Archives de mars, 2008


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Dans le cadre de la mobilisation de 5 avril initiée par le collectif Uni-e-s Contre une Immigration Jetable et de l’appel d’organisations libertaire (plus d’infos ici

Apéro-GDALE au CCL (4 rue de Colmar, M° porte des postes)

LE MERCREDI 2 AVRIL, à partir de 19h30. Entrée libre.

autour de l’ouvrage collectif : Politiques Migratoires (Grandes et petites manoeuvres), Carobella ex Natura, 2005

en présence de l’éditeur et de militant-e-s du groupe La Mouette Enragée (Boulonnais), qui ont contribué au bouquin.

Vous pouvez ramener à manger pour partager mets divers et variés dans un esprit de solidarité sans frontières.

4ème de couverture du bouquin :
Les « politiques migratoires » sont un ensemble de dispositifs et de techniques de contrôle, d’entrave, d’encadrement des migrations et de gestion de l’immigration, dessinant une « hiérarchie de la mobilité » aux incidences très directes, voire très violentes, sur bon nombre de nos contemporains (non-Occidentaux pour la plupart). Du plus spectaculaire/exceptionnel (les charters européens) au plus quotidien/discret (l’expérience de la clandestinité), ces politiques sont autant faites de grandes manoeuvres (l’envoi de l’armée espagnole à Ceuta et Melilla) que de petits arrangements (tolérance de fait du travail des sans-papiers).Elles contribuent à construire des espaces et des rapports économiques dans lesquels tout le monde est « pris » (au piège, est-on tenté de dire) : ces politiques ne sont extérieures à personne.

Watrellos : Non au fichage !

Publié: 30 mars 2008 par luttennord dans Rendez vous

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Communiqué de SUD éducation Nord/Pas-de-Calais

NOS ENFANTS SONT FICHÉS, ON NE S’EN FICHE PAS ! NON AU FICHIER BASE-ELEVES

Dans le cadre de la journée nationale d’action contre la base de données élève, rassemblement devant la marie de Wattrelos le mercredi 2 avril à partir de 14h30.

Wattrelos est une des zones d’expérimentation (avec Valenciennes-Condé) de la base de données élèves. Qu’est-ce que Base élèves ? C’est un système de gestion informatique de données personnelles concernant tous les enfants en âge d’être scolarisés dans une école maternelle ou élémentaire. Mis en place par le ministère de l’Education nationale, il permettra de regrouper de nombreuses informations grâce à un fichier unique auquel les écoles, les communes et l’administration centrale auront accès.

Quelles sont les informations recueillies dans Base élèves ? État civil, cursus scolaire (acquisition des connaissances, autonomie, esprit d’initiative, évaluations, redoublements…) et tous les événements survenus pendant la scolarité (absentéisme, comportement, périscolaire, situation familiale, aides par le personnel spécialisé et les structures d’accueil, …).

Qui pourra consulter ces données ? Jusqu’à présent, elles restaient confidentielles. Elles pourront à terme être partagées entre institutions : les enseignants, le maire, la police, la CAF les magistrats pourront y avoir accès. De plus, l’article 12 de la loi modifie le Code de l’Education en précisant que les établissements scolaires « participent à la prévention de la délinquance ».

Quels dangers ? Les informations sur l’absentéisme ne pourraient-elles pas être utilisées par la CAF pour supprimer les allocations familiales ? Celles sur les difficultés scolaires être transmises au futur patron voire à la justice ? Quant au lieu de naissance, c’est un moyen à peine voilé pour traquer les sans-papiers.

Quelle sécurité pour ces données ? Une fois enregistrées, elles ne seront pas effaçables et seront conservées pendant tout la durée de la scolarité des enfants (une quinzaine d’années !). Les informations transitent par Internet. Il n’existe pas de sécurisation absolue et aucun système n’est à l’abri d’un détournement de la part de personnes mal intentionnées ou de ceux qui disposent du droit d’accès. Actuellement les tests de sécurité sont loin d’être rassurants. Pourquoi une telle pression ? Dans de nombreux établissements, ce fichage se met en place à l’insu des familles, sans débat public, ni parlementaire et au mépris de l’obligation d’informer les parents. Des menaces de sanctions pèsent lourdement sur les directeurs et directrices d’écoles qui refusent de compléter Base élève.

Sous la pression d’un mouvement de protestation de parents d’élèves, d’enseignants et d’organisations de défense des droits de l’Homme, le ministère a annoncé le 5 octobre 2007 la suppression des champs relatifs à la nationalité mais en maintenant le lieu de naissance.

Pour l’enfant, individu en devenir, toute information sortie de son contexte peut être source de discrimination. Confier autant de données personnelles à une administration qui pourra les faire circuler par Internet et les utiliser à des fins qui ne sont pas précisées, nous semble dépasser ce qui peut légitimement être exigé des familles. L’école doit rester un lieu protégé, un lieu où l’enfant doit pouvoir se développer sans être enfermé dans son passé.

Convaincus que les libertés individuelles sont trop importantes pour être abandonnées au bon vouloir des gouvernements et des administrations, nous demandons la suppression définitive du système Base élèves et des données déjà collectées.

Signez la pétition : http://petition.bigbrotherawards.eu.org/Signez-la-petition-pour-le-retrait-de-Base-eleves A Lille, le 26 mars 2008

Communiqué rédigé avec l’aide du CORRESO (Collectif Rennais de Résistance Sociale), dont SUD éducation est signataire.


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Agenda Inter-associatif des Flamands Roses

Le J’En Suis, J’Y Reste, Centre LGBT de Lille Nord-Pas de Calais, vous invite à sa
deuxième quinzaine du mardi 1er au mardi 15 avril 2008.
Participez pendant deux semaines à des événements militants, culturels et festifs.
Pendant toute cette période, les associations du centre tiennent leurs permanences
régulières aux horaires habituels.
Bar associatif – entrée libre

Mardi 1 avril Repas solidaire à 20h


Gays, lesbiennes, Trans, séropos, séronégs, retrouvons-nous autour d’un repas
solidaire au « J’en Suis, J’Y Reste ». Parce que la convivialité nous fait du
bien, tissons des liens.
Réservation au 03 20 52 28 68 ou par mail centrelgbt@jensuisjyreste.org$

Mercredi 2 avril Les Flamands Roses à 18h30
Accueil-bar suivi de l’assemblée générale publique de l’association à 20h.

