Archives de la catégorie ‘Livres’


Les Mauvais Jours Finiront c’est 4 jours de lutte et de festivités organisés par les différents collectifs libertaires de la métropole.

Au programme : un salon du livre, des projections, des concerts, des spectacles, des tables de presse, des ateliers, une cantine et bien sur la grande manifestation du 1er mai.

Les Mauvais Jours Finiront c’est également l’occasion révée de découvrir ou de redécouvrir les lieux de la ville où les luttes s’organisent : local de la CNT, le CCL, le cinéma l’Univers, l’espace Volume Ouvert et – forcément – la rue.

L’ensemble des bénéfices récoltés iront en soutien au collectif des Olieux (qui vient en aide aux migrants du parc du même nom à Moulins).

Retrouvez le programme complet sur le site du festival.


Couverture Hazem

Une rencontre-débat avec Hazem El Moukaddem, auteur du livre Panorama des groupes révolutionnaires armés français de 1968 à 2000, aura lieu jeudi 20 juin 2013 à 19h à la Maison des syndicats CNT, 32 rue d’Arras, Lille.

Présentation du livre :

La France semble atteinte d’un étrange syndrome qui fait que ses frontières semblent la protéger de tous les maux. Il en a été ainsi du nuage radioactif de Tchernobyl qui a survolé tous les pays voisins mais qui a eu le bon goût de contourner l’Hexagone. De même, la crise qui touche nos amis grecs, italiens, espagnols et anglais nous épargne étrangement malgré quelques remous ici et là. Mais on sait que nos chômeurs sont des fainéants, nos ouvriers de mauvais coucheurs, nos amis étrangers et Rroms des égoïstes qui n’ont aucune reconnaissance pour les gouvernants, et nos taulards des gens de mauvaise foi.

Ainsi, d’après ce qu’on nous affirme ici et là, pendant les « années de plomb », si des mouvements révolutionnaires armés se sont exprimés en Allemagne, en Italie et un peu partout en Europe, il n’y aurait rien eu de particulier en France. Enfin, rien de réellement notable. Même pas de quoi en écrire l’histoire. Dixit les July, Glucksmann, Castro, BHL et tant d’autres aujourd’hui occupant tous des postes de pouvoir, tant dans la presse, la culture, la politique que dans l’économie. Toutes les politiques institutionnelles de ce pays semblent fonctionner désormais avec, comme base affirmée, la négation du mouvement armé. Une des tâches de l’antiterrorisme est d’ailleurs de fabriquer de l’unanimité autour de la dépolitisation et de la criminalisation des résistances du mouvement révolutionnaire. Et force est de constater qu’en France, l’extrême gauche, pour l’essentiel, a participé à ce large consensus. Alors quoi, renégats, repentis ou simplement amnésiques ? Pourtant, si nous nous bornons à comparer le nombre d’attentats entre 1968 et 1976 en Italie et en Allemagne, désignés pour être le creuset de la lutte armée européenne, avec ceux perpétrés pendant la même période en France, nous sommes en droit de remettre en question cette négation. On constate en effet que, durant ces huit années, trois fois plus d’actions politiques violentes sont commises sur ce territoire que dans les deux autres pays réunis. Alors qu’en est-il vraiment ?

Ce livre propose une chronologie commentée des mouvements révolutionnaires armés français de 1968 à 2000 et retrace une histoire qui, de la Gauche Prolétarienne à Action Directe en passant par les Groupes d’Action Révolutionnaire Internationaliste, les Brigades Internationales, les Noyaux Armés pour l’Autonomie Populaire et la guérilla diffuse du mouvement autonome, a existé, fait partie de la réalité politique de ce pays et a sa logique. Ce panorama du mouvement armé en France, loin de vouloir clore le débat, cherche au contraire à l’ouvrir en rompant avec les vulgates et les critiques préfabriquées de la psalmodie anti-terroriste, qu’elles soient prononcées par les historiens, les journalistes ou certains militants eux-mêmes.



Communiqué du GDALE-CGA suite à l’attaque policière du Centre Culturel
Libertaire de Lille, la nuit du 14 au 15 janvier 2011.

Le Centre Culturel Libertaire (4 rue de Colmar, Lille) -
http://lille.cybertaria.org/ccl, espace autogéré accueillant depuis plus
de 20 ans d’innombrables activités politiques, culturelles et une
bibliothèque, a été attaqué et investi par la police dans la nuit du 14 au
15 janvier 2011, alors que s’y tenait une soirée de soutien au journal de
critique sociale La Brique - http://labrique.net.

Prétextant apparemment du refus de laisser entrer un ou des policiers
soi-disant aux trousses d’une ou plusieurs personnes ayant tagué dans une
rue adjacente, des dizaines de policiers ont été envoyés et ont finalement
arrêté les 53 personnes présentes dans les locaux. Après avoir rempli le
Centre Culturel Libertaire de gaz lacrymogène et laissé les personnes qui
s’y trouvaient étouffer pendant plus d’une heure.

Pour des raisons inconnues de nous, les policiers ont ensuite investi le
lieu et arrêté violemment les personnes qui s’y trouvaient. Elles ont été
mises en garde-à-vue pendant 17h dans des conditions ignobles, subissant
selon les premiers témoignages - http://lille.indymedia.org/, des
violences en paroles et en actes racistes, homophobes, sexistes, de la
part de la police.

Dans ces témoignages précis on apprend par exemple qu’une personne est
restée évanouie pendant plus de quinze minutes, au sol, dans le
commissariat, puis traînée dans cet état le long des couloirs, les mains
entravées. Qu’une autre, également entravée à été frappée d’un coup de
pied au ventre par un policier entré dans la cellule. Les témoignages et
communiqués continuent d’être rédigés et publiés, des plaintes ont
également été déposées. Sans grand espoir toutefois, la justice ayant
prouvé de nombreuses fois son incapacité à traiter équitablement les
plaintes contre la police.

Suite à ces événements, sur les 53 personnes arrêtées, deux ont été
inculpées. Il fallait bien que la police trouve un alibi, même petit, à
ses exactions : dans un incroyable cynisme, ce sont des violences sur les
policiers (!) qui sont reprochées aux deux personnes déférées. Elles sont
sous contrôle judiciaire, en attendant leur procès qui aura lieu le 2
février 2011.

Le GDALE-CGA, qui tient ses réunions et la plupart de ses événements
politiques au Centre Culturel Libertaire, apporte tout son soutien aux
personnes poursuivies et dénonce l’intrusion policière dans un lieu
associatif, de cercle privé de surcroît, au moyen d’un prétexte
fallacieux.

Le GDALE-CGA appelle à la mise en œuvre de tous les moyens possibles pour
lutter contre les brutalités et violences policières. Après s’en être pris
aux plus démuni-es d’entre nous, c’est à dire aux sans-papiers, mais aussi
sans-logement, sans-droits, etc., l’État policier s’attaque désormais, à
Lille, aux organisations politiques qui le contestent le plus
radicalement. La glorification d’un "ordre policier" par les partis de
droite comme "de gauche" depuis plus de quinze ans a créé les conditions
d’un tel assaut de haine contre le Centre Culturel Libertaire qui
rassemble anarchistes, libertaires et plus généralement le mouvement
anti-autoritaire.

Le GDALE-CGA appelle donc l’ensemble du mouvement anarchiste et libertaire
à continuer et à amplifier la lutte contre l’État et son appareil
répressif. Il rappelle l’absurdité d’un régime soi-disant démocratique où
tous les partis de gouvernement partagent le discours et les pratiques
sécuritaires, qui méprisent et brutalisent les plus fragiles d’entre nous.

