hl=fr&geocode=&q=coquelles+cit%C3%A9+europe&ie=UTF8&ll=50.931333,1.809525&spn=0,359.954724&t=h&z=15&layer=c&cbll=50.931407,1.809668&panoid=8g-RquaK1dvGReArB9z5Fg&cbp=12,137.07,,0,5

Le bus numéro 5 va de la gare jusqu’au centre commercial « cité Europe »

Calais : Eclairage sur la situation actuelle des sans papiers

Publié: 11 août 2009 par luttennord dans Infos

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Quelques infos sur la situation des sans-papiers en transit à calais

Ces deux dernières semaines, à Calais, la répression policière continue envers toutes les « jungles » (les zones et squats où vivent les migrants). Les Pachtounes, les Palestiniens, les Érythréens, les Hazara, les Iraniens, les Soudanais, les Ethiopiens et des ressortissants d’autres pays ont tous été la cible de harcèlement des CRS.

Les CRS font régulièrement des raids dans les jungles/squats, arrêtent les migrants, prennent leurs empreintes et les photographient inutilement à plusieurs reprises. La plupart des gens sont libérés après quelques heures, mais se font parfois à nouveau arrêter sur le chemin du retour vers le camp et à nouveau emmener au commissariat.

Les migrants vivent dans des conditions effroyables, sans eau ni électricité.

Dans la jungle des Pachtounes, il y a un robinet accessible pour 850 personnes. Il n’y a pas de toilettes dans la jungle, ni de douche. Les migrants d’Ethiopie ont été chassés lors de leur tentative d’accéder à ce robinet d’eau. Ces conditions de vie provoquent de gros problèmes de santé. Actuellement beaucoup de migrants ont la galle. Il y a quelques semaines, une personne est morte noyée dans le canal en essayant de se laver. Les autorités de Calais continuent d’ignorer les demandes d’aide et l’installation d’équipements sanitaires de base.

Violences policières permanentes

Les militants No Borders ont continué à patrouiller dans et autour des jungles/squats surtout le matin tôt et le soir tard afin d’empêcher les attaques des CRS accompagnés de chiens et utilisant des gaz lacrymogènes et des « flash-balls » (des balles en plastique). Cette semaine, il y a eu des arrestations dans toutes les jungles et des gaz ont été utilisés systématiquement contre les Hazara et les Soudanais. Lorsque les gens sont gazés, ils sont amenés au commissariat et jamais à l’hôpital. Mercredi 5 août, à 7h30, la police a détruit plusieurs cabanes dans le camp palestinien. Certaines personnes ont refusé de sortir, mais elles ont été amenées par la force, certaines ayant aussi été gazées. Une personne a tenté d’échapper à l’arrestation en sautant dans le port. Les pompiers ont été appelés et ils l’ont repêché avec un bateau de police et l’ont directement amené au centre de Coquelles sans passer par l’hôpital. Les CRS ont menacé d’utiliser leur flash-balls (des balles en plastique), mais ont arrêté leurs menaces dés qu’ils nous ont vus. Neuf personnes ont été arrêtées, toutes ont été libérées le même jour. La police a également été de plus en plus menaçante dans la jungle pachtoune. Mercredi toujours, 3 fourgons et 2 voitures sont venus tôt le matin, puis 5 fourgons de CRS ont photographié des gens. Dans l’après-midi, il y a eu 6 arrestations. Les CRS photographient systématiquement tous les migrants, et utilisent des gaz lacrymogènes s’ils refusent. La police a aussi récemment agressé un migrant dans le parc en face de la mairie où il était assis. Jeudi, vers 10 heures, les Iraniens faisaient un feu à proximité de leur camp. Les policiers sont venus avec des chiens. Ils ont frappé au moins une personne dans le dos et aux jambes. Cette semaine, nous avons également commencé la construction d’une maison dans les arbres de la jungle pachtoune pour les aider à surveiller, Nous avons aussi essayé de travailler avec certaines des ONG de Calais et les avons incitées à nous aider à surveiller la police entre autres choses. Des événements comme ceux-ci sont quotidiens à Calais, c’est pourquoi nous avons besoin de monde à Calais pour empêcher ces violences et en témoigner !