Jeudi 3 avril Groupe d’Arras à 19h
Rencontre mensuelle du groupe Arras, au piano bar L’Ambassade, 18 grand Place à
Arras.

Vendredi 4 avril Le clitoris ce cher inconnu à 20h
Trois groupes non mixtes de femmes (celui du J’En Suis, J’Y Reste-centre LGBT, de
BASTA et d’un groupe informel féministe) vous invitent à échanger sur nos
sexualités.
Une soirée non-mixte, «bien» documentée pour faire le point de nos connaissances
sur ce cher inconnu : le clitoris. La soirée se prolongera autour d’une auberge
espagnole.
Entrée libre

Samedi 5 avril Atelier création statuettes à 15h
L’artiste Alex Rochereau vous accueille lors de 4 ateliers de création artistique
pendant les samedis 5,12,19 et 26 avril afin de réaliser une statuette.
Les places étant limitées à 10 personnes, l’inscription est obligatoire. La
participation aux frais pour l’ensemble des ateliers est au prix libre (Donnez ce
que vous pouvez, ce que vous voulez en fonction de vos moyens). Pour plus de
renseingments, contactez Guillaume au 06 68 34 77 37.
Descriptif du 1er atelier : fabrication d’une structure (polystyrène sculpté,
assemblage, papier mâché)

Samedi 5 avril Soirée cocktail à 21h
Comme tous les 1er samedis, une soirée cocktail Flamands Roses est proposée à 21h
au J’En Suis, J’Y Reste. La thématique de ce soir est : ChatcunE cherche sa chatte

Dimanche 6 avril Chantier à 15h
Venez détapisser, plâtrer, enduire, peindre avec nous. Inscriptions auprès de
Jérôme au 03 20 37 53 94.

Lundi 7 avril à 20h-22h
Réunion publique du conseil d’administration du J’En Suis, J’Y Reste, centre LGBT
de Lille Nord – Pas-de-Calais.


Mardi 8 avril Atelier sexualités gays à 20h

Atelier Sexualités Gays proposé en partenariat avec Aides Nord – Pas-de-Calais.
Thème : les sex toys. Atelier non mixte pour hommes. Ambiance cocooning.

Mercredi 9 avril Les Flamans Roses à 18h30
Accueil-bar suivi de l’assemblée générale publique de l’association à 20h.

Jeudi 10 avril à la Maison des Associations
18h : Inauguration de l’exposition « Les triangles roses ou la mémoire interdite
», présentée par Les Flamands Roses à la Maison des Associations au 72/74 rue
Royale à Lille.
19h : Répétition publique de l’atelier de théâtre proposé par l’association
Comme la lune
à la Maison des Associations 72/74 rue Royale à Lille.

Vendredi 11 avril La drague sur le net à 20h
Aujourd’hui, les lieux de drague les plus populaires sont virtuels. En effet, les
gays sont de plus en plus nombreux à jouer au jeu du «chat» et de la souris pour
trouver l’âme soeur, un plan sexe ou tout simplement se faire des amis. Nous vous
proposons le documentaire Play Chat de Geng Chui. Réalisé par un jeune cinéaste
taiwanais, ce documentaire relate le parcours de garçons parisiens et marseillais
qui pratiquent régulièrement le chat sur internet. Dans une image divisée en
split-screens – comme pour rappeler les fenêtres des web cams-, certains nous
expliquent pourquoi ils sont devenus des aficionados des réseaux et ont besoin de
draguer dans un monde virtuel, d’autres nous donnent la preuve que le grand amour
peut être à portée d’un clic.
Projection suivie d’une discussion avec le cinéaste Cheng Chui.


Samedi 12 avril Atelier création statuettes à 15h

L’artiste Alex Rochereau vous accueille pour la deuxième séance afin de réaliser
une statuette.
Descriptif du 2eme atelier : recouvrement de la structure avec de la pâte
plastique et travail de modelage


Samedi 12 avril Groupe jeunes à 16h

Accueil du groupe jeunes de 16h à 18h.


Samedi 12 avril Les lieux de drague homosexuelles à 18h30

Bistro homo sur les lieux de drague homosexuelle proposé par le collectif Les Amis
des Jardins.
Ce bistro homo sera suivi d’un casse-croûte (apporter son manger) et d’une sortie.

Dimanche 13 avril Brunch lecture de midi à 17h
Nous vous invitons à venir partager un repas et des textes qui vous ont plu à
partir de midi jusqu’à 17h lors de notre brunch mensuel. Buffet à prix libre.


Mardi 15 avril C’est pas mon genre à 19h

Accueil Trans par l’association C’est pas mon genre !

Et un coup de Coeur:
Petites Histoires de Mokri, spectacles d’histoires peintes et racontées par Ratiba
Mokri. Par la compagnie Hors de Soi.

au Zem Théatre, 38 rue d’Anvers à Lille, le mardi 15 avril à 20h30, les mercredi 16
avril et jeudi 17 avril à 17h et 20h30 (Réservation au 03.20.54.13.44 – 7,5 / 5
euros).


Le samedi 5 avril a lieu une mobilisation nationale au nom du collectif
Uni-e-s Contre l’Immigration Jetable.

 Si vous êtes intéressé-e-s pour vous joindre à nous (précaires & cie 5 euros / les autres 10 euros) et réserver une ou des places dans le bus, faites-le nous savoir !!!

Voici le tract d’appel ! Même que vous pouvez l’imprimer, le photocopier et le donner à tou-te-s vos ami-e-s !

Cliquez sur l’image pour la voir en grand

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Vendredi 28 mars dès 20h au « Garage occupé » (rue de la plaine, Lille-Moulins) avec « Zlabya » (tzigane) et « Le pouvoir des innocents » (hip hop) + open mic. Bar et infoshop. No dogs. Prix libre en soutien aux prisonniers. 