Très concrètement, le GDALE-CGA appelle chaque organisation, chaque
personne, à soutenir les personnes inculpées, arrêtées, le Centre Culturel
Libertaire et le journal La Brique.

Pour cela, rien de plus simple :

- Le journal La Brique a toujours besoin de participation à son
fonctionnement autogestionnaire, d’abonnements, de diffusion, de dons
d’argent ou mieux de textes, d’illustrations. [http://labrique.net/ -
labrique.lille@free.fr]
- Le Centre Culturel Libertaire, qui a subi des pertes matérielles lors de
l’attaque, a toujours besoin de participation à son fonctionnement
autogestionnaire, de dons en argent (par ailleurs) ou en matériel, de
livres ou de diffusion de son programme. Les individu-e-s peuvent y
adhérer, les collectifs et associations peuvent s’y réunir et y organiser
leurs ateliers, soirées, concerts. [http://lille.cybertaria.org/ccl -
ccl59@no-log.org]
- Les personnes arrêtées ont besoin de soutien pour surmonter les
violences subies, écrire, relire leur témoignage, porter plainte. Si vous
en connaissez, parlez-en si elles le souhaitent. Un groupe de travail se
monte pour la collecte et l’aide à la rédaction des témoignages et
plaintes, pour les démarches juridiques. Vous pouvez le contacter si vous
le souhaitez à [14janvier@riseup.net]
- Les personnes inculpées ont besoin de soutien pour surmonter les
violences subies, écrire, relire leur témoignage, récolter les
témoignages, préparer leur défense. Elles auront besoin de soutien le jour
de leur procès, 2 février 2011, et par la suite. [même contact, qui fera
le lien : 14janvier@riseup.net]

Salutations anarchistes !

Le 22 janvier 2011,

GDALE-CGA - Groupe d’Anarchistes de Lille et Environs, fédéré à la
Coordination des Groupes Anarchistes - http://lille.cybertaria.org/gdale -
1groupeanarlille@no-log.org

 

John King : Human punk

Publié: 18 janvier 2011 par luttennord dans Livres

Qui n’a pas connu l’été 1977 à Slough n’a pas connu la douceur de vivre. C’était l’époque des premières Doc Martens, du punk rock et du reggae, des bastons avec les Teds et des nuits électriques au pub, quand toutes les filles s’appelaient Debbie Harry. Pour Joe, quinze ans, tout s’est terminé une nuit, lorsque Welles et sa bande l’ont jeté dans Grand Union Canal après avoir battu à mort son meilleur ami, Smiles.
1988. Joe a vingt-six ans. Il traverse la Mandchourie à bord du Transsibérien, de retour de Hong-Kong où il a travaillé dans un bar pendant trois ans. Il fait l’amour avec une Russe, il rêve à sa jeunesse, au pauvre Smiles, au principal du collège que tout le monde appelait Staline. Et à Gary, qui s’est suicidé.
2000. Joe est DJ et la vie est douce à nouveau. Jusqu’au jour où, dans un cimetière, il croit reconnaître Gary. (Mais Gary est mort.) À moins qu’il ne s’agisse… de son fils ?
Dur et mélancolique, réaliste et lyrique, Human punk – dédié à George Orwell – est le meilleur livre de John King. Il éclaire de manière crue « les règles qui gouvernent le comportement masculin et la genèse de la violence mâle » (The New Stateman) dans une des villes-satellites proches de Londres. Mais c’est aussi un roman universel, dont l’écriture s’envole dans des riffs époustouflants.

John King est né en 1960. Son premier roman, Football Factory, « le meilleur livre jamais écrit sur le foot et la classe ouvrière » (Irvine Welsh), a connu un immense succès. Écrivain favori de John Sillitoe et de John Bailey (un Don d’Oxford qui fut aussi le mari d’Iris Murdoch), cet auteur discret est certainement le plus doué de la « nouvelle génération perdue » issue du prolétariat anglais des années 90.


Les Redskins Limoges vous proposent une brochure sur l’autodéfense prolétarienne.

En 20 pages, elle fait part d’une étude historique et pratique de cette autodéfense dans la perspective révolutionnaire.

Elle comporte :

  • Une introduction qui démontre la nécéssité de l’Autodéfense Prolétarienne aujourd’hui.
  • Un chapite « Histoire – Mémoire et exemples passés de l’Autodéfense Prolétarienne » qui retrace à travers les Etats-Unis, la Russie, l’Italie, l’Allemagne et la France quelques groupes se revendiquant de cette défense organisée et armée du prolétariat.
  • Un chapitre sur « L’organisation de l’Autodéfense Prolétarienne » avec un apport théorique des différentes formes d’autodéfense (groupes prolétariens de vigilance antifasciste, les services d’ordres…).
  • Un chapitre « Schémas de Service d’Ordre et d’autodéfense » qui explique de manière pratique le rôle du service d’ordre (la circulation, la protection), l’attitude et la réaction face à la répression et aux attaques de nervis fascistes (chaînes et trinômes d’actions).
  • Un chapitre sur « l’Autodéfense Juridique » qui est une synthèse des différents travaux faits par le SRA, le syndicat de la magistrature etc…
  • Et enfin, une conclusion « Préparer la confrontation pshysique et morale… ou la subir tôt ou tard »

L’autodéfense prolétarienne, quand elle est utilisée de manière cohérente selon sa vocation, est la clé qui fait passer une situation pré-révolutionnaire à une situation révolutionnaire. Protéger le prolétariat dans sa lutte revendicative, dans son combat de lutte de classe, veiller à la victoire de notre rapport de force, c’est permettre au prolétariat d’avancer vers la Révolution Sociale et enfin d’arriver à son émancipation totale.

Les contacter à peaux_rouges@yahoo.fr si vous désirez en recevoir ou avoir des infos.


Version joliment mise en page, ici.

- I-N-F-O-K-I-O-S-Q-U-E-S-.-N-E-T-


Le super bulletin n°30 (décembre 2010)


Voici le seul et unique « super-bulletin » de l’année 2010. profitez-en bien ! Seulement vingt-neuf brochures publiées cette année, mais ce n’est pas la quantité qui compte… Et puis, de toute façon, on vous donne rendez-vous en 2011 !

Au fait, savez-vous que vous pouvez consulter le site avec une connexion sécurisée en httpS ://infokiosques.net/ ?



>> VINGT-NEUF NOUVELLES BROCHURES




En grève jusqu’à la retraite ! Recueil de textes


anonymes (première parution : 5 novembre 2010) mis en ligne le 3 décembre 2010

« Que nous ayons l’espoir de nous retrouver un jour enfin à la retraite, ou, au contraire, que nous ayons la certitude que nous n’en aurons jamais, une chose est sûre : ce que nous voulons c’est simplement être en grève jusqu’à la retraite ! Car nous ne voulons plus trimer, nous ne voulons plus nous faire exploiter, ni survivre avec les miettes que nous laissent les patrons et l’État. Au contraire, nous voulons détruire le Capital et ses flics, pour que d’autres possibles s’ouvrent à nous, pour que des horizons nouveaux se dessinent… »

Extrait de « En grève jusqu’à la retraite ! », journal francilien de lutte contre le Capital et contre l’État (novembre 2010).

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Réflexions sur l’individualisme Savoir — Vouloir — Pouvoir


Manuel Devaldès (première parution : janvier 1936) mis en ligne le 4 novembre 2010

« Ne pouvons-nous, individus, remplacer l’État par nos libres associations ? A la loi générale, collective, ne pouvons-nous substituer nos conventions mutuelles, révocables dès qu’elles sont une entrave à notre bien-être ? Avons-nous besoin des patries parcellaires qu’ont faites nos maîtres, alors que nous en avons une plus vaste : la Terre ? Et ainsi de suite. Autant de questions que le libre examen de l’individualiste résout justement à l’avantage de l’individu. Sans doute, ceux qui vivent du mensonge, qui règnent par l’hypocrisie, les maîtres et leur domesticité de prêtres et de politiciens, peuvent être d’un avis différent parce que leur petit, très petit intérêt les y invite. »

Ce texte de Manuel Devaldès fut publié en janvier 1936 dans le n°157 de « La Brochure Mensuelle ».

