Archives de janvier, 2017


Laurent Obertone

Ce samedi la librairie Humeurs Noires située rue Mourmant à Wazemmes organisait une séance de dédicace avec en tête d’affiche la star des écrivains réactionnaires : Laurent Obertone.
La France Orange Mécanique, son best seller, est une compilation de faits divers attribués – le plus souvent à tort – aux immigrés et est censé prouver leur dangerosité pour la vieille France blanche et catholique.
Autres thèmes récurrents chez Obertone : s’en prendre aux syndicalistes et aux militants progressistes (cf. « Guerilla ») ; justifier les violences et bavures commises par la police (ce qui explique probablement l’intervention rapide des bleus ce samedi) et faire preuve d’une misogynie totalement décomplexée (« Dans leurs domaines, les garçons ont toujours mieux réussi que les filles » – La France Big Brother)
L’auteur est encensé par Marine Le Pen et l’ensemble de la fachosphère (Fdesouche, Boulevard Voltaire, Breizh Info, Riposte Laïque, Vox NR…). Les groupuscules identitaires s’appuient régulièrement sur ses « enquêtes » pour relayer leur thèmes fétiches du Grand Remplacement, du « racisme anti-blanc » et du choc des civilisations.
Le système médiatique raffole bien entendu de ses thèses anxiogènes et de sa novlangue réactionnaire, vous pourrez voir, lire ou écouter Obertone sur BFM, RMC, Valeurs Actuelles, Atlantico, Causeur et même France Culture (une vraie victime de l’omerta médiatique en quelque sorte).
Bref, quelques habitants du quartier sont aller rappeler à la librairie Humeurs Noires que les auteurs fascistes, sexistes, islamophobes et homophobes n’avaient rien à faire dans une ville populaire et métissée, forte d’une longue histoire de lutte pour l’émancipation, l’égalité et l’autogestion.
Sans violence aucune, ces personnes sont allées exprimer leur mécontentement au taulier et ont enfariné l’auteur fétiche de l’extrême droite, histoire qu’il garde quelques souvenirs de son séjour en territoire antifasciste. Bien entendu, les flics n’ont mis que quelques instants pour venir à la rescousse de leur auteur préféré. Après avoir matraqué les personnes présentes, ils ont tenté d’arrêter le groupe mais n’ont réussi qu’à interpeller qu’un camarade (la raison de cette interpellation demeurant un mystère).
Que cela serve de leçon à Humeurs Noires et à Obertone : Lille n’est pas une ville ou l’extrême droite est la bienvenue. Malgré la supériorité numérique flagrante aucun coup ni dégradation n’a eu lieu. La prochaine fois, nous pourrions le signifier de manière plus véhémente.

Des habitants du quartier


Justice pour Antoine !

Justice pour Antoine et François, le 2 février à Douai

Justice pour Antoine et François Antoine, militant de la CGT et libertaire de Valenciennes, est un-e des nombreux-ses opposant- es à la loi Travail à avoir fait les frais de la répression aux ordres du gouvernement et du patronat au printemps 2016.

Alors qu’il se rendait à une manifestation syndicale le 17 mai 2016 à Lille et qu’il tenait le drapeau de son union locale CGT Valenciennes, il a été violemment plaqué au sol par 3 policiers et mis en état d’arrestation. Pour avoir participé à cette manifestation, il a passé 3 semaines en détention préventive et a été condamné à 10 mois de prison avec sursis et 2 ans d’interdiction de manifestation dans le département du Nord.

La mobilisation locale, nationale et internationale autour de son affaire a permis d’éviter une peine plus lourde à l’instar de celles qui ont frappé des centaines d’opposant-e-s dont plusieurs sont toujours en détention dans un contexte marqué par l’état d’urgence. Plusieurs témoignages et articles de presse ont alors démontré que l’accusation était montée de toutes pièces et que le gouvernement plus minoritaire que jamais dans l’opinion ne pouvait s’imposer que par la répression et l’intimidation afin d’empêcher le développement de la mobilisation.

Lors de l’audience les avocats d’Antoine ont également pointé les contradictions et les incohérences de l’accusation, ainsi que les irrégularités dans la procédure. Cette affaire est donc bien politique. François, présent à la même manifestation, a aussi payé le prix de cet acharnement gouvernemental, policier et judiciaire. Il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 2 ans d’interdiction de manifestation dans le Nord. Antoine ayant décidé de faire appel de sa condamnation, l’affaire sera rejugée, jeudi 2 février 2017 devant la cour d’appel de Douai.

Aussi il est important que d’ici là et plus particulièrement ce jour-là la solidarité s’exprime en faveur d’Antoine et de François, afin que ce procès ne soit pas celui de deux opposants poursuivis pour leurs convictions, mais bien celui des responsables de la casse du code du Travail et de cette stratégie de la tension qu’ils ont voulu pour masquer le désaveu massif dont ils font toujours l’objet de la part de l’immense majorité des travailleuses et travailleurs.

Nous appelons donc à un rassemblement de soutien à Antoine et à François
Jeudi 2 février à 13h00
Devant la cour d’appel de Douai
Justice et relaxe pour Antoine et François !