Archives de mars, 2016


On bloque tout

Le projet de loi El Khomri est une insulte au monde du travail. Rarement l’attaque aura été aussi grave. Avec l’inversion de la hiérarchie des normes qui permet aux accords locaux au rabais, obtenus sous la pression, de se substituer aux accords de branche ; en lançant l’offensive contre l’outil syndical avec la promotion des référendums-bidons en entreprise ; en organisant et généralisant la précarité, la flexibilité et en facilitant les licenciements, c’est une dégradation majeure du temps et des conditions de travail de millions de salarié.e.s que prépare activement le gouvernement.

À nous de nous préparer tout aussi activement à l’en empêcher ! Tout ce que mérite un tel projet c’est une riposte déterminée et massive des travailleuses, des travailleurs et de la jeunesse. Et pour cela, c’est le blocage de l’économie qui est à l’ordre du jour.

Le 9 mars, nous étions des centaines de milliers à battre le pavé. Pour nombre de salarié.e.s qui composaient la majorité des cortèges, la grève s’imposait. Et depuis le 17 mars, journée nationale de mobilisation appelée par les organisations de jeunesse, des dates de grève dans différents secteurs professionnels sont annoncées ; le 24 mars, nouvelle  journée de mobilisation, le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres, avec sans doute quelques effets d’annonces destinés à faire croire que la copie a été revue : nous le disons tout net, le projet de loi n’est ni amendable, ni négociable et seul son retrait, total, s’impose.

Enfin le 31 mars, la grève interprofessionnelle est à l’ordre du jour. Cette grève doit être activement préparée et nous pouvons profiter pour ça du calendrier d’action qui se dessine jusque-là pour renforcer la mobilisation. La seule manière de gagner et de faire plier le gouvernement, c’est de bloquer l’économie. Les travailleurs et les travailleuses doivent en effet prendre leurs affaires en mains dans cette lutte et ne doivent pas s’en remettre à des politiciens ou politiciennes qui n’ont que les élections de 2017 en vue. Et pour bloquer l’économie, ce qu’il faut c’est d’abord réussir la grève du 31 mars et préparer sa généralisation et sa reconduction partout où c’est possible dans les jours et semaines qui suivront !

Alors nous obtiendrons le retrait du projet de loi El Khomri. Alors nous pourrons préparer la contre-offensive, NOTRE contre-offensive en popularisant des revendications qui permettent de rassembler, sur lesquelles les équipes syndicales pourraient s’engager ensemble, à la base et dans l’unité. La réduction du temps de travail à 32 heures par semaine, sans réduction de salaires, ni flexibilité, sans arnaque à la clef comme l’ont été dans de nombreux secteurs les « 35 heures-Aubry », voilà par exemple ce qu’il est urgent de mettre en avant pour contrer les dégradations des conditions de travail et imposer des créations d’emplois.

Tout cela, nous nous engageons à le mettre en débat auprès de nos collègues, dans nos structures syndicales, dans les intersyndicales auxquelles nous participons. Nous sommes certain.e.s que ces préoccupations, nombreuses et nombreux sont les syndicalistes qui les partagent. Quelles que soient les appartenances syndicales, nous les appelons à rejoindre cet appel, à en proposer la signature à leur structure syndicale et à mutualiser les informations sur la mobilisation sur le blog lié à cet appel. C’est toutes et tous ensemble qu’on va lutter, c’est toutes et tous ensemble qu’on va gagner !

Signez l’appel et découvrez la liste de signataires sur onbloquetout.org.


Antifa Calais

A Calais, un militant d’extrême-droite a été placé en détention provisoire après avoir agressé très violemment un enfant, reconnu comme le fils d’un militant réputé proche des associations de solidarité avec les migrants. L’enfant a du être hospitalisé et subir une intervention chirugicale.

Cette ignoble aggression ne restera pas sans réponse.

Communiqué de l’Action Antifasciste Calais :

La lâcheté à son paroxysme
(Pour les besoins de l’enquête et choix personnels des victimes nous n’entrerons pas dans les détails…)
C’est avec effarement et indignation que nous avons appris hier l’agression d’une extrême violence qu’a subit un gamin mineur par un homme de presque le double de son âge.
L’intervention de témoins a probablement évité le pire, néanmoins l’enfant en état de choc fut transporté d’urgence à l’hôpital pour y subir une intervention chirurgicale, nous ne pouvons qu’espérer qu’il se rétablira au plus vite et ce, sans séquelles.
Nous sommes bien évidement de tout cœur derrière cette famille profondément touchée par ce drame.
Pourquoi nous intéresser à ce qui pourrait passer pour un simple fait divers vous direz-vous? Tout simplement parce que cette agression cache en fait tout autre chose, une ignominie certes mais également un appel à la vigilance…
En effet, ce pauvre gosse est la victime d’une haine aveugle et d’une lâcheté qui dépasse l’entendement tout simplement parce qu’il n’est autre que l’innocent fils d’un de nos camarade engagé dans la lutte contre le fascisme et les discriminations.
Style mafieux, visiblement un message (indigne) de défiance envoyé au gêneur !
Le misérable vermisseau auteur de cet acte, interpellé est pour l’heure en détention provisoire en attente de son procès, puisse le juge comprendre la profondeur de la situation et lui infliger une correction conséquente.
Revenons-en à la vigilance mentionnée plus haut et citons un bon camarade qui l’exprime d’une manière on ne peut plus explicite… « Dans la lutte contre le fascisme tu as plus à perdre qu’à gagner! ».
La clandestinité est notre force, voir par exemple sur les réseaux sociaux certains profils exposer publiquement leur engagement est totalement inconscient et prône à représailles.
Certes il y a de quoi être fier de se battre pour des causes honorables, contre les discriminations en tout genres, protéger les minorités, dénoncer les abus de pouvoir et ainsi de suite mais il y a un revers à toute médaille, l’opposition est de manière générale courte d’arguments valides et s’exprime la plupart du temps par la violence.
En résumé, le moins « ils » en savent sur vous le mieux c’est, vous pourrez d’autant plus librement continuer le combat et riposter contre la haine qui gangrène notre société, puisque réseaux sociaux il y a, utilisez les à bon escient.
Salutations antifasciste et pleine compassion pour notre camarade et sa famille.