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Ya du baston dans la taule Vol. 1 : Récits de mutineries Vol. 2-3 : Chronologies des mutineries dans les lieux de détention français (≈1820-2010)


Collectif (première parution : 2010) mis en ligne le 26 octobre 2010

Une histoire partielle et partiale des luttes anticarcérales en deux temps : un premier volume constitué de récits de mutinerie, où les mutins nous offrent leur point de vue, et deux volumes consacrés à une chronologie de ces luttes des années 1820 à nos jours. Mettant l’accent sur les luttes collectives, ces brochures répondent à l’envie de lire l’histoire à travers des événements cristallisant les rapports de force qui caractérisent chaque situation de détention. De la réappropriation des lieux à la prise de parole, chacun de ces mouvements représente un obstacle potentiel dans les rouages toujours plus huilés de la machine carcérale. Des mouvements qui, comme les détenus, restent étouffés derrière les murs des prisons, pour en nier la portée. Mais l’union faisant la force et décuplant les volontés, de la sujétion au statut du sujet il y a un fossé que la lutte collective aide parfois efficacement à franchir.

Volume 1 : Récits de mutins et d’une mutine Volume 2 : Chronologie des mutineries dans les lieux de détention français (1820-1987) Volume 3 : Chronologie des mutineries dans les lieux de détention français (1988-2010)

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Les émeutes de Los Angeles [mai 1992]


Aufheben, Mike Davis (première parution : 1992) mis en ligne le 13 septembre 2010

« Le 29 avril 1992, Los Angeles explosait dans ce qui devait constituer l’un des plus importants soulèvements urbains du siècle aux États-Unis. L’armée fédérale, la garde nationale et les forces de police venues de tout le pays mirent 3 jours pour rétablir l’ordre. Entre-temps les habitants de L.A. s’étaient réappropriés des millions de dollars de marchandises et avaient détruit pour plus d’un milliard de dollars de capital immobilier. »

sommaire : 1/ « Le contexte d’un soulèvement prolétarien » par Aufheben 2/ « Los Angeles n’était qu’un début » par Mike Davis 3/ Une chronologie des émeutes de Los Angeles

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Retour sur la récente flambée sécuritaire, réactionnaire et raciste à Belleville


Collectif (première parution : juillet 2010) mis en ligne le 27 août 2010

Le 20 juin 2010, avait lieu dans le quartier de Belleville (Nord-Est de Paris) une manifestation pour la « sécurité », organisée par diverses associations censées représenter la « communauté asiatique » pour demander aux autorités le renforcement d’un arsenal répressif qui nous pourrit déjà la vie (plus de flics, de caméras, de sanctions etc.). Durant cette manifestation, des échauffourées ont éclaté dans le quartier entre des centaines de manifestants contre la police, accusée de mal faire son travail, puis après le départ programmé de celle-ci, contre quelques gamins isolés et identifiés par la vindicte populaire comme des « voleurs » à punir par des critères tels que la tenue vestimentaire et la couleur de peau.

Les quelques textes recueillis ici sont des analyses de la situation dans le quartier, sur fond de tensions communautaires, ainsi que des tracts et affiches diffusés et collées aux alentours par quelques anarchistes antagonistes. En réaction à ces évènements d’abord, mais aussi dans l’espoir d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la guerre sociale ici comme ailleurs, pour que la haine se retourne contre ceux qui nous dominent au quotidien, qu’il s’agisse des flics et des patrons ou de tout autre représentant officiel ou informel de l’autorité capitaliste, étatique, communautaire, religieuse et patriarcale ; qu’elle ne serve plus à nourrir les intérêts des ennemis de la liberté pour tous par le biais de la guerre entre exploités.

Sommaire
- Réflexions à chaud sur les émeutes réactionnaires de Belleville (texte publié le soir du 20 juin 2010, quelques heures après la fin de l’émeute, sur le site « Base de Données Anarchistes »)
- A Belleville comme ailleurs… (texte trouvé en juin 2010 sous forme de tract et d’affiche sur les murs et dans les rues de Belleville)
- Non, vraiment, t’aimes ton quartier ? (tract trouvé dans les rues de Belleville à Paris, juillet 2010)
- Aprés la vague… (texte d’analyse sur la situation à Belleville, son histoire, et retour sur les événements récents ainsi que sur l’agitation anarchiste autour de ceux-ci)
- Au hasard des promenades murales (photographies de quelques inscriptions murales apparues depuis le 20 Juin)
- Qui sommes-nous ?

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Aux Errants


Anonyme (première parution : juin 2002) mis en ligne le 21 juillet 2010

« Personne n’émigre pour le plaisir — c’est une vérité très simple que beaucoup veulent cacher. Si une personne laisse de bon gré sa terre et les siens, on ne l’appelle pas un migrant mais un touriste ou un voyageur. La migration, c’est un déplacement forcé, c’est errer à la recherche de meilleures conditions de vie. »

Sommaire :
- La création du clandestin, la création de l’ennemi
- L’accueil d’un camp de concentration
- Un nouveau déracinement
- Guerre civile
- Deux issues possibles
- Une machine qu’on peut briser

« Aux errants » a été édité la première fois en juin 2002 par Stranieri Ovunque (Turin) puis traduit de l’italien et publié dans Cette Semaine en août-septembre 2002.

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Guide d’autodéfense numérique Tome 1 – Hors connexion


anonymes (première parution : mai 2010) mis en ligne le 2 juillet 2010

« […] nous n’avons pas envie d’être contrôlables par quelque « Big Brother » que ce soit. Qu’il existe déjà ou que l’on anticipe son émergence, le mieux est sans doute de faire en sorte qu’il ne puisse pas utiliser, contre nous, tous ces merveilleux outils que nous offrent — ou que lui offrent — les technologies numériques. […] Même si l’on choisit de ne pas les utiliser directement, d’autres le font pour nous. Alors, autant essayer de comprendre ce que ça implique. »

Face à ces constats, la seule voie praticable semble être de devenir capables d’imaginer et de mettre en place des politiques de sécurité adéquates. Tout l’enjeu de ce guide est de fournir cartes, sextant et boussole à quiconque veut cheminer sur cette route.

Un guide à lire, relire, pratiquer, en solitaire ou à plusieurs, à faire découvrir et à partager… ou comment affiner l’art de la navigation dans les eaux troubles du monde numérique.

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Soutenir un-e survivant-e d’agression sexuelle


Collectif (première parution : 2010) mis en ligne le 12 juin 2010

« Si vous êtes une personne qui vit et évolue sur cette planète, vous connaissez quelqu’un qui a survécu à une agression sexuelle. Le nombre de femmes, hommes et personnes trans (c’est-à-dire des personnes qui ne rentrent pas dans un système de genre binaire mâle/femelle) qui subissent des agressions sexuelles est inconnu, ceci à cause des phénomènes de silence culturel, mise en doute de la parole de la personne, et de la peur d’encore plus de violence autour du viol. »

La liste de principes qui va suivre a été faite dans le but de vous aider à soutenir quelqu’un dans son processus « d’aller mieux », au cas où vous vous trouveriez dans une situation où vous pourriez le faire.