Rappel des faits : Le 6 janvier 2008, à Boumaln Dades (province de Ouarzazate au Maroc), quelques habitants de la région de Msmerir viennent réclamer l’assistance de l’Etat suite aux chutes de neige qui les privent d’eau, d’électricité et bloquent la route vers leur village. N’ayant pas étaient reçus par le président de l’arrondissement, une manifestation s’organise informellement et entrave la route principale de Boumaln. L’occupation dure toute l’après midi et se termine le soir par une forte répression des différents corps de police venus des régions avoisinantes. Suite à cet événement, 10 personnes sont inculpées et conduites à la prison de Ouarzazate. Le 21 février 2008 a lieu le procès de ces 10 personnes. 34 années de prisons sont distribuées ce jour-là !

[LILLE] Soirée de soutien « La Brique »

Publié: 27 mars 2008 par luttennord dans Rendez vous

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Mai 68 : Le combat Continu !

Publié: 25 mars 2008 par luttennord dans Vidéos

à lille (( ciné libre )) ce jeudi 27 mars, 21h…

Publié: 25 mars 2008 par luttennord dans Rendez vous

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1968 : Le mouvement du 22 Mars

Publié: 22 mars 2008 par luttennord dans Infos

Source :  http://increvablesanarchistes.org/articles/1968/68_22mars.htm

LE MOUVEMENT DU 22 MARS
Interview de Jean-Pierre Duteuil pour Radio Libertaire (Mai 1988)
 

Jean-Pierre Duteuil, l’un des instigateurs du Mouvement du 22 Mars à l’université de Nanterre.
Alors militant à Noir et Rouge et à la tendance syndicale révolutionnaire fédéraliste de l’U.N.E.F.,
il reste vingt ans après, toujours libertaire.


Lorsque arriva 1968, j’étais étudiant à Nanterre, j’avais 24 ans et politiquement j’étais au groupe anarchiste de Nanterre et à la revue Noir et Rouge.

Radio libertaire :Comment expliques-tu cela : que tu sois déjà organisé politiquement ?
J’avais vécu la fin de la guerre d’Algérie au lycée en participant -à la base-aux derniers mois du Front universitaire antifasciste. J’étais mauvais élève, je n’ai pas eu le bac et je suis parti en Italie où j’ai rencontré des anarchistes italiens. Je me sentais libertaire, mais je connaissais assez mal le mouvement libertaire français.
En revenant d’Italie, j’ai fait philo au lycée de Nanterre et en lisant le Monde libertaire, j’ai lu une annonce d’une liaison d’étudiants anarchistes qui appelait à une réunion. J’y suis allé : il y avait là une dizaine de personnes dont un gars de Nanterre et on se posait le problème de comment avoir une intervention libertaire sur la fac de Nanterre.
C’est ainsi que nous, les deux de Nanterre, qui ne faisions partie ni de la F.A., ni de Noir et Rouge, ni de l’U.G.A.C. (Union des groupes anarchistes communistes) on a décidé avec quelques autres de faire un groupe anarchiste, qui a adhéré à la F.A., sur la fac de Nanterre.
On était le groupe anarchiste de Nanterre. A partir de ce moment là, on a eu une action spécifique sur la fac.

R L : Quel était votre type d’intervention ?
Strictement syndical dans un premier temps.
On s’est retrouvé dans l’U.N.E.F., dans la tendance minoritaire et on était minoritaires dans la tendance minoritaire ! On devenait minoritaires partout, c’était insupportable !
On bataillait contre les trotskystes dans cette tendance. On travaillait en particulier sur le contenu des cours. En 1966, on a quitté la tendance pour faire, à l’intérieur de l’U.N.E.F. une tendance syndicale révolutionnaire fédéraliste pour marquer la différence avec les trotskystes.
Très vite, c’est devenu une sorte de groupe politique, au sens large, qui regroupait une trentaine de personnes et qui prenait des initiatives. Par ailleurs, le groupe anarchiste de la fac de Nanterre, très lié à Noir et Rouge, à une époque où la F.A. ne reconnaissait pas la lutte des classes, a quitté la F.A. au congrès de Bordeaux de 1966.
On a continué en tant que groupe anar sur Nanterre, mais un certain nombre d’entre nous sont rentrés à Noir et Rouge.

R L : Et sinon, l’ambiance de Nanterre, c’était comment ?
Nanterre, c’était une nouvelle fac avec 1 000 étudiants seulement.
Les gens se connaissaient. C’était une faculté sans environnement urbain : pas de bistrot, pas de cinoche, rien du tout. En plus, cette faculté était située dans une banlieue ouvrière avec un bidonville juste à côté de la cité universitaire qui ouvrira quelques mois après.
La chance de Nanterre, c’est que c’est pas suffisamment sinistre pour laminer les gens, mais c’est pas non plus suffisamment bien pour que les gens s’en contentent. Il y a donc, pour survivre, une absolue nécessité de créer des rapports sociaux, des échanges, des espaces de vie.
Cela a favorisé le rapprochement entre les anarchistes et l’extrême gauche. Cela a favorisé les échanges entre le bidonville et la cité-U : on va manger des brochettes avec les Arabes ; quand les mômes ou les nanas se font bastonner par leurs mecs, ils sont planqués dans la cité universitaire.
Juifs et Arabes s’engueulent sur le conflit des Six Jours, mais c’est un melting-pot fabuleux qui compose une communauté nanterroise que l’on retrouvera 20 ans après. Ce sentiment d’appartenance joue aussi sur les groupes politiques et sur l’U.N.E.F., dont le local est avant tout un lieu de rencontres où l’on se retrouve si on n’a pas envie d’aller en cours… parce qu’il n’y a rien d’autre, il n’y a pas d’autre endroit. Et ça, ça explique en partie le Mouvement du 22 Mars.

affi68_univec.jpg affiches des Beaux arts

R L : Est-ce que tu penses que l’un des événements importants de cette époque est l’envahissement du bâtiment des filles, comme on l’a dit souvent ?
C’est un événement capital, oui.
Je suis assez d’accord. Le 20 mars 1967 au soir, il fait beau. A la sortie d’une séance du ciné-club, quelqu’un dit :  » Si on occupait le bâtiment des filles ? « … et tout le monde y va.
Le lendemain matin, les flics arrivent. C’est un événement complètement spontané qui est survenu complètement en dehors des groupes politiques. C’est pas une initiative réfléchie comme l’occupation qui aura lieu un an après.
Les gens qui ont fait ça sont politisés, mais pas dans les groupes politiques. Je pense que l’ambiance de la cité-U., avec les fascistes d’Occident qui débarquent de temps à autre et contre lesquels Juifs et Arabes se retrouvent pour lutter, a joué un rôle.
Le travail préparatoire, ça pourrait être les tracts que nous avions diffusés sur la sexualité, dont une étude plus spécifique de Reich. La J.C.R. travaillait aussi sur ce terrain-là. C’était dans l’air du temps. On peut donc dire que l’occupation du bâtiment des filles est liée idéologiquement et culturellement à cette ambiance, niais elle n’est programmée en aucune manière.

