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Une procédure d’extradition vient d’être lancée contre plusieurs militants italiens ayant bénéficié de la « doctrine Mitterrand » durant les années de plomb. Politiciens et journalistes se sont emparés du sujet pour dire tout et n’importe quoi. En fait, surtout n’importe quoi.



Quelques explications :
Qui sont ces militants ? Tous n’appartenaient pas aux Brigades Rouges. Certains étaient autonomes ou encore membre de Lotta Continua. En fait, ils reflètent l’hétérogénéité de l’extrême gauche italienne de l’après 68, formée d’un courant communiste combattant puissant.

On mesure l’ampleur du phénomène en deux chiffres : de 1969 à 1980, 592 organisations d’extrême gauche ont commis au moins un des 2002 « attentats » revendiqués durant cette période. On n’était donc loin du phénomène isolé comme se plaisent à le dire les toutologues qui ont leur rond de serviette à BFM, LCI ou CNEWS. On parle ici de mouvements de masse dans un pays au bord de l’explosion sociale.

Mercredi, lors d’une conférence de presse, Dupond-Moretti affirmait qu’ « entre 1969 et 1980, cette période qu’en Italie on appelle “la période de plomb”, c’est 362 personnes qui ont été tuées par ces terroristes».

Ces chiffres, provenant du ministère de l’Intérieur italien, sont justes mais omettent un détail qui n’est pas des moindres : on attribue au moins 150 des 362 victimes à des attentats « aveugles » commis par l’extrême droite..

Le plus célèbre est probablement celui de la gare de Bologne où une bombe tue indistinctement 85 personnes le 2 août 1980. Ce mode opératoire n’est jamais utilisé par l’extrême gauche dont les 94 exécutions sont ciblées.

En bref, tandis que les violences d’extrême droite frappaient l’ensemble des citoyens italiens, l’extrême gauche visait des politiciens, des patrons, des policiers ou des juges ennemis.

Face aux attaques de la bourgeoisie, ces militants avaient décidé de riposter « mai più senza fucile ! », « jamais plus sans fusil ! ».

Ainsi, le commissaire Luigi Calabresi, accusé du meurtre de l’anarchiste Giuseppe Pinelli, est exécuté le 17 mai 1972 : ce n’est pas du terrorisme mais simplement de l’autodéfense populaire.

Les « années 68 » en Italie atteignirent leur point d’orgue en 1977. Des manifestations monstres prirent les rues de plusieurs grandes agglomérations où les manifestants attaquaient les lignes de carabiniers à l’aide de cocktails Molotov ou, parfois, en leur tirant dessus.

Certains y virent les débuts d’une guerre civile et la réaction du pouvoir ne se fit pas attendre : 4 087 militants sont incarcérés jusqu’en 1979, dans des conditions plus que douteuses (enquêtes à charge, procès truqués, etc.).

En conséquence, de nombreuses personnes prirent le chemin de l’exil et furent accueillis en France en l’échange d’un abandon définitif de la lutte armée : c’est la fameuse « doctrine Mitterrand ». Ce n’est pas une loi mais plutôt un accord tacite entre les exilés et le gouvernement français, respecté par tous les présidents qui se sont succédés depuis Mitterrand, quel que soit leur couleur politique.

Cet accord n’est pas « un cadeau » pour des exilés de la guerre de classe, mais bien une des mesures qui a permis la fin des conflits armés et des morts.

En dérogeant à cela, Macron ouvre une brèche qui pourrait menacer l’ensemble des exilés. Il est donc absolument nécessaire de les soutenir tout en rappelant le besoin impérieux d’une loi d’amnistie pour tourner la page de ce « passé qui ne passe pas ».

Liberté pour tous les arrêtés, fin des poursuites.



Le collectif chômeur-ses / précaires de Lille déclare sa solidarité totale avec le CSP59

Le collectif des chômeur-ses / précaires de Lille déclare sa solidarité totale avec les membres du CSP 59 qui ont occupé le local de l’UMP hier, vendredi 30 mars. Les occupant-es exigeaient ni plus ni moins que l’UMP sollicite le Préfet pour pouvoir le rencontrer. La réponse du parti sarkozyste fut, une fois de plus, de recourir aux forces de l’ordre et d’ignorer les revendications des occupants.

Nous dénonçons avec vigueur l’intervention violente des forces de police, durant laquelle des contrôles des papiers ont été effectués et sept personnes interpellées.

Suite aux arrestations, un rassemblement de soutien, improvisé devant le commissariat central, s’est prolongé jusqu’à la fin de la soirée. Si en fin d’après-midi, une personnes été relâchée, nous apprenions vers 1h30 du matin que les six autres personnes étaient transférées au CRA de Lesquin.