Neuf principes pour le soutien aux survivant-e-s :

1/ La santé et la sécurité d’abord 2/ Restaurer le choix 3/ Croire 4/ Se taire et se laisser guider 5/ Pas de violence supplémentaire 6/ Connaître ses limites 7/ Rester impliqué-e et rester flexible 8/ Il ne s’agit pas de vous. Il ne s’agit pas de vous. Il ne s’agit pas de vous 9/ Travailler pour comprendre le processus de survie

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Incidents de classe en Chine Les travailleurs chinois contre le capital mondial au XXIe siècle


Collectif (première parution : 2010) mis en ligne le 1er juin 2010

Ce bref aperçu des révoltes prolétariennes chinoises aujourd’hui, ô combien intrigantes tant par les formes, le nombre et l’intensité, nous rappelle que, quoi qu’on en dise, la lutte des classes est loin d’être moribonde. Être curieux de ce qui se passe au bout du monde, en particulier dans les « ateliers du monde » rend plus lisible ce qui se passe ici, tant le capital (et donc l’antagonisme de classe) s’organise internationalement.

Ce recueil comporte des brèves générales (liste non exhaustive de conflits qui ont perturbé l’harmonieuse société chinoise de 2008 à début 2010), un témoignage d’une ouvrière mingong paru dans la revue Echanges, un texte de Bruno Astarian qui réactualise son livre Luttes de classes dans la Chine des réformes, (1978-2009) paru chez Acratie en 2009, des extraits du dit bouquin, etc.

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Nous ne revendiquons rien


Johann Kaspar (première parution : 2010) mis en ligne le 26 mai 2010

« Les luttes au contenu insurrectionnel aux États-Unis sont passées de revendiquer quelque chose (années 1880-1940), à revendiquer tout (années 1960 à 70), jusqu’à ne rien revendiquer (1992 à nos jours). […] Ce changement pratique délocalise le pouvoir d’écrire l’histoire, passant de ceux qui réconcilient les conflits à ceux qui les rendent irréconciliables. La compréhension actuelle de l’histoire est représentée sous les formes par lesquelles les luttes ont aujourd’hui lieu, et ces formes sont marquées par un ensemble d’actes de violence sociale sans revendications, contre le capital dans toutes ses manifestations. »

Brochure proposée par les éditions Senonevero.

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Face à l’outil antiterroriste, quelques éléments pratiques


anonymes (première parution : avril 2010) mis en ligne le 18 mai 2010

Voilà quelques éléments juridiques, historiques et politiques sur l’outil antiterroriste en France. Histoire de mieux comprendre en quoi ça consiste. Afin de savoir à quoi s’attendre quand on en vient à le subir (tenter de moins se faire avoir, mieux préparer sa défense). Et puis, peut-être aussi pour être plus fins dans les critiques que l’on peut faire de cet outil.

Sommaire 1. Petite histoire de l’émergence du terme “terroriste” dans la loi française 2. Structure globale de la “lutte antiterroriste” 3. Services responsables de la prévention et de la répression du terrorisme 4. Définition juridique de l’acte “terroriste” 5. Spécificités de la procédure antiterroriste

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Analyse d’un dossier d’instruction antiterroriste


anonymes (première parution : 26 avril 2010) mis en ligne le 9 mai 2010

« Ces quelques pages traitent du dossier d’instruction judiciaire sur ce qui fut, en janvier 2008, la première affaire traitée par une juridiction antiterroriste concernant ce que policiers, juges et médias nomment « la mouvance anarcho-autonome », plus spécifiquement dans cette histoire « la mouvance anarcho-autonome francilienne ».

… Transmettre quelques infos sur les tactiques des flics et sur leurs possibilités techniques. L’objectif étant bien-sûr d’inciter d’autres à en faire de même car collectiviser ces infos ne peut que nous renforcer afin d’être prudents dans nos actes politiques sans tomber dans la paranoïa. »

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Oaxaca 2006 : entretien avec L., activiste autonome


Collectif (première parution : juin 2009) mis en ligne le 2 mai 2010

« Oaxaca, 2006 : une grève de profs qui installent un campement dans le centre-ville, une attaque de la police contre ce campement, la population qui se solidarise et repousse l’attaque… C’est le point de départ d’une lutte qui dura presque six mois. Une lutte multiforme, contre un gouverneur haï, et contre tout un système social et économique invivable. Une lutte à laquelle prirent part des secteurs extrêmement variés de la population : indigènes et punks, femmes au foyer, profs, étudiant-es, pères de familles… Les formes d’organisation et d’action aussi bien que les enjeux sont multiples. L’APPO, Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca, qui fédère le mouvement, se veut une organisation d’organisations, sur des bases autogestionnaires et assembléistes. Des radios, et même une chaîne de télé, sont prises par les insurgé-es, et défendues avec rage (une attaque de flics contre la radio Universidad est repoussée après sept heures de combat). La ville se couvre de barricades. De la défense contre les raids meurtriers de pistoleros à l’apprentissage de la prise de décision collective, c’est toute la vie quotidienne qui est bouleversée. Pour des militant-es autonomes, comment se fondre dans un tel mou- vement ? Comment y participer, quelle place y prendre ? L. nous raconte ici ce qu’il a vécu pendant ces mois d’insurrection. Ce qui nous intéresse dans ses propos, ce n’est pas le récit d’une révolution exotique. C’est au contraire ce qui nous concerne directement, ce en quoi nous pouvons nous reconnaître, et ce qui pourra enrichir nos pratiques de lutte. »

Extrait du livre « Duro companero ! Récits d’une insurrection mexicaine, Oaxaca 2006-2009 », éditions Tahin-Party.

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Rage de classe dans les années 2000


HS, TCP (Des Travailleurs/ses, des Chômeurs/ses, des Précaires en colère !), Zanzara athée (première parution : 2010) mis en ligne le 26 avril 2010

Retour non exhaustif sur des luttes menées dans les années 2000 en France par des salarié-e-s en voie de licenciement. Deux longs textes abordent en particulier le cas des ouvrier-e-s de Cellatex et Moulinex dont les luttes avaient fait pas mal de bruit en 2000-2001.

Sommaire :
- Cellatex, Moulinex, Danonex… par TCP (mai 2001)
- A Givet, une nouvelle forme de la lutte de classe ? par H.S. (août 2000)
- De Cellatex à Moulinex, une explosion de violence sociale ? par H.S. (novembre 2001)
- Rage de classe, quelques exemples supplémentaires réunis par Zanzara athée (février 2010)

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Postface à l’édition castillane de « C’est de la racaille ? Eh bien, j’en suis ! »


Alessi Dell’Umbria (première parution : avril 2009) mis en ligne le 19 avril 2010

« C’est de la racaille ? Eh bien, j’en suis ! », sorti eu pritemps 2006, est un livre traitant des émeutes qui ont eu lieu en France en octobre-novembre 2005.

L’auteur, Alessi Dell’Umbria, n’est ni sociologue ni journaliste. Son livre, aux propos incisifs, replace les événements de l’automne 2005 dans le contexte d’une désintégration sociale et d’un renforcement de l’Etat-Léviathan. Il met également en évidence ce qui a fait la force de cette révolte quand des centaines de groupes se sont organisés pour s’affronter avec l’Etat. Sans mot d’ordre, mais en frappant juste ; sans délégation ni organe de liaison, mais communiquant entre eux à travers leurs actes ; une partie de la jeunesse pauvre du pays s’est identifiée à un sort commun et a fait preuve de solidarité loin de toute prose idéologique. Sans discours moralisant ou victimisant, l’auteur s’adresse d’égal à égal aux révoltés des banlieues pauvres.

Dans le texte présenté ici, issu d’une postface rédigée pour l’édition castillane de « C’est de la racaille ? Eh bien, j’en suis ! », il revient de manière auto-critique sur son livre et en profite pour développer quelques points.