R L : Est-ce qu’ensuite vous avez consciemment dirigé vos activités vers ces, gens-là, non organisés, qui avaient occupé le bâtiment des filles ?
C’est difficile de savoir, vingt ans après, si c’était conscient ou pas.
Deux mois avant, nous, les gens de la tendance syndicale révolutionnaire fédéraliste de l’U.N.E.F., on s’était emparé du bureau de l’U.N.E.F. et on avait convoqué une réunion publique contre les examens : on montrait cri quoi les examens, où l’on interdisait de copier, etc., étaient générateurs de névroses sexuelles…
Pour nous, c’était une provocation, mais quand on convoque la réunion dans un amphi : 150 à 200 personnes viennent ! On était complètement stupéfaits !
On voit alors que nos formes d’interventions et le contenu de ce qu’on dit touchent un certain nombre de gens. On voit aussi que la tendance révolutionnaire fédéraliste attire des gens car elle ne fonctionne pas suivant le schéma classique d’un groupe politique, ou suivant une tendance syndicale.
Cela préfigure un peu le Mouvement du 22 Mars.
On se réunit chaque semaine à la même heure, entre midi et deux heures. Il y a entre 10 et 40 personnes qui passent. C’est le vrai bordel. On se met d’accord sur un type d’intervention, et des sous-groupes se forment pour les réaliser. Il y a une énorme participation des femmes, elles sont majoritaires, elles ne parlent pas publiquement à la tribune, mais elles interviennent dans les réunions, rédigent les tracts, etc., et cela représente une rupture extraordinaire avec le passé.
Tout cela se passe dans un bordel pas possible, avec l’angoisse des  » organisés  » -dont moi-, qui ont peur que les choses ne se fassent pas. Et puis, finalement, ça se t’ait plus ou moins.

R L : Et les autres organisations, comment voient-elles celle période-là ?
Très mal, bien que les rapports affectifs nuancent un peu les choses. Certes ils rigolent de nos initiatives. Celles-ci peuvent consister à prendre l’ascenseur des profs, à ne pas payer au resto-U., ou, le jour de la mort de Che Guevarra, à nous mettre à genoux en criant  » Che-Che-Che Guevarra  » … jusqu’à des plaquettes super-sérieuses sur le contenu de l’enseignement et la sociologie.
On est des séducteurs. On se dit qu’on est moins organisés mais qu’on est plus marrants.
On drague, on fait des boums, on parle de sexualité.
Les gens nous vivent comme plus sympas. La différence avec les autres groupes, c’est aussi qu’on est plus autonomes : on bosse, on a une vie plu,  » adulte « . Les autres vivent souvent encore chez leurs parents.

R L : Et toi, là-dedans, tu l’y sens bien ?
Ah oui, pas mal… ça va ! En 1967-1968, des événements plus médiatiques, liés à notre tendance, surviennent. A la suite de l’occupation du bâtiment des filles, 29 étudiants sont menacés de sanctions. A la fin de l’année scolaire 1967, un prof de sociologie reçoit l’ordre des autorités universitaires de ne pas recevoir dans ses cours tel ou tel étudiant qui aurait été sur la liste des 29, la fameuse liste noire.
Il nous le fait savoir et on mène une campagne là-dessus.
L’affaire rebondit quand, à la rentrée 1967, on apprend que Dany (Cohn-Bendit) est transféré de Nanterre à ailleurs. Une grande grève démarre alors, regroupant 10 000 à 12 000 étudiants, pendant laquelle les étudiants style cathos de gauche vont jouer un rôle important.
Cette grève va mettre en rapport des tas de gens de tous bords. Les anars interviennent contre le corporatisme, contre les listes noires et contre le contrôle de l’assiduité obligatoire.
Après cette grève de novembre 1967, Dany est « maintenu » à Nanterre, mais il reçoit peu après une demande d’expulsion du territoire. En même temps, deux gars proches des situationnistes sont convoqués devant le conseil et menacés d’expulsion de la cité universitaire. Les anars décident alors de faire une manifestation politique à l’intérieur de la fac avec distribution de tracts, etc.
Le doyen appelle alors la police.

R L : Comment expliques-tu l’inquiétude de l’administration universitaire à ce moment-là et sa volonté d’éliminer les  » éléments  » dont elle pense qu’ils sont responsables de cette situation  » explosive  » ?
Le doyen de Nanterre, en tant qu’ancien résistant, est plutôt considéré comme quelqu’un de libéral. D’autre part, Nanterre étant une fac expérimentale, les gens qui y travaillent sont plutôt novateurs. Mais nous, on s’en fout. Les profs sont des profs, point. A l’époque, le monde universitaire vit toujours au Moyen Age.
Par exemple : une vieille franchise datant du Moyen Age interdit aux flics de pénétrer dans la fac.
Il y a des tas de choses très faciles à transgresser : il était interdit de poser des affiches aux murs par exemple. Donc le pouvoir universitaire est complètement décontenancé par ce qui arrive.
Il se sent vachement faible. Il n’a pas les moyens de négociation ou d’intégration de ces  » violations  » répétées des interdits. il fait donc appel à la force.
Nous, c’est quelque chose qu’on a relativement bien perçu : notre stratégie, c’était de provoquer l’autorité pour qu’elle se manifeste. On avait donc prévu l’intervention des flics. Quand ils arrivent, ils se font hâcher la gueule et repartent. C’était quand même la première fois depuis Pétain que des flics pénétraient dans une fac.
Pour un ancien résistant, ça la foutait mal. Pour nous, c’était bonnard !
A partir de là, le corps enseignant a éclaté : ils furent incapables de prendre une position commune.
Ils s’engueulaient. Le pouvoir était paralysé.