L’État et les nervis de l’UMP ont donc fait le choix de tenter d’expulser nos camarades. Ils tentent par la même occasion de briser l’élan de lutte collective initiée par le CSP depuis le début de l’année. La Préfecture, en refusant de rencontrer les occupants et en durcissant un peu plus la chasse aux sans papiers, ne fait que prolonger les politiques xénophobes du gouvernement en place et pousser les sans-papiers à la clandestinité et à l’exploitation.

Le CCPL appelle à soutenir toutes les initiatives futures du CSP 59 et à mettre tous les moyens en œuvre pour obtenir la libération des six personnes actuellement détenues à Lesquin.

Présent-es tout au long de l’après-midi parmi les soutiens, nous remettrons ce lundi au CSP 59, les images de l’occupation que nous avons pu filmer. Le combat des sans-papiers et celui des chômeur-ses et travailleur-ses précaires est identique : c’est un combat pour la dignité, pour l’égalité et pour la justice sociale. Aujourd’hui plus que jamais nous appuyons, dans les mots comme dans la rue, le combat pour la régularisation de TOU-TES LES SANS-PAPIERS et ce sans conditions.

COMMUNIQUE DU CSP 59 ICI
Le CCPL
CCPL59@riseup.net
http://ccpl59.over-blog.com/


 

Autisme et langue de bois : Pôle Emploi méprise encore –
(communiqué avec photos ici : http://ccpl59.over-blog.com/article…)
Ce mercredi 22 février, nous étions une quinzaine de chômeur-ses et de précaires, accompagnés par une poignée de clowns, à pénétrer dans l’agence Pôle Emploi du port fluvial de Lille, en début d’après-midi. Alors que nous déroulons paisiblement notre banderole tout en entamant une diffusion du tract « Qui sont les fraudeurs ? » à l’intérieur de l’agence, la brigade des clowns s’amuse avec les éléments du décor.


La chose n’est pas du goût de la directrice. Alors que nous prenons les devants pour lui expliquer nos intentions essentiellement portées sur de l’information (mise à disposition d’un panneau d’affichage à l’entrée de l’agence, connaissance du nombre de radiations prononcées sur Lille et dans cette agence, discussion libre avec les demandeur-ses d’emploi sans entraver pour autant le fonctionnement du service, etc.), cette dernière menace d’appeler la police et joint rapidement le geste à la parole. « Si vous sortez, j’accepte de vous recevoir », répète-t-elle inlassablement pour faire mine de donner le change. Il n’en sera rien.

Encore un exemple de l’accueil réservé aux chômeur-ses qui tentent de s’organiser : Pôle Emploi vous veut seul-es, isolé-es, à genoux !

Pour ne pas envenimer la situation, nous faisons le choix de sortir pour continuer à diffuser des tracts devant l’agence, et nous appelons les journalistes de la presse écrite locale (aucun d’entre eux ne se déplacera). Pour les demandeur-ses d’emploi qui pénètrent à l’intérieur, se forme alors un drôle de comité d’accueil : la directrice, le vigile de l’agence, deux flics en service et un membre des renseignements généraux nous tiennent à l’œil. La grande famille Pôle Emploi réunie ! L’un des flics s’improvise alors comme intermédiaire de la directrice : « elle accepte de vous recevoir, mais seulement un seul d’entre vous. Si vous acceptez, il faut donner votre identité pour déposer une main courante, c’est tout à fait normal ». Bah tiens ! Autant nous traiter de criminels ! Pendant ce temps là, la directrice téléphone à sa hiérarchie (peut-être la direction régionale ?) pour connaître la marche à suivre (1). Finalement, c’est en nous faisant une offre ridicule (la réception du porte-parole pour étudier son dossier personnel, sans aucune discussion autour des revendications du collectif) qu’elle viendra elle-même rompre notre « échange ». En bonne DRH, elle ajoutera ces quelques mots : « merci de rester en-dehors de l’agence pour que les clients puissent rentrer ».

Depuis le 17 janvier, que ce soit boulevard de la République, rue de Condé ou boulevard de la Moselle, c’est la même réaction qui nous est opposée : une fin de non-recevoir, un mépris déguisé derrière des « directives » qui permettent au personnel encadrant de rejeter toute responsabilité personnelle. Quelque soit l’attitude que nous adoptons (véhémente ou non, avec ou sans occupation des lieux), Pôle Emploi nie toutes les initiatives d’organisation collective et préfère baisser le rideau, comme ce fut encore le cas vers 15h30, pour finalement laisser les demandeur-ses d’emploi à la porte et sans recours.
En générant autant de mépris et de frustrations, Pôle Emploi rassemble les chômeur-ses là où il voudrait les diviser. Face au sentiment d’injustice suscité, Pôle Emploi ne connaîtra qu’une seule réponse de notre part : la politique du poing sur la table.