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et aussi :


- Au centre du volcan https://infokiosques.net/spip.php?a…

- Un pavé dans les rouages https://infokiosques.net/spip.php?a…

- Sur l’intérêt des manifs sauvages – Exemple de quelques balades parisiennes contre la machine à expulser (déc. 2009 – fév. 2010) https://infokiosques.net/spip.php?a…

- Contre l’Unité – Recueil de textes contre la mythologie unitaire https://infokiosques.net/spip.php?a…

- Carnaval, la fête qui retourne tout – Le Carnaval dans l’histoire et à Montpellierhttps://infokiosques.net/spip.php?a…

- Plaidoyer pour que les mineurs du monde entier se reconnaissent dans les souffrances des caissières de grand magasin https://infokiosques.net/spip.php?a…

- Dissonances https://infokiosques.net/spip.php?a…

- Grèce : la révolte de décembre 2008 https://infokiosques.net/spip.php?a…

- SNCF Blues – De la grève des cheminots en France, 1986 https://infokiosques.net/spip.php?a…

- Et notre haine rit… Textes de Renzo Novatore, poète et bandit anarchistehttps://infokiosques.net/spip.php?a…

- « L’Insurrection qui vient », construction identitaire et alternative existentiellehttps://infokiosques.net/spip.php?a…

- A chacun le sien… Recension de vautours qui se font du fric avec la machine à expulserhttps://infokiosques.net/spip.php?a…

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« Punishment park » lyonnais

- « Punishment park » lyonnais

- « Le service d’ordre de la CGT s’en occupe »
La matraque comme réponse
La police s’installe à l’école
L’arsenal policier en pleine action
Youtube, la face cachée

- [ R I P O S T E dans les quartiers populaires ]
Décidemment au quartier de Villeneuve à Grenoble…
Cocktails Molotov à Empalot

À propos des tests osseux pratiqués par certains radiologues pour déterminer l’âge d’enfants émigrés

- [ C H R O N I Q U E D E L ’ A R B I T R A I R E ]
A Argenteuil un contrôle d’identité vaut bien la vie d’un enfant
« L’immigré-e est un-e délinquant-e à intégrer à coups de burin républicano-policier »

« Punishment park » lyonnais

La lutte contre la réforme des retraites a pris de l’ampleur avec les grèves et blocages des cheminots, vite rejoints par les raffineries et d’autres secteurs de l’économie. La contestation a connu un second souffle avec la forte mobilisation des plus jeunes, dont beaucoup viennent de lycées pros. Dans une multitude de villes et de banlieues ils et elles occupent les rues pour défendre les retraites mais aussi prendre du bon temps, condamner la politique sécuritaire de Sarko et consorts, faire la nique au système… Comme le bourgeois a tremblé devant les vitrines des magasins de luxe explosées, le pouvoir répond à la rue par la répression et les médias aux ordres.
Un exemple frappant : le bouclage de la place Bellecour à Lyon le 21 octobre, renommée pour l’occasion « Punishment Park ». Une manifestation contre la répression est alors organisée par des syndicats (deux jours avant la police attaquait la fin de la manif unitaire), mais elle est rapidement encerclée sur la place Bellecour. Près de 300 personnes sont séquestrées et chargées par la police six heures durant. Seuls les blancs de plus de 25 ans ont l’autorisation de sortir de cette prison à ciel ouvert. Les matons d’un jour font usage de canons à eau, grenades lacrymogènes et assourdissantes, flashballs, hélicoptère, flics déguisés en syndicalistes ou lycéens, BACeux à moto… Les manifestants ont même l’honneur de faire face aux cagoulés du GIPN brandissant leurs fusils-à-pompe. Au final, ils sont contrôlés, fouillés, photographiés et fichés tandis qu’une centaine d’entre eux sont embarqués. Pendant ce temps, les mass-médias annoncent sans honte que des « casseurs » auraient saccagé la place Bellecour tout l’après-midi.
L’Etat n’a pas apprécié que l’on vienne contester son monopole de la violence et s’est vengé sans état d’âme sur une poignée de manifestants. Le but de cette opération raciste est évidente : empêcher à tout prix la jonction entre la jeunesse des quartiers populaires et les travailleurs en grève. Pour tenir en échec cette stratégie et permettre à la lutte de se poursuivre, la solidarité s’est organisée activement. De nombreuses personnes ont pu découvrir la véritable nature du travail des forces de l’ordre et cessé de croire à l’éternel refrain sur les « méchants casseurs » et les « gentils policiers ». Des rassemblements devant le TGI ; une medical et une legal team créées ; un atelier d’écriture mis en place pour rédiger des lettres aux prisonniers ; la caisse de solidarité née en 2006 mise à contribution ; tracts, vidéos et reportages audio témoignant de la répression…

« Le service d’ordre de la CGT s’en occupe »
« A la hauteur de Saint Martin une trentaine d’autonomes tentent d’intégrer le cortège des jeunes. « Le service d’ordre de la CGT s’en occupe. Ils ont la situation en main », lance une voix rassurante. » (reportage au « QG de la préfecture de police de Paris », Le Monde du 30/10/2010). Effectivement le SO de la CGT, avec celui de la FIDEL, ont expulsé à coups de poing des jeunes du cortège le 28 octobre à la porte Saint Martin de Paris.
En juillet 2009 le SO de la CGT « s’en est occupé » aussi en expulsant à coups de gazeuse et de matraque les sans-papiers en lutte qui s’étaient installés dans un lieu où ils devraient être chez eux : la Bourse du Travail de Paris. On n’oublie pas non plus les matraquages racistes par ce même SO de jeunes « bronzés » dans les manifs anti-CPE de 2006. Il semble normal que Thibault s’indigne de la présence et des provocations des flics en civil badgés CGT dans les cortèges. Qu’il y ait eu des provocateurs policiers avec des badges CGT, pas de doute là-dessus. Mais il y a une contradiction : Thibault proteste contre les flics et en même temps le SO de la CGT fait leur boulot, à leur grande satisfaction. Il ne s’y prendrait pas autrement s’il voulait faire passer pour des flics provocateurs tous les jeunes qui sortent des clous afin de pouvoir cogner sur eux et les séparer de la masse des manifestants.
Cette fois-ci, contrairement à 2005 et 2006 il n’y a pas eu de violences entre les jeunes des quartiers populaires et les étudiants, les lycéens des centres villes. Au contraire, ils ont été ensemble, et c’est ça qui est la hantise de tous les pouvoirs.

La matraque comme réponse
Le 26 octobre le ministre de l’intérieur annonçait 2554 arrestation en marge des manifestations contre la réforme des retraites dont 1759 garde-à-vue. À chaque manifestation, blocage, etc. son lot d’arrestations. Les coup de tonfa pleuvent, les comparutions immédiates aussi, livrant leur sentence à base de peine de prison. Plus de faux semblant quant au rôle répressif des institutions policière, judiciaire et pénitentiaire. Étouffer la révolte, dans les quartiers en 2005, 2007… face aux lycéens en lutte contre la loi Fillon, le CNE… dans la lutte actuelle, la réponse gouvernementale ne change pas, mais comment pourrait-il imposer autrement cette société d’inégalité, de misère et d’oppression ?
Chronologie (septembre-octobre 2010) de la répression du mouvement social sur http://www.antirep86.fr/2010/10/30/994/