Renforcer la solidarité

Les gouvernements français et britannique s’engagent à faire de Calais une zone débarrassée de migrants (« free migrant » zone) d’ici la fin de l’année. C’est le moment de venir et de se montrer solidaire. Il est essentiel de continuer à avoir des présences No Borders à Calais : la police utilise beaucoup moins régulièrement les gaz lorsque nous sommes là, et nous sommes en mesure de fournir des soins contre ces gaz. De nombreux migrants se souviennent encore du camp noborder et apprécient notre présence et nos efforts de lutte pour les protéger. Avec plus de personnes nous pouvons faire davantage pour cibler les politiques de la police et de contester les autorités. Durant le mois d’août, c’est le Ramadan, le principal groupe de distribution de nourriture est en vacances de sorte que toutes les cuisines sont bienvenues pour pallier ce manque. Si vous ne pouvez pas venir mais que vous aimeriez nous aider nous avons besoin d’argent, de fournitures médicales et de traducteurs pour les documents en farsi, en arabe, en pachtoune, en tigrinian, en amharic, en kurde et en français.

Impliquez-vous !

Calais n’est pas un problème isolé, et de ce fait, il est essentiel que les militants et les militantes continuent à lutter contre le régime des frontières et contre ceux qui en tirent profit.

Liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous !

Si vous souhaitez plus d’info, contactez :

(0033) 650734104. ou (0044) 788404063.

e-mail : calaisolidarity gmail.com

Voir http://calaismigrantsolidarity.word… http://calaisnoborder.eu.org/taxono…

Photographies de la ’jungle’ http://www.contre-faits.org/spip.ph…

Photos du camp http://www.contre-faits.org/spip.ph…

No Borders Camp film http://www.megaupload.com/?d=B0IJFQNZ http://www.megaupload.com/?d=W48080JV

Guardian film sur Calais http://www.guardian.co.uk/world/vid…

NON FIDES IV

Publié: 6 août 2009 par luttennord dans Infos

Pour commander Non Fides N°IV, envoyez nous un courrier ou un mail en précisant l’adresse à laquelle vous souhaitez le recevoir et en y joignant le prix libre que vous souhaitez.
Si vous tenez un infokiosque, une table de presse, une distro (non-profit), une bibliothèque, une librairie (sans bip) et que vous désirez distribuer le journal, précisez le nombre d’exemplaire que vous souhaitez recevoir. Vous pouvez également nous commander des brochures.

Ce journal est coûteux à produire pour ceux qui s’y investissent, c’est pourquoi nous le proposons à prix libre.
Prix libre, parce qu’aujourd’hui nous sommes conditionnés pour payer ce qu’on nous dit de payer, sans chercher à connaître le « coût ». Prix libre, ça peut vouloir dire gratuit (si tu es en taule, si tu n’as plus de fric, si tu n’as pas envie de payer…), ça peut être aussi ce que tu veux/peux donner pour nous aider à continuer nos publications et à continuer de les envoyer.

Au Sommaire :

Le journal est disponible dans diverses bibliothèques, librairies, infokiosques, lieux, distros… :

- Librairie Entropie, 198 Boulevard Voltaire ( Paris 11ème)
- CICP, 21ter rue Voltaire ( Paris 11ème)
- Librairie L’Humeur Vagabonde, 44 Rue du Poteau ( Paris 18ème)
- Librairie Galerie de la Sorbonne, 52 rue des Ecoles ( Paris 5ème)
- Libraire Le Tiers Mythe, 21 rue Cujas ( Paris 5ème)
- Librairie Le Point du Jour, 58 Rue Gay-Lussac ( Paris 5ème)
- Librairie La Libre Pensée, 10-12, rue des fosses Saint-Jacques ( Paris 5ème)
- Librairie Le Monte-en-l’air, 6 rue des panoyaux ( Paris 20ème)

- CCL, 4, rue de Colmar (Lille)

- Les Tanneries, 13-15-17 boulevard de Chicago, (Dijon)

- Bibliothèque-infokiosque, 152, Grand’rue à St Jean du Gard (Cévennes)

- Bibliothèque Acrata, 32, rue de la Grande Ile (Bruxelles)

- Sur Internet, dans La Distro (sous peu).

et d’autres bientot…

*Si vous n’en trouvez plus dans les lieux ci-dessus ou que vous en avez trouvés ailleurs, n’hésitez pas à nous envoyer un mail pour qu’on y remédie ou pour nous informer.