(1)- Une circulaire de 2010 est appliquée partout en France à Police Emploi : en cas d’organisation collective de chômeur-ses et pour « prévenir la séquestration », c’est « fermeture d’agence », « bloquer les accès au bureau », « fermer les armoires à clé », « négocier à l’extérieur ou avec une délégation réduite à l’intérieur »… Boulevard de la Moselle, on suit les directives à la lettre.
Le collectif chômeur-ses, précaires de Lille.
collectifCPL59 [at] yahoo.fr
http://ccpl59.over-blog.com/

Stand de soutien pendant la braderie de Lille (via )

Publié: 26 août 2011 par luttennord dans Infos
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Le CRRIMMS présent à la Braderie

Stand de soutien pendant la braderie de Lille Le CRRIMMS organise un stand de soutien le samedi 3 septembre à partir de 10h pendant la braderie de Lille, nous serons au croisement de la rue Ovigneur et de la rue Monnoyer (derrière la place de la république). Nous appelons au soutien pour aider à tenir le stand, ramener toutes sortes de choses à vendre qui permettront de soutenir les No Border en procès à Calais et  Julien à Lille pour son procès du 6 septembre. Le stand sera composé d'un esp … Read More

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Action de blocage au port fluvial de Santes, à proximité de Lille, ce matin 15 novembre, organisé par l’Assemblée générale de lutte de Lille, relayé par les syndicats Solidaires et CNT 62 dans le cadre de l’appel national de Tours. Le site Estera (ordures ménagères de la métropole lilloise), a été bloqué et les camions empêchés de sortir pendant une heure.

Infokiosques.net : Y a du baston dans la taule

Publié: 31 octobre 2010 par luttennord dans Infos
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Y A DU BASTON DANS LA TAULE

(Vol1) Récits de mutineries
(Vol 2 & 3) Chronologies des mutineries dans les lieux de détention français (≈1820-2010)

Une histoire partielle et partiale des luttes anticarcérales en deux temps : un premier volume constitué de récits de mutinerie, où les mutins nous offrent leur point de vue, et deux volumes consacrés à une chronologie de ces luttes des années 1820 à nos jours. Mettant l’accent sur les luttes collectives, ces brochures répondent à l’envie de lire l’histoire à travers des événements cristallisant les rapports de force qui caractérisent chaque situation de détention. De la réappropriation des lieux à la prise de parole, chacun de ces mouvements représente un obstacle potentiel dans les rouages toujours plus huilés de la machine carcérale. Des mouvements qui, comme les détenus, restent étouffés derrière les murs des prisons, pour en nier la portée. Mais l’union faisant la force et décuplant les volontés, de la sujétion au statut du sujet il y a un fossé que la lutte collective aide parfois efficacement à franchir.

 

Volume 1 : Récits de mutins et d’une mutine
Volume 2 : Chronologie des mutineries dans les lieux de détention français (1820-1987)
Volume 3 : Chronologie des mutineries dans les lieux de détention français (1988-2010)

 


Téléchargez la version PDF du tract.

Malgré huit journées d’action particulièrement suivies, il apparaît que même avec 3,5 millions de personnes dans les rues, les défilés ne permettent pas d’être correctement entendus. Ce n’est pas vraiment une surprise, mais beaucoup d’entre nous l’avaient un peu oublié.

Partout en France, les blocages dans les raffineries, dans les centres de traitement des ordures et dans bien d’autres sites se multiplient. Incontestablement, l’obstination de l’État et du patronat a imposer leur réforme des retraites aura poussé la lutte à retrouver des pratiques syndicales disparues depuis trop longtemps.

L’unité à la base

Le mouvement social actuel a permis de retrouver des pratiques intersyndicales à la base, fondées sur une représentativité de terrain. Malgré les divergences entre syndicats, les travailleurs et travailleuses ont su privilégier leurs intérêts et développer une mobilisation commune, loin des défilés par cortèges syndicaux cloisonnés.

L’interprofessionnalisme

Alors que depuis plusieurs années, l’heure était plutôt au repli sur soi et à la lutte catégorielle ou par entreprise, la mobilisation contre la réforme des retraites a permis de retrouver des actions où se mêlent tous les corps de métiers et d’industrie, chacun soutenant l’autre avec un même objectif.