68affi_crsss.jpg les affiches de Mai 68

R L : Et après, vous continuez comment ?
On travaille surtout sur la critique du contenu de l’enseignement. On sort un texte qui s’appelle Pourquoi des sociologues ? qui a beaucoup de succès et qui est tout de suite discuté dans les T.D. Vient alors l’idée du boycottage des examens et le refus de passer les partiels. Ça, c’est porté par les libertaires. Il y a d’autre part tout ce qui tourne autour de l’anti-impérialisme, les manifs contre la guerre du Vietnam, l’arrestation de Langlade de la J.C.R. On occupe alors le bâtiment administratif de la fac. Tout ça, c’est connu.

R L : Justement, comment se comporte la J.C.R. ?
Sur Nanterre, ce qui est fondamental, c’est le binôme J.C. R.-libertaires, mais dans la J.C.R., il y a des gens qui ne peuvent pas nous saquer. D’autres nous trouvent sympas.
Au moment de l’arrestation de Langlade et de l’occupation du bâtiment administratif, le 22 mars, la J.C.R. n’est pas là. Ils ont une réunion de cercle qu’ils décident de ne pas annuler, sauf quatre personnes : trois filles et un mec.
Les trois filles vont quitter la J.C.R. dans les jours suivants, ce qui provoque un conflit dans la J.C.R. de la région parisienne : la tendance trotsko-désirante adhère au 22 Mars, la tendance Weber-Hocquengheim s’oppose complètement à l’occupation. Krivine dit qu’il faut attendre et voir…
De toute façon, la base de la J.C.R. est quand même dans le mouvement. Elle y restera jusqu’au 10 mai 1968, au moment de la fermeture de la fac de Nanterre.
Quand le Mouvement du 22 Mars va « émigrer » sur Paris, être rejoint par des gens comme July et devenir une véritable structure politique, il y aura contradiction entre la J.C.R. et cette structure politique, et ceux de la J.C.R. qui étaient dans le mouvement décident de partir pour s’investir dans les comités d’action. Ce en quoi, personnellement, je les approuve, bien que ce soient des trotskystes…

R L : Comment avez-vous vécu les événements du quartier Latin, est-ce que cela vous paraissait étranger à ce que vous viviez à Nanterre ?
Des affrontements avec la police avaient déjà eu lieu lors de manifs contre la guerre du Vietnam par exemple, mais ce qui nous a surpris surtout, c’était le nombre, l’ampleur des manifestations de 1968.

R L : Quand avez-vous décidé de quitter Nanterre ?
On n’a pas décidé du tout !
Le soir du 2 mai 1968, la fac de Nanterre est fermée.
Or, sept personnes doivent passer en conseil de discipline, comme on ne peut pas faire de meeting à Nanterre, on en fait un dans la cour de la Sorbonne. La fac de Nanterre est fermée, mais pas la cité universitaire. Le débat central qui traverse le 22 Mars, c’est de savoir s’il faut rester à Paris ou rentrer à Nanterre.
C’est un débat important car le devenir du 22 Mars s’explique par le fait que c’est un mouvement qui est devenu parisien. C’est l’illustration de la manière dont un groupe qui naît localement avec des rapports de racines et d’appartenance importants, avec des pratiques démocratiques spécifiques se retrouve projeté à Paris sur une scène politique qu’il n’avait pas envisagée avec des gens nouveaux (July et les autres) qui nous expliquent combien c’est important ce qu’on fait, etc. (!).
A partir du 10, 15 mai, les Nanterrois deviennent minoritaires dans le Mouvement du 22 Mars.
Dany, moi et un autre copain, on se tire à Saint-Nazaire à partir du 10 mai.
De Saint-Nazaire, Dany est expédié en Allemagne. Il ne remettra plus les pieds en France avant longtemps. En Mai 68, en fait, Dany n’est pas là.

R L : Et pourquoi partez-vous à Saint-Nazaire ?
Ben… parce que c’est les vacances…
Non, parce qu’on retrouve des gens là-bas, des anarcho-syndicalistes et puis parce qu’on en a plein le cul de la presse, du phénomène de leadership de Dany, on est dépassés. Disons qu’en gros, politiquement, on n’assume pas, on n’a plus rien sur quoi se reposer, le mouvement anar nous paraît complètement en dehors du coup.
Comme on a dit partout qu’il ne fallait pas de chefs, on laisse les gens se démerder et on s’en va. Non, on n’assume vraiment pas.

R L : Quels rapports avez-vous avec tous les gens qui arrivent de partout dans  » Mai 68 « , comment percevais-tu ce qui se passait dans les usines ?
Moi, je suis revenu à Paris le 20 mai. Le Mouvement du 22 Mars était devenu un énorme truc politico-affectif sans aucune caractéristique de Nanterre où des gens comme Guattari ou July avaient pris beaucoup de pouvoir.
Les discussions tournent autour de la question :  » Comment le 22 Mars doit-il intervenir ?
Quel thème choisir pour la manif suivante, etc., est-ce qu’il faut créer un grand mouvement révolutionnaire, etc. ?  » , mais on n’a pas d’interventions concrètes sur les quartiers, sauf les copains qui sont restés à Nanterre. Malgré tout, il y a de plus en plus de monde qui vient au 22 Mars, pas seulement des étudiants, mais des ouvriers, des marginaux.
Ils viennent à cause de l’image du  » 22 Mars « , à cause de ce qu’il représente de radicalité, de rupture, mais aussi à cause de sa convivialité. Tous ces gens-là ne veulent plus retourner dans leur usine. Il y a donc une contradiction entre l’idéologie  » ouvriériste  » qu’on a tous dans la tête et ces gens qui viennent sans avoir l’intention de retourner dans leur boîte pour distribuer des tracts et organiser des comités de grève.
Ils veulent vivre autre chose.
Il y a donc une grosse difficulté d’articulation entre ces gens-là du 22 Mars et la lutte dans les boîtes. Quand le lien se fait, c’est avec des gens qui n’ont pas quitté l’usine, grâce aux comités de quartier, aux coordinations, etc.
Mais les ouvriers qui viennent au 22 Mars vivent à un rythme tellement différents – avec des assemblées générales où tout le monde peut prendre la parole, on se couche à 5 h du matin, etc. – que des ruptures avec la famille surviennent, certains divorcent en trois jours, c’est le foutoir !
Donc, retourner à la section syndicale à 8 heures du matin pour batailler avec la C.G.T. pour savoir comment on occupe, etc., ne correspond plus à la réalité vécue dans le Mouvement du 22 Mars. C’est pour cela que les interventions du 22 Mars dans les usines en grève sont réduites, et c’est pour cela que fin juin, Geismar, July et les autres décident, après Flins, de faire la Gauche prolétarienne.