La police s’installe à l’école
C’est au lycée de Moissy-Cramayel (77) que Châtel et Hortefeux ont décidé d’installer leur premier flic à l’école qui se rendra en uniforme et armé dans son bureau, dans l’enceinte du lycée, 4 heures par semaine. La mesure sera « expérimentée » dans 53 collèges et lycées dont les élèves sont ciblés comme « violents ». Cette stigmatisation ne plaît ni au proviseur, ni aux professeurs qui ont remis une lettre de « refus » au recteur, ni aux parents qui ont distribué un tract et encore moins aux élèves qui ont accueilli les deux ministres par un rassemblement et des insultes. De même au collège de Noirettes de Vaulx-en-Velin où un flic a été installé : les professeurs ont protesté contre cette « dangereuse confusion entre l’éducatif et le sécuritaire » et réclament le « départ de ce policier ». Dans les établissements du 93, où le gouvernement ne s’est pas encore risqué à installer des flics, les « équipes mobiles de sécurité » (voir RE 80) continuent à gagner du terrain. On les a vues à l’oeuvre lors d’un blocage du lycée Mozart au Blanc-Mesnil : d’après les témoignages des élèves, l’un de ces pseudo flics a menacé une élève particulièrement active, « ne me manque pas de respect, parce que sinon on va aller régler ça plus loin ».Professeurs et parents ont immédiatement réagi brandissant la motion de refus votée l’année précédente au CA du lycée. Les EMS n’étaient plus là une heure plus tard… ce qui ne les a pas empêchées de faire leur ronde à deux et en civil durant le mouvement lycéen contre les réformes. Jusque là les profs qui les ont repérés les ont mal accueillis comme il se doit.

L’arsenal policier en pleine action
Avec le développement de l’armement policier et l’arrivée des armes dites « non létales », c’est aussi la liste des mutilations qui s’allonge… Caen le 12 octobre, une partie du cortège part vers le Medef et se heurte aux forcex de l’ordre pendant plus d’une heure. Un étudiant est grièvement blessé à la tête (fracture du crâne) suite à un tir tendu de grenade lacrymogène.
Le 14 octobre des milliers de lycéens manifestent dans toute la France. Dès le matin les lycées sont bloqués, et les flics sont de sortie. Lycées Jean-Jaurès à Montreuil, un jeune homme reçoit un tir de flashball en pleine figure. Fractures de la pommette, du nez et de l’orbite oculaire avec un décollement de la rétine, opéré il ne perdra pas complètement l’usage de son œil. « C’était calme mais eux [les CRS], ils avaient des flashballs. Au départ, ils nous observaient puis quelqu’un a commencé à enlever les poubelles et un CRS lui a tiré dans la tête. Il est tombé par terre, des amis sont allés l’aider et un CRS leur a demandé de partir. Mais mes camarades ne voulaient pas partir alors les CRS ont tiré partout. »

Youtube, la face cachée
Le 12 octobre au lycée Coubertin de Meaux, les forces de l’ordre interviennent pour débloquer le passage. Une vidéo des affrontements est publiée sur Youtube, mais voilà on y voit un lycéen pousser un fonctionnaire dans le dos, le faisant tomber à terre. Il est arrêté le 20 octobre et condamné dans la foulée à deux mois de prison ferme. On ne sait qui a publié la vidéo ni dans quel but, délateur ou inconscient. Youtube, Facebook, l’info circule dans tous les sens, mais parfois pas dans le bon : flic, patron. Internet sert aussi au flicage, alors vigilance.

> [ R I P O S T E dans les quartiers populaires ]

Décidemment au quartier de Villeneuve à Grenoble…
… les biceps de Sarkozy ne font pas peur. Après les trois jours d’affrontements en juillet, après le discours de Sarkozy qui promettait la « guerre nationale », qui insultait les immigrés et leurs enfants, la cité continue à réagir. Début octobre un véhicule de police a été caillassée. Le 8 octobre un flic de l’unité territoriale de quartier (Uteq), chargée, entre autres, de mener cette « guerre » a été touché au bras par un tir de carabine à plomb. Ses blessures sont très légères puisqu’il n’a qu’un bleu au bras. Tout est dans les symboles.

Cocktails Molotov à Empalot
Dans le quartier Empalot à Toulouse la police est prise pour cible à plusieurs reprises les vendredi 15 et samedi 16 octobre dernier. Le premier jour un engin incendiaire est lancé dans leur direction sans être allumé. Le lendemain c’est deux cocktails molotov qui volent vers les flics, plus six autres sur les renforts. Les forces de l’ordre trouveront dix cocktails prêts à l’emploi dans les coursives avoisinantes. Le 14 octobre un mineur de 17 ans, arrêté dans une manifestation, réussissait à fausser compagnie aux cognes pendant son transfert au palais de justice. Une opération policière (enquêteurs de la sûreté départementale et du service d’investigations judiciaires) s’était déployée le lendemain à Empalot pour remettre la main sur le jeune homme. Poursuivi pour violence à agent, il est mis en examen dans la foulée et incarcéré le vendredi soir…
Dans la presse les syndicats policiers s’interrogent sur le lien entre le climat social et le climat du quartier, flippant d’une jonction effective.

À propos des tests osseux pratiqués par certains radiologues pour déterminer l’âge d’enfants émigrés

MIE

Ils t’ont levé
Mis la main au collet
Et le collier aux poignets

Tu l’as dans l’os
Tu es testé
C’est la majorité

Tu es fiché
L’école est fermée
Mineur étranger

Tu rêvais de voyages
Et tu n’as plus d’âge
Où aller

Gildas Duplenne

> [ C H R O N I Q U E D E L ’ A R B I T R A I R E ]

A Argenteuil un contrôle d’identité vaut bien la vie d’un enfant
Jeudi 7 octobre, un enfant de 11 ans qui attendait le bus, descendu du trottoir juste au niveau de l’arrêt, a été renversé et projeté à dix mètres par un fourgon de police qui a déboulé à toute allure avec sirène et gyrophare sur la voie de bus. Quelle « urgence » ? Il fallait ramener 3 personnes au commissariat pour un contrôle d’identité ! L’enfant resté inconscient et inerte durant un quart d’heure s’est ensuite retrouvé à l’hôpital avec un traumatisme crânien. Malgré le nombre important de témoins, il semble que l’évènement, que la police a d’emblée nommé un « drame », n’aura pas de suites. C’est pourtant dans la ville d’Argenteuil qu’Ali Ziri, retraité algérien de 70 ans, était mort dans un fourgon de police en 2009.

« L’immigré-e est un-e délinquant-e à intégrer à coups de burin républicano-policier »
Voici la leçon toujours plus décomplexée qu’on tire d’un énième rapport traitant de la prévention de la délinquance. En voici quelques perles aussi menaçantes qu’instructives trouvées sur le site internet de l’Elysée : « La prévention de la délinquance des mineurs passe aussi par une reconquête de la rue, par l’Etat. Cet espace public constitue le territoire de ceux qui, déjà exclus de l’école et en rupture avec leur propre famille, l’occupent dans des conditions nuisibles à l’équilibre quotidien des quartiers et à la tranquillité de leurs habitants. » « Valoriser la culture française, dans l’ensemble de ses aspects, civils ou religieux. » « La mission considère qu’il faut affirmer la valeur humaniste de la culture nationale telle qu’elle s’illustre dans des savoirs, dans une histoire et même dans un certain art de vivre fédérateur et intégrateur. Aux affirmations culturelles et cultuelles parfois ostentatoires dans les quartiers, nous devons être capables symétriquement d’afficher notre propre héritage humaniste et universaliste avec pédagogie et confiance en nos valeurs. » Comme le précise Xavier Lemoine, maire de Montfermeil (93), « certains enfants n’entendent parler le français qu’à l’école et souvent d’ailleurs au seul contact de l’enseignant, puisque dans la cour de récréation ils ne parlent pas français. En outre, nombre des familles ont à leur domicile un accès à des chaines de télévision ou à des sites internet dans leur langue d’origine ». Les migrants doivent être soumis à l’obligation d’apprendre notre langue, le cas échéant avec la possibilité de suspendre les allocations familiales en cas d’évitement de la famille. »
http://www.elysee.fr/president/les-…

« Jusqu’ici » no 2 – 6 novembre

Publié: 5 novembre 2010 par luttennord dans Infos, Livres
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Pas de doute, une phase s’est close. Celle de la montée en puissance du mouvement contre la réforme des retraites — sous l’égide d’une intersyndicale soudée, avec des grèves reconductibles dans différents secteurs, des manifs lycéennes, et une attention générale concentrée sur le blocage des douze raffineries.