L’action directe des travailleurs

Souvent montrée du doigt, l’action directe des travailleurs s’est largement développée depuis quelques semaines, dans son sens premier : loin de la violence individuelle ou d’une avant-garde éclairée, qui reste sans effet, il s’agit de mettre en avant l’action collective des travailleurs et travailleuses sans passer par des intermédiaires ni procuration. Plus concrètement, organiser des actions syndicales à la base sans attendre le feu vert des dirigeants syndicaux ni déléguer à des représentants qui négocient et décident sans tenir compte de l’avis des travailleurs et travailleuses.

L’autogestion des luttes

Les assemblées générales souveraines se sont multipliées, dans le public comme le privé, sectorielles ou interprofessionnelles, pour décider collectivement de la grève, de sa reconduction ou non, ainsi que des actions syndicales à mener. Avec, en outre, un respect des décisions prises par chacun, vers une réelle autonomie des travailleurs et de leurs collectifs de travail.

La solidarité de classe

Tous les salariés ne pouvant faire grève en même temps – notamment les précaires et/ou isolés –, les syndicats ont repris à leur compte les idées de caisse de grève, de blocage par des camarades extérieurs à l’entreprise, pour éviter les sanctions pour les travailleurs de l’entreprise elle-même. La réforme des retraites a renforcé la conscience de classe de tous : face au patronat et à l’État, nous avons tous les mêmes intérêts, et nous devons être solidaires pour gagner.

Le blocage de l’économie

Contrairement à ce qu’affirme la propagande d’État, les grève reconductibles et les blocages ne sont pas un choix mais une nécessité ! Comment penser sérieusement que des grèves peuvent se résumer à des défilés dans les rues, encadrés par les forces de l’ordre ? L’histoire, notamment en juin 1936, a souvent montré que nos droits, nos acquis sociaux ont été arrachés (et pas demandés poliment) à l’issue de luttes très dures et généralement en utilisant le seul moyen à la disposition des travailleurs et des travailleuses : la grève et le blocage de la production sur le lieu de travail. C’est ce que nous redécouvrons dans le mouvement actuel !

Généraliser, aujourd’hui et demain…

Ce sont ces pratiques de lutte, intergénérationnelles, fondées sur l’action collective et la solidarité de classe, qui peuvent nous permettre de gagner aujourd’hui et de forcer le gouvernement et les patrons à reculer. Cette lutte doit nous servir de base pour renforcer les réflexes et pratiques nécessaires à nos victoires actuelles et futures. Soyons sûrs de notre force, car c’est bien nous qui travaillons et qui produisons les richesses : unis nous pouvons tout, isolés nous ne pouvons rien.

Ne lâchons rien ; continuons de développer, dans le mouvement actuel, comme dans ceux qui suivront :

  • l’unité syndicale à la base ;
  • les prises de décisions collectives en assemblées générales souveraines pour permettre à tous les grévistes de s’approprier la lutte ;
  • les actions collectives de blocage d’entreprises et voies d’accès aux zones où sont produites les richesses ;
  • le partage des informations sur les luttes et initiatives ;
  • la solidarité interprofessionnelle ;
  • les caisses de grève pour nous permettre de tenir et de gagner ;
  • les grèves reconductibles ou tournantes, qui bloquent la production de richesse et donc des profits…

C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons ! C’est tous ensemble qu’il faut lutter, c’est tous ensemble qu’on va gagner !

Et si nous arrivons au retrait de la réforme ?

Rien ne sera gagné car les luttes défensives sont toujours un aveu de faiblesse. Il nous faut porter des perspectives nouvelles. À la CNT, nous pensons que la gestion des caisses d’assurances doit être assurée par les travailleurs eux-mêmes comme ce fut le cas dans le passé avec les sociétés de secours mutuels. Utopique ? Non, car il ne s’agit que d’étendre les pratiques de lutte aujourd’hui en place. Que les patrons paient leurs cotisations sociales sans exonérations, nous saurons très bien les redistribuer égalitairement par nous-mêmes !

L’unité face aux provocations policières

L’État sait bien que quand les intérêts de ses maîtres financiers sont menacés, il faut utiliser la répression. Fermetures administratives d’universités, police devant (voire dans) les établissements scolaires, CRS envoyés sur les piquets de grève ou les opérations de blocage, réquisition des travailleurs par décrets, utilisation de l’armée pour nettoyer les rues, terrorisation par l’utilisation du Flash-Ball ou de gaz lacrymogènes, harcèlement des jeunes des quartiers populaires, instrumentalisation de l’extrême droite, et surtout vrais policiers déguisés en faux « casseurs » pour faire dégénérer les manifestations. Ne cédons pas aux rumeurs et aux différentes provocations étatiques. La seule réponse à ces provocations est le maintien de la prise de décisions à la base par les travailleurs eux-mêmes et la construction d’un rapport de force collectif et solidaire.

Tract confédérale de la CNT du 28 octobre 2010