Abdul, récit d’errance

Publié: 6 août 2009 par luttennord dans Infos
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abdul, récit d’errance (france, 2009, interview recueillie par sara prestianni)

source : http://www.storiemigranti.org/spip….

Abdul, récit d’errance (France, 2009, interview recueillie par Sara Prestianni)

L’histoire d’Abdul est un macabre exemple des tragiques effets des politiques européens d’immigration : des politiques de fermeture des frontières, déportations souvent illégales, d’expulsion, d’asile qui provoquent une errance forcée qui se prolonge de plus en plus, pendant des mois voir des années et qui nie tout type de protection à migrants et réfugiés.

Abdul a erré en deux ans, en 13 pays différents, partout il a été enfermé, déporté, insulté et maltraité sans jamais être accueilli. Comme lui, milliers d’autres exilés.

Abdul, 32 ans, afghan Récit recueilli le 2 aout 2009 dans la jungle pashtoun de Calais

« Je suis parti d’Afghanistan en décembre 2007 parce que j’étais menacé par les talibans vu que je travaillais comme interprète pour une ONG italienne.

Je suis parti vers l’Iran.

J’ai dû marcher deux jours et deux nuits pour rejoindre la frontière avec la Turquie, en payant 1000 euro. Une fois dans la zone kurde d’Iran nous avons traversé à pies la frontière dans la nuit pour rejoindre la ville de Van, dans la région sud de la Turquie.

De Van, en échangé d’argent ils nous ont amené dans une zone désertique où des centaines de personnes attendaient un passage pour continuer la route vers Istanbul.

Après beaucoup d’heure est arrivé un bus qui n’avait que trente place, nous étions plusieurs centaines de personnes. Les autres sont restés dans le désert.

Une fois à Istanbul je suis resté quelque jour en une maison enfermé en attente d’un passage pour la Grèce. Avec autres 12 personnes, nous avons fait la traversé de la mer, à bord d’un canot gonflable. C’était un jeune déporté d’Angleterre en Afghanistan qui a organisé le voyage, il connaissait déjà la routé ! Nous sommes arrivés sur l’île de Lesvos, en Grèce.

Notre bateau a été intercepté par les gardes cotes grecques qui nous ont amenés dans le camp de détention de Mitilini. La vie dans le camp était très dure, nous dormions en des cellules à 80, tout le camp était très sale, les drape semblaient ne pas avoir été changées depuis des mois. Après 16 jours d’enfermement les policiers m’ont donné un papier en grec, sans aucun interprète, qui m’invité à quitter la Grèce en un mois. Au camp de Mitilini les policiers m’ont pris les empreints digitales (ndr : qui signifierait une condamne à demander l’asile dans ce pays, selon le Règlement Dublin).

Quand je suis arrivé à Athènes, je n’avais plus d’argent, je dormais dans les parcs. J’ai donc décidé d’aller à Patras pour essayer le passage pour l’Italie. Je courrais derrière les camions pour m’y cacher au dessous et pouvoir m’embarquer dans un bateau. Une nuit le commando (police du port) m’a trouvé dans un camion. Ils m’ont fait descendre et ils m’ont battu très violement. Ils m’ont ensuite conduit au camp de détention à coté de la ville de Komotiní, le centre de rétention de Venna, à plus d’un jour de voyage en bus d’Athènes.

Au camp de Venna, nous étions enfermés en cellules à 30 personnes. Nous pouvions sortir de notre cellule, où il n’y avait ni l’air ni la lumière, une heure chaque deux-trois jours.Il y avait que deux téléphones à l’extérieur des cellules. Les policiers nous insultaient tout le temps, ils nous appelaient « malàga » (acception fortement négative en grec). Quand j’étais arrivé dans le camp la police m’avait dit que j’aurais été enfermé pour trois mois. Mais au but de trois mois dans le camp ils ne m’ont pas libéré sans aucune justification. Les policiers grecs m’ont fait sortir qu’après 6 mois d’enfermement. Avec autres 15 personnes (un Pakistanais, trois Arabes et 12 Afghans), les policiers nous ont transféré en un campement militaire vers Alexandropulis. Là étaient détenues plusieurs autres centaines de personnes, enfermées en une seule chambre.