R L : Est-ce qu’on peut dire qu’à ce moment-là le Mouvement du 22 Mars se dissout ?
Ben oui. Il est dissous d’abord par le pouvoir puisque moi et six autres disParaissons sous le coup d’un mandat d’arrêt. Je me planque pendant dix jour Donc, tu vois, moi, en mai, j’ai été dix jours à Saint-Nazaire et dix jours planque !
Le Mouvement du 22 Mars est un peu à la dérive. Un jour de juin, il convoque une manif au Luxembourg et on se retrouve à quarante, alors qu on avait l’habitude d’avoir 50 000 personnes chaque fois qu’on appelait à quelque chose ! On décide alors de finir dans la fête, on fait une grande fête à Nanterre, on mime 68 avec charge de C.R.S. et tout, et tout… on disparaît dans un super happening, et Geismar, au fond de l’amphi, blême, décide de fonder la Gauche prolétarienne.

R L : Comment voyais-tu à l’époque tous ces gens auxquels on a ensuite donné beaucoup d’importance ?
A l’époque, je les voyais très bien. Ils me fascinaient un peu.
J’ai même vécu avec eux pendant un mois en voyant moins mes anciens copains. Même si je savais que Geismar était un bureaucrate, secrétaire du S.N.E.S.U.P., en même temps, c’était Mai 68, on était proches les uns des autres, on faisait la fête ensemble. Sur le moment, je n’ai rien vu, et puis je me planque juste à ce moment-là. Je me retire à Saint-Nazaire après la dissolution du 22 Mars, puis à l’île de Sein avec une copine dont je suis amoureux ça se passe bien. Y’a pas beaucoup de masses populaires pour m’emmerder et je retrouve plus ou moins ma famille d’origine : les anars.

R L : Tu reviens à Nanterre après ?
Oui, je reste à Nanterre l’année d’après. Je milite dans le Comité d’action des enquêteurs ou le soutien aux marginaux avec Guattari. En fait, je vais de moins en moins à la fac. A Nanterre, il y a d’énormes discussions sur la réforme de l’enseignement.
Il y a une répression incroyable. Des gens sautent des fenêtres pour échapper à la matraque.
Le pouvoir se militarise et se renforce. Les anars disparaissent complètement.

 pho68_chapelle.jpgLes murs ont la parole (photos)

R L : Comment vis-tu cette période, juste après Mai 68, est-ce que c’est une période de recul pour toi ou est-ce qu’un certain nombre de choses Continuent ?
Je l’analyse maintenant comme une période de recul, mais sur le moment je ne suis pas du tout déprimé. Dans la mesure où je n’ai jamais l’ait de la révolution un grand mythe, je me dis :  » Bon, j’ai encore 30 ans à vivre alors je continue…  »
Dès le mois de juin, avec les anars, on essaie d’organiser le rapatriement d’étrangers qui ont été expulsés, pour faire une conférence de presse publique avec la C.N.T. Ça a été un bide complet ! J’ai donc fait l’année scolaire après 1968. Je suis resté quelques années en région parisienne, et ensuite je suis parti en province avec des copains.
On cherchait une grande maison pour vivre ensemble et l’aire des enfants. l’as à cause du retour à la terre -j’étais totalement contre- mais parce qu’on n’avait pas de ronds et qu’en province c’était moins cher.

R L : Ça ne correspond pas à une rupture pour toi ?
Non, la rupture est survenue plutôt après. La communauté s’est cassée la gueule.
J’ai pas de boulot. Je donne quelques cours à Dauphine, et là je commence à voir l’évolution des gens -dont des proches comme ma copine- qui commencent à vouloir passer leur thèse, etc.,
et moi là-dedans j’apparais un peu comme un zombi dont on commence à se moquer.
A cette époque, je vais de plus en plus souvent au Pays basque pour des raisons affectives, et un jour je décide de ne pas reprendre le train pour Paris. Là, c’est la rupture.

R L : Sinon, comment vois-tu l’itinéraire des gens comme July et les autres ?
Moi, pour écrire mon livre (1), j’ai retrouvé 60 à 100 personnes sur les 142 qui ont occupé la lac.
Ils n’ont pas du tout l’itinéraire d’intégration qu’on veut leur prêter.
Tout ceci est absolument faux.
Dire que les gens de 68 se sont intégrés, c’est occulter complètement les 10 millions de grévistes qui, quand même, dans l’ensemble, ne sont pas… ministres ! Et parmi les étudiants, c’est la même chose. Il y avait encore, en plein Mai 68, des étudiants qui passaient leurs examens, faut pas rêver, ils n’étaient pas tous dans le mouvement.
Donc, parmi la génération 68, on a pris des leaders pour montrer qu’ils étaient devenus ceci, cela, alors que la plupart des gens de 68 – militants ou pas – sont devenus ce que deviennent les gens en général. Par exemple, parmi la tendance anarchiste, le grade le plus élevé, c’est instit ! La dérive du pouvoir a touché en fait les gens qui étaient déjà comme ça. Ils ont du pouvoir avant Mai 68, avec tout ce qui tourne autour de la guerre d’Algérie, ils en ont pendant 68, ils en auront après. C’est pas pour eux un changement fondamental. Ils crachent aujourd’hui sur l’idéologie tout en disant qu’il faut être « en phase » … être en phase par rapport à quoi, si ce n’est pas par rapport à une idéologie !
Ce qu’il faut savoir, c’est que le seul pays où l’on ne fête pas Mai 68, c’est la France.
En Italie, en Angleterre, il y a des tas de colloques, conférences, tous les journaux en parlent. Moi, qui ne suis pas connu, on me sollicite pour aller en Italie, en Espagne.
En France, on ne me demande rien.
Tout ce qu’on arrive à dire en France, sur mai 68, c’est que ça a changé les rapports entre les femmes et les hommes et entre les parents et les enfants.
En fait, si tu parles réellement de Mai 68 en France, t’es forcé de parler de la guerre d’Algérie. Si tu parles de la guerre d’Algérie, t’es forcé de parler de la Kanaky.
Il y a en ce moment, en France, 500 prisonniers politiques si tu n’oublies pas les Corses, les Basques, les Guadeloupéens, les Canaques.
Et puis quand même, 10 millions de grévistes en 68, hein
!