Loi Travail Lille

Communiqué de l’AG de Lutte contre la loi travail de Lille :

Nous étions plus de 500 000 dans la rue ce mercredi, dont 20 000 à Lille. Amplifions la moblisation !

L’AG de lutte contre la loi travail réunie ce mercredi 9 mars à Lille appelle aux mobilisations suivantes :

  • Demain jeudi 10 mars : distribution de tracts de 11h30 à 14h dans le hall du bâtiment A de Lille 3 et tenue du comité de mobilisation étudiant
  • Samedi 12 mars : nouvelle manifestation puis tenue d’une nouvelle AG de lutte contre la loi travail à l’Insoumise (rue d’Arras à Lille)
  • Mardi 15 mars de 9h à 15h : distribution de tracts à Lille 3
  • Mercredi 16 mars à 12h : AG étudiante à Lille 3 en vue du blocage de l’université
  • Mercredi 16 mars à 18h30 : nouvelle AG de lutte à l’Insoumise
  • Jeudi 17 : nouvelle journée nationale de mobilisation, grève et manifestation

Mobilisation totale jusqu’au retrait de la loi travail !

L’AG de lutte contre la loi travail de Lille regroupe des salarié-es, des chômeurs-es, des étudiant-es, syndiqué-es et non-syndiqué-es, encarté-es et non encarté-es de Lille et environs.

Restez au courant des mobilisations contre la loi travail à Lille et environs en vous abonnant à la page Facebook « AG de lutte contre la loi travail – Lille« .


Contre la loi El Khomri

Le 9 mars, tous dans la rue !

Rendez-vous à 13h place de la République à Lille à l’appel de l’Action Antifasciste NP2C, de la CNT, de SUD, de la CGT et des organisations de jeunesse du mouvement social.

En 2012, Hollande et sa clique étaient élus sur un programme d’opposition à la politique sarkozyste. La gauche et une partie de l’électorat PS, n’espéraient pas grand chose. C’était déjà trop.

Ayant toutes les clefs du pouvoir en main, la politique menée par le gouvernement Valls tend a concrétiser l’ordre nouveau tant espéré par les néo-libéraux. La loi Macron, l’abandon du droit de vote des étrangers, la destitution de nationalité ou encore la prison pour les ouvriers de Goodyear, sont autant de coups assénés à la gauche. Avec son triptyque sécuritaire, raciste et libéral, le PS s’inscrit désormais dans les pas de son alter ego : l’UMP.
La réforme du code du travail est la dernière vomissure du gouvernement Valls. Le plafonnement des indemnités prud’homales, la possibilité pour les entreprises d’augmenter le temps de travail ou de réaliser un plan social même en temps de prospérité économique est un aperçu du sort que réserve cette loi aux travailleurs.
En 2006, une loi similaire lâchait la bride au capital : le Contrat Première Embauche. A cette époque un large mouvement de contestation était né en France, réunissant salariés et étudiants dans la rue et faisant reculer le gouvernement.

Quelques mois auparavant, un autre mouvement avait éclaté dans les quartiers suite à la mort de deux gamins assassinés par la police. A cette période nous désirions faire converger ces luttes pour organiser dans la pratique un mouvement large, autogéré et révolutionnaire. En bref, nous voulions déterminer une contradiction principale.
Dix ans plus tard, les flics sont relaxés et le mouvement social anesthésié. Pourtant l’histoire continue et le capital en a pleinement conscience. Multipliant les offensives, le PS chasse les immigrés, continue de tuer des gamins dans les quartiers et démantèle l’héritage des luttes ouvrières passées. Valls, dans son optique de liquidation de la gauche, espère en finir avec nos espérances. La fin de la lutte des classes ne se décrète pas, et le PS a tendance à l’oublier.

La situation économique et politique catastrophique doit nous pousser à la mobilisation. Cette réforme du code du travail doit être l’étincelle mettant le feu à toute la plaine. Malgré les tergiversations des leaders syndicaux, les salariés doivent affirmer leur opposition aux gouvernements de droite qui, de l’UMP au PS, pillent depuis trop d’années le peu que nous avons. La journée de grève du 9 Mars doit être un marche pied nous permettant de casser les dynamiques gouvernementales. Si la gauche doit se reconstruire c’est en renouant avec son héritage : celui de la lutte politique dans la rue et par tous les moyens.
Nous manifesterons le 9 Mars contre la casse du code du travail. Nous manifesterons aussi en soutien aux salariés qui se font virer chez Goodyear et Vallourec. En soutien aux jeunes des quartiers victimes du racisme étatique et de la haine de classe. Finalement, là où s’exprime le mieux la contradiction principale c’est dans notre rapport au capital. Les uns défendent leur boulot, les autres défendent ce qui leur reste, le tout s’inscrit dans une lutte opposant ceux qui n’ont rien à ceux qui ont tout. Cette mobilisation doit être l’occasion de définir une ligne de démarcation entre la droite et la gauche, entre le capital et le travail, entre le PS et nous.

Action Antifasciste NP2C