 

Jusqu’ici, tout continue. Les chiffres montent et descendent, mais la détermination persiste. Comme nous le disions dans le numéro précédent, «le blocage unit lorsque la nouvelle organisation du travail sépare». Les outils collectifs de décision, de liaison et de mutualisation apparaissent et gagnent en consistance, loin des projecteurs. Un peu partout fleurissent des journaux et des feuilles de luttes, des cantines de mouvement et des caisses de solidarité ; les AG interpros commencent à se coordonner en même temps que se construit de la confiance pour mener des actions.

 

Si, comme le souligne un texte rennais, les participants aux blocages sont très divers (syndicalistes, lycéens, étudiants, chômeurs, précaires, etc.), mais en petit nombre. Ces actions sont soutenues, sans pour autant embarquer tout le monde. Comment faire pour continuer les blocages dont beaucoup perçoivent la pertinence ? Comme la grève, les blocages exigent de l’organisation, de l’écoute — pour faire face à de nombreuses peurs et contraintes. Il s’agit d’une véritable culture commune à construire.

 

Si les grévistes vont et viennent, certains portent des revendications propres à leurs situations et sont déterminés. Sur des questions de salaire, de conditions de travail ou de menaces de licenciement… Révélant que, au-delà des retraites, il y a quelque chose dans l’air.

 

Nous avançons grandis, de jour en jour, des rencontres et des discussions, de ces différences qui se frottent et s’étripent, de ces rires partagés sur un piquet, de ces idées qui nous étonnent et des pratiques apprises. Pour de bon.

 

Le Monde Libertaire # 1606 du 30 Septembre au 6 Octobre 2010

Publié: 4 octobre 2010 par luttennord dans Infos, Livres

Le Monde Libertaire # 1606 du 30 Septembre au 6 Octobre 2010

« L’histoire sociale enseigne qu’il n’y a pas de politique sociale sans un mouvement social capable de l’imposer. »

Pierre Bourdieu

Sommaire du Monde Libertaire # 1606 du 30 Septembre au 6 Octobre 2010

La lutte finale ?, par F. Bernard, page 3

Construisons les perspectives, par Daniel, page 4

Quand l’autruche éternue, page 5

Ça lutte de partout, page 6

France rance, par M. Rajsfus, page 7

Médecine du travail en danger, par P. O’Neil, page 8

Homosexuelle persécutée en Libye, par P. Kauffmann, page 8

Raskoltignac réincarné, par J. Langlois, page 9

Maurice en BD, par Pathote, page 11

La ville, les quartiers, la grève, par S. Rüpelli, page 12

La télé et le mépris de la science, par R. Nardone, page 14

De graves accusations, O. Borillo, page 16

Émile Pouget se refait une santé, par Paco, page 18

Doux comme le miel, par H. Hurst, page 19

Vie du mouvement, page 21

La plus rebelle des…, page 22

Qu’est-ce qu’on fait les prochains jours ?, page 23

Editorial du Monde Libertaire # 1606 du 30 Septembre au 6 Octobre 2010

C’est devenu une mode de faire du calendrier des mobilisations syndicales une passoire. C’est aussi devenu un mode, mode de contrôle partiel de la population salariée par l’alliance de quelques têtes des centrales syndicales avec quelques têtes gouvernementales. Cependant le contrôle n’est pas tout à fait efficace et même un célèbre quotidien aux tonalités bleutées acquis aux opinions de la soi-disant majorité parlementaire ne peut plus cacher par quelque commentaire bien tourné les résultats des sondages – ô combien représentatifs – que ce journal a payé très cher. Les médias traditionnellement complices de la supposée « résignation » populaire évoquent la possibilité hypothétique et éventuelle d’une retraite stratégique du gouvernement, voire du rejet de quelques paragraphes du projet de loi par le Sénat. Ne nous emballons pas, l’opportunisme marchand n’y est pas pour rien.

Ces mêmes médias relatent des dissensions politiques qui se développent au sein du clan dominant UMP, un clan rival PS revigoré, toute une caste dirigeante en émoi, animée d’un opportunisme politique empreint d’orgueil et de soif de pouvoir. Si ceux-là nous prennent pour des ânes, ils me font penser à des poneys sous acide, avides et aveugles. Spectacle lassant et sans intérêt qui tend à occulter les luttes légitimes, comme celle des ouvrières de Lejaby à Bourg-en-Bresse et des ouvriers de SCA à Linselles qui occupent les locaux de leurs employeurs afin d’éviter la fermeture de leurs lieux de travail, ou comme celle des anciens de Molex à Villemur-sur-Tarn qui, dans un dernier élan, tentent d’avancer sur le terrain judiciaire pour dénoncer la fermeture de leur usine qu’ils n’ont pas pu éviter.

Ces informations-là se font rares ; encore heureux que la réforme des retraites occupe la Une de bon nombre de périodiques, même si la presse quotidienne régionale ne fait pas toujours honneur aux mobilisations.

D’ailleurs, que penser si le texte n’est finalement pas adopté ? Peut-on se considérer victorieux quand on n’a fait qu’empêcher une brique de s’ajouter à l’édifice antisocial déjà haut et solide ? Ne ferions-nous pas que remettre à plus tard la pose de cette brique, c’est-à-dire quand des conditions plus propices à la manipulation et à la confusion seront réunies ? N’oublierions-nous pas les autres briques qui sont posées à côté, en cachette (je pense à la médecine du travail, à la police, à la Justice…) ? Par-dessus tout, nous oublierions qu’il faut aussi s’attaquer au reste du mur qui petit à petit nous a enclos. Les grèves et manifestations en opposition à la réforme des retraites ne sont pas un combat qu’on gagne ou qu’on perd, c’est de toutes les façons une minuscule étape dans l’oeuvre de démolition qui doit être entreprise.

Agenda du Monde Libertaire # 1606 du 30 Septembre au 6 Octobre 2010

Vendredi 1er octobre

Metz (57)

19 heures. Meeting avec Didier Bernard du Comité de lutte de Continental Clairoix et l’Union Départementale de la CNT Moselle. Maison des Associations du Sablon, 1, rue Castelnau. 20 heures 30. Concerts : La Saltimplanque & Redkick.

Samedi 2 octobre

Paris XIe

16h 30. Entretien avec Maurice Rajsfus pour son livre Le petit Maurice dans la tourmente, illustration de Mario et Michel D’Agostin aux éditions Tartamudo. Librairie Publico, 145, rue Amelot.

Rochefort-en-Terre (56)

15 heures. Soutien aux antifascistes russes. Projection vidéos et rencontre avec une militante du collectif de soutien aux antifascistes russes. Au Café de la Pente. Entrée libre. 19h 30. Concert anarcho punk rock avec Cartouche, Mauvaise Graine, Death or Glory et Bakounine ! 5 euros.

Avignon (30)

12 heures. Le Comité Vaucluse contre la répression organise une journée de lutte contre toutes les formes de répression avec débat, stands, musique, pique-nique. Le Groupe Gard Vaucluse de la FA y présentera une table de presse. Parc des Libertés, Île de la Barthelasse. Entrée libre.