On est resté dans ce camp que quelques heures. Vers minuit les militaires m’ont appelé avec autres 50 personnes et nous ont fait monter dans un camion militaire blindé. Ils nous ont amené, après 1h20 de route, à côté de la rivière Evros. La police aux frontières grecques nous a fait monter à groupe de 20 en petits bateaux en nous ont poussé du côté turc de la frontière (ndr : la pratique des déportations illégales de Grèce en Turquie est une pratique de plus en plus utilisé par le Gouvernement grec pour « vider » le pays des migrants. Des infos plus détaillées sur le sujet dans le Rapport des frontières de Migreurop qui sortira en septembre).

Nous avions commencé à marcher dans le foret, mais nous ne savons pas où aller, nous avions peur, nous avions froid. Après quelques heures de marche, nous avions vu une maison. Nous avons donc demandé de l’aide, quelque chose à manger. Le propriétaire de la maison nous a dit qu’il ne pouvait nous aider qu’après avoir appelé la police sinon il aurait des problèmes. Il a donc appelé l’armée turque qui est arrivée après quelques heures. Ils nous ont amené au camp de détention d’Edirne. Après 10 jours, les policiers nous ont menacé de nous expulser en Afghanistan, et que nous aurions dû payer notre billet d’expulsion parce que sinon ils nous auraient déportés via terre en nous laissant à la frontière avec l’Iran. Les policiers turcs savent très bien que dans la région de la frontière iranienne il y a beaucoup de kidnapping de migrants, avec des menaces en échange de l’argent de la famille. Des fois les habitants de la région ils coupent les doigts ou le nez des migrants parce que l’argent n’arrivait pas. Je me suis donc fait envoyer par ma famille les 500 dollars que je devais donner à la police turque pour payer mon vol d’expulsion en Afghanistan. J’ai été expulsé avec un vol de ligne, il y avait 20-30 afghans déportés en une vingtaine de turcs qui allaient en Afghanistan pour des affaires. Une fois en Afghanistan je suis resté à Kabul, je ne voulais pas retourner dans ma région d’origine, ça serait été trop dangereux.

Après quelque semaine, j’ai repris le voyage vers l’Europe.

J’ai retraversé la frontière entre Afghanistan et Iran, celle qui sépare l’Iran de la Turquie. D’Istanbul, j’ai traversé la frontière avec la Bulgarie. C’était la nuit, j’ai traversé à pies, j’avais beaucoup de peur parce que les gardes-frontières bulgares contrôlent le passage avec des chiens.

Je le sais, si les chiens te trouvent, il faut s’immobiliser, ne pas avoir peur, si tu coures, ils t’attaquent.

De la Bulgarie, je suis retourné en Grèce et je suis allé directement à Patras. La situation dans le camp était changée, le passage sous un camion pour l’Italie de plus en plus dure, des barbelés beaucoup plus hauts autour du port. Et moi je n’avais pas l’argent pour le voyage. J’ai donc décidé de prendre la route terrestre.

Nous étions trois, nous avons acheté une carte et nous avions traversé la frontière entre Grèce et Macédoine, ainsi que celle avec la Serbie, en marchant long les rails du train de nuit.

Une fois à Belgrade nous étions épuisés.

Nous avions donc décidé de nous poser dans un parc.

En très peu de temps est arrivé la police Ils nous ont contrôlé les papiers et nous ont amenés dans une prison à Belgrade. Il s’agissait d’une prison où étaient enfermés deux serbes en un secteur à part, une macédoine et 40 afghans. Après 40 jours de détention, j’ai pu m’enfuir. Je suis donc parti en direction de la Hongrie en traversant la frontière à pies, dans la nuit. Une fois passée la frontière, j’ai pris un train vers Budapest, de là un train vers Ciprun à la frontière avec l’Autriche. J’ai passé la frontière à pies, vers Innsbruck. Les policiers m’ont arrêté dans le train. Ils m’ont enfermé dans un camp pour 26 jours. Dans le camp j’étais très mal, je souffrais d’insomnie, j’ai donc demandé à voir un psychologue. Tenu compte de mon état mentale le psychologue a demandé aux autorités qui gèrent le camp de me libérer.

J’ai été donc libéré et j’ai pu ensuite poursuivre mon voyage en Italie et puis vers Calais.

Je suis arrivé hier à Calais, j’essaye d’aller en Angleterre en sachant que je risque d’être renvoyé à nouveau en Grèce où se trouvent mes empreintes……

source : http://www.storiemigranti.org/spip….