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Comité des Sans Papiers 59 (CSP59), 42 rue Bernos- Lille- 59800- tél : 06.80.57.50.61- fax : 03.20.52.76.92. – e-mail : csp59 jrv wanadoo.fr

18 MARS 1996 – 2008, 12éme ANNIVERSAIRE DE SAINT AMBROISE : SAMEDI 22 MARS A 14H, PLACE DE LA REPUBLIQUE A LILLE, SANS PAPIERS ET SOUTIENS, MARCHONS JUSQU’AU CENTRE DE RETENTION DE LESQUIN !

Foyers de travailleurs immigrés « Terres aux Curés » dans Paris 13éme, une descente brutale de 400 policiers et CRS pour rafler plus d’une centaine de sans papiers.

Aux bouches de métros, dans les quartiers populaires à forte concentration d’immigré(e)s, aux guichets des préfectures, dans les hôpitaux et à domicile, se multiplient les arrestations et les rafles de sans papiers.

Les lois interdisant le contrôle au faciès sont devenus des torchons, l’incitation à la délation, des policiers se permettent même des saluts nazis, les insultes racistes de bougnoules, de bamboulas, de sales nègres, des suicides pour échapper aux arrestations ciblées foisonnent dans Sarkoland. Après la chute pour échapper à la police d’une chinoise, John MAINA, jeune kenyan âgé de 20 ans du CSP92 s’est suicidé pour éviter d’être expulsé dans son pays où sévit une guerre civile.

Partout en France les préfets sont mis en compétition pour se voir décerner le prix du « wanted sans papiers ». La politique du chiffre et des quotas (préfectoraux et ethniques) d’expulsions est applaudie par le fan club de Sarkozy Nagy de Bocsa composé des groupuscules racistes d’extrême droite, comme le Comité Expulsion sans Frontière qui regroupe des fascistes du FN, MNR, Gud, les identitaires, etc.

Et quand comme à Lille le CSP59 oppose une résistance courageuse à l’acharnement répressif liberticide du régime Sarkozy, c’est l’abus de pouvoir du chantage sur les sans papiers pour les empêcher de manifester, c’est la criminalisation des militants qui sont arrêtés et mis en garde à vue à la demande du Ministre de l’Intérieur et pour « trafic d’influence sur la préfecture »(sic !), etc. Et quand dans les centres de rétention , les sans papiers détenus protestent contre leur détention arbitraire en organisant des manifestations et des grèves de la faim, c’est la répression par le tri sélectif et l’expulsion punitive sans réel examen de leur dossier.

La mise à mort des CSP combatifs prend aussi la forme de procédure judiciaire visant les militants comme Aminata du CSP13 à Marseille et Florimond du Resf 13 qui a été relaxé par le Juge.

Et pour boucler la boucle, le plan banlieue prend la forme d’une descente de 1100 policiers à 5h du matin à Villiers le Bel pour arrêter 35 présumés « délinquants » lesquels sont en majorité libérer par les juges.

SARKO FAIT PAYER A L’IMMIGRATION, EN PARTICULIER AUX SANS PAPIERS ET SOUTIENS SON IMPOPULARITE GRANDISSANTE !

Les promesses électorales sur le pouvoir d’achat et le bluff attrape nigaud du « travailler plus pour gagner plus » se révèlent être l’arnaque électoral de ce début de siècle. Sarkozy n’ayant rien d’autre à offrir ressert la rengaine lepéniste sur l’immigration, sur le sans papiers bouc émissaire des fléaux économiques, sociaux et immoraux du libéralisme au service des patrons, des riches au détriment des travailleurs de plus en plus appauvris.

Voilà pourquoi il est fondamental que les sans papiers et soutiens manifestent massivement le samedi 22 mars à l’occasion de la sortie de l’ombre des sans papiers pour dire : NON AUX 25.000 EXPULSIONS, NOUS NE NOUS CACHERONS PAS, OUI A LA REGULARISATION DE TOUS LES SANS PAPIERS !

Fait à Paris le 01/03/08


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Bully-les-Mines (62) : fête de la « Commune »

Le samedi 22 mars, pour la 10ème année consécutive, la CNT-Béthune célèbrera la « Commune de Paris » (1871). Cette année, la fête se déroulera de 14h à 21h à la salle du 11 novembre à Bully-Les-Mines. Au programme : bar, petite restauration, jeux et diverses surprises pour les enfants. Prévenir à l’avance de votre présence pour une organisation parfaite en écrivant à l’UL-CNT de Béthune et au syndicat CNT des précaires et sans emplois du béthunois

Site web de l’UR-CNT du Nord Pas-de-Calais, cliquer ici.

Compile classe…contre classe !!!

Publié: 18 mars 2008 par luttennord dans Infos

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compile classe… contre classe !

Une compilation de soutien aux incendiaires engeolé-e-s lors des présidentielles 2007.

Pendant la campagne électorale des présidentielles 2007, un peu partout en France, des dizaines de permanences de tous bords sont attaquées (au moins cinq ont brûlé), des bureaux de votes et des relais télé sont sabotés. Et puis des voitures et des drapeaux français qui s’enflamment, des vitrines qui tombent…

D’la barricade et du pavé ! A Avignon, Montpellier, Villeurbanne, Paris et Millau, plusieurs personnes sont incarcérées pour s’en être prises à la démocratie et à ce système par diverses actions*. Ces actes parlent d’eux-mêmes et leur auteurs sont pour nous des camarades, des pyrotechniciens de la lutte des classes. Incarcérés, certains ont été lourdement condamnés et d’autres sont encore en attente de leur procès. Il est nécessaire d’organiser un soutien financier (frais de cantines, d’avocats, etc.), moral et politique.

D’où cette compile.

Pour survivre et espérer des victoires face au pouvoir, l’organisation collective et la solidarité sont des armes.

*31 mars, Avignon, incendie d’une permanence électorale du PS ; 22 avril, Montpellier incendies de « voitures de bourges » dans le centre ville ; 22 avril, Millau, sabotage de trois relais de télévision ; 22 avril, Paris, incendies de voitures dans Paris ; 11mai, Villeurbanne, incendie d’une permanence électorale de l’UMP ; 11 mai, tentative d’incendie d’une voiture devant le Fouquet’s.

La compile classe… contre classe ! c’est :

Une brochure de 40 pages avec des textes et tracts sur les événements de la campagne présidentielle et l’arrestation des incendiaires et dans une seconde partie une compilation de textes contre les élections et la démocratie, avec des textes de Archinoff, Durruti, Gilles Dauvé, Alexandre Berkman, Léon de Mattis, certains tirés des revues Mordicus, L’envolée, Cette Semaine, Tous le monde dehors, Echange.

Un CD de 24 titres punk, rock, hip hop, électro avec : Zora, Rage Mécanique, La Fraction , Hainemis d’état, Les Rapaces, Fuck da tourist, Kochise, Skalpel de la K-Bine, Fred Alpi, Komak, Bimbo killers, Chinken’s Call, Les Molards, Cizif et Puzzmama, Scherzo, Urban Blight, Mon Dragnon, Bière sociale, Scheisse for ever, Samizdat, Plaine Crasse, H-War, René Binamé, No Shangsa.

La compile (brochure et CD) est vendu 5€ (ou plus) en soutien aux incendiaires engeolé-e-s. Pour commande, infos, ou pour diffuser cette compile :

APCP, BP 30312, 84021 Avignon cedex (chèque à l’ordre d’APCP).

csie a3Y boum.org

Csp59 : Mercredi 19 Mars manifestation des Sans papiers

Publié: 18 mars 2008 par luttennord dans Rendez vous
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Cela fait des années maintenant que le Csp59 défile tout les mercredi à 18h30 fàce à la préfecture pour réclamer la régularisation de tout les sans papiers !

Ce mercredi 19 Mars encore une fois soutenons les sans papiers dans leur lutte !

toutes et tous ensemble à 18h30 Place de la république


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27 MARS 16H30 DEVANT LE CONSULAT D’ITALIE A LILLE

Rassemblement de solidarité avec les « arrêtés du 12 février 2007 »

12 février 2007, la police italienne arrête les camarades, avec le prétexte qu’ils seraient en passe de préparer des actions politico-militaires. C’est donc des arrestations préventives et despotiques que l’Etat italien a ordonné pour ne pas être confronté à une réalité : celle de la lutte de classes.

La démocratie « formelle » bourgeoise peut tolérer des tensions et des crises sociales fortes, mais surement pas le fait que des opprimés ou des prolétaires pourraient prendre les armes. Même si cela n’a pas été le cas avec les « Arrêtés du 12 février 2007 », un spectre a été réveillé pour les dominants mais un espoir pour les opprimés.

L’isolement carcéral est une arme de la guerre « sans fin » dans son aspect de guerre spécifiquement intérieure, c’est une arme lâche de destruction de masse. Car, si les Etats, dont l’Italie, utilisent cette pratique de l’isolement de façon ciblée contre les militants révolutionnaires ou les rebelles, c’est bien pour montrer aux masses que de se doter des instruments nécessaires au processus de leur libération de l’exploitation, comporte des risques.

Donc, le déploiement de la panoplie répressive « mondialisée » (Prisons secrètes, isolement, déportation, tortures… ) appelle de notre part à des efforts maximum pour la construction d’un front pour dénoncer haut et fort ces pratiques féodales.

En Italie, l’isolement, c’est la mise en place de l’Article 48-bis.

Le 48-bis, c’est comme dans le film « Papillon » : aucun contact avec l’extérieur, aucune personne à qui parler (pas même les matons), un cellule de 9m2 sans fenêtre, un livre par semaine, perte de la notion du temps avec un éclairage décalé et modulé (du très fort au très faible), fouille (inutile) à tout moment, une ou deux douches par mois, aucun linge de rechange, la promenade se fait dans une cour triangulaire, le lit est en béton, la table est fixe et le siège, lui aussi fixe, est décalé afin de mettre le prisonnier dans une position désagréable (pour lire ou manger)…. OUI, ceux qui donnent des leçons de démocratie et de droit de l’homme agissent eux-mêmes comme les bourreaux de Guantanamo, d’Abu Grahib ou d’Ankara…

Mais la mobilisation des Amis et des Familles, relayée internationalement par les comités et collectifs de soutien aux prisonniers politique, a permis de rompre le silence et de faire éclater la vérité à la figure de l’Etat italien.

L’ouverture de ce procès sans preuve, sans raison autre que la vengeance préventive et la justice préventive, se tiendra à partir du 27 mars 2008, devant la Première Cour d’Assise du Tribunal de Milan.

La mobilisation pour apporter notre solidarité aux camarades du procès se développe en Italie et en Europe : elle doit s’exprimer avec force et détermination.

Ce procès sera long, le calendrier des audiences est fixé jusqu’en juillet : – jeudi 27 mars : mercredi 9 avril : mardi 15 avril : mercredi 23 avril : mardi 29 avril : lundi 5 mai : lundi 12 mai : jeudi 15 mai :mardi 20 mai : mercredi 21 mai : lundi 26 mai : mercredi 28 mai : mardi 3 juin : jeudi 12 juin : vendredi 13 juin : mardi 17 juin : mercredi 25 juin : vendredi 27 juin : mercredi 2 juillet : mardi18 juillet : mercredi16 juillet : vendredi18 juillet

Les avocats des camarades ont mis comme préalable, le rapprochement des camarades et la sortie de l’isolement, pour que les conditions de la défense puissent respecter le droit d’être défendu.

Le 27 mars à LILLE : 16H30 Soyons nombreux devant le Consulat d’Italie 2 Rue ISLY