Lyon (69)

15 heures. Débat avec Alain Brossat : Tous Coupat, tous coupables ! Pour en finir avec le moralisme antiviolence. 18 heures : Pot de rentrée de la librairie. Librairie libertaire LA Gryffe, 5 rue Sébastien Gryphe 69007 LYON, France. Ouverte du lundi au samedi inclus de 14 heures à 19 heures. Téléphone/fax : 0478610225 Courriel : librairie(a)lagryffe.net Site Web: www.lagryffe.net

Dimanche 3 octobre

Saint-Denis (93)

De 15 heures à 17 heures. La Dionyversité, Université populaire de Saint-Denis. L’Assiette au beurre, les images de la révolte. Derrière L’Assiette au beurre, que l’on pourrait traduire par la plus contemporaine expression de « pompe à fric », se cache une revue atypique, dont les 9600 dessins expriment une révolte plus complexe qu’il n’y paraît. Présentation de Michel Dixmier, enseignant et collectionneur. Auteur de L’Assiette au beurre (Maspéro 1972), L’oeil de la police, crimes et châtiments à la belle époque (2007). Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis – 22bis, rue Gabriel Péri – Métro ligne 13, Porte-de-Paris, ou RER D. Entrée libre.

Paris XIe

16 heures. Marc Havet, chanteur subversif et drôle, viendra jouer en soutien à la librairie Quilombo. Trois tarifs possibles : 10 euros (tarif normal), 20 euros (tarif de soutien), 5 euros (tarif petites bourses). Réservation à partir du 7 septembre à la librairie Quilombo au 23, rue Voltaire, 75011 Paris ou par email quilombo(a)globenet.org ou par téléphone 0143712107

Mardi 5 octobre

Saint-Denis (93)

19 heures. La Dionyversité, Université populaire de Saint-Denis. Cycle : Wilhelm Reich. Premier cours : Vie de Wilhelm Reich. Présentation de Jacques Lesage de La Haye, psychanalyste, il s’est énormément investi dans la connaissance et la pratique reichiennes. Bourse du Travail de Saint-Denis, 9-11, rue Genin, Métro ligne 13, Porte-de-Paris, ou RER D. Entrée libre.

Jeudi 7 octobre

Saint-Denis (93)

19 heures. La Dionyversité, Université populaire de Saint-Denis. Cycle : Education populaire, éducation nouvelle, education libertaire ? Premier cours : Retour sur les Université populaires. Présentation de Hugues Lenoir, professeur-chercheur en sciences sociales à l’Université Paris X, et auteur de différents ouvrages et contributions sur les questions du syndicalisme, de la formation et de l’éducation. Il a déjà assuré à la Dionyversité un premier cycle consacré à l’éducation populaire. Bourse du Travail de Saint-Denis, 9-11, rue Genin, Métro ligne 13, Porte-de-Paris, ou RER D. Entrée libre.

Vendredi 8 octobre

Saint-Dié-des-Vosges (88)

14 heures. Philippe Pelletier présentera son livre Élisée Reclus, géographie et anarchie dans le cadre du Festival International de Géographie.

Lyon (69)

19h 30. Rencontre-débat avec Gabi Mouesca sur la prison et la lutte armée au pays basque nord. Librairie libertaire La Gryffe, 5 rue Sébastien-Gryphe. Ouverte du lundi au samedi inclus de 14 heures à 19 heures. Téléphone/fax : 0478610225 Courriel : librairie(a)lagryffe.net Site Web: www.lagryffe.net

Samedi 9 octobre

Merlieux (02)

18 heures. Dans le cadre d’une journée commune aux quatre bibliothèques du village, la Bibliothèque Sociale, animée par le groupe Kropotkine de la FA présentera une rencontre-débat sur les AMAP. BS 8, rue de Fouquerolles. Renseignements : 0323801709

Saint-Denis (93)

De 10 heures à 22 heures. Festival documentaire politique et social « Bobines rebelles », organisé par le groupe Henry-Poulaille de la FA, AMAP Court-Circuit et Le Vent du Ch’min. Neuf films seront projetés tout au long de la journée. A l’accueil, seront distribués à prix libre des tickets d’entrée (un ticket pour l’ensemble des projections) et des tickets de repas. Bourse du Travail de Saint-Denis, 9-11, rue Genin, Métro ligne 13, Porte-de-Paris, ou RER D. Entrée libre.

Vendredi 15 octobre

Rouen (76)

20h 30. A l’occasion de la sortie du nouveau recueil de Guy Pique La peau des étrécis, une soirée Voix Libres est proposée. Poètes, liseurs, écrivains en tout genre sont conviés à venir y faire entendre leur création, ou celle ayant retenu leur goût. Librairie l’Insoumise, 128, rue Saint-Hilaire.

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Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l’Internationale des fédérations anarchistes

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Manuel du guérillero urbain

Publié: 30 septembre 2010 par luttennord dans Livres

http://editionslibertalia.com/Manuel-du-guerillero-urbain.html

Il y a quarante ans, en juin 1969, le militant communiste brésilien Carlos Marighela rédigea le Manuel du guérillero urbain. Convaincu que seule l’action armée pourrait mettre fin à la dictature militaire au pouvoir depuis le coup d’État de 1964, il livra dans cet opuscule nombre de conseils pratiques à l’attention des ouvriers et étudiants révolutionnaires de son pays. Abattu en novembre 1969, il a payé de sa vie son engagement dans la guérilla urbaine.

Ce texte est un document politique important. Il contredit la théorie du foco, donc du foyer révolutionnaire en milieu rural, conceptualisée par Che Guevara et Régis Debray. Il illustre une certaine vision de la période post-68 et s’inscrit dans un contexte particulier : celui de la radicalisation de certaines franges de la gauche à l’heure de la dénonciation de l’impérialisme et des luttes tiers-mondistes, celui des « années de plomb » et de la lutte armée en Italie, en Allemagne, en Irlande, mais aussi au Proche-Orient et en Amérique du Sud.

Interdit par le ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin lors de sa première publication en France sous le titre Pour la libération du Brésil, il fut immédiatement réédité par un collectif de 23 éditeurs (Flammarion, Robert Laffont, Minuit, Maspero, Gallimard, Grasset, etc.).

Dans une longue préface, le sociologue Mathieu Rigouste (auteur de L’Ennemi intérieur, La Découverte, 2009) démontre que le texte a eu une circulation paradoxale : il a en effet inspiré les théoriciens de la contre-guérilla à l’initiative du plan Condor. L’histoire éditoriale saisissante de cet ouvrage est développée en postface.

« Toute personne hostile à la dictature militaire et désireuse de la combattre peut faire quelque chose, pour modeste que soit son action. Ceux qui, après avoir lu ce manuel, auront conclu qu’ils ne peuvent rester passifs, je les invite à suivre les instructions que je propose et à s’engager tout de suite dans la lutte. Car en toute hypothèse et dans toutes les circonstances, le devoir du révolutionnaire est de faire la révolution. »

REVUE DE PRESSE

- Le Monde diplomatique, septembre 2009.
« Être appelé “agresseur” ou “terroriste” dans le Brésil d’aujourd’hui honore le citoyen, puisque cela signifie qu’il lutte, les armes à la main, contre la monstruosité et l’abjection que représente l’actuelle dictature militaire. » Dans ce texte explicitement conçu pour la situation brésilienne, mais interdit dans la plupart des pays — dont la France— où il fut publié entre 1969 et 1970, le communiste brésilien Carlos Marighela lègue ce qu’il a compris de la révolution et de la contre-révolution : « Une concurrence pour s’approprier la population. » Appelant à la lutte armée, en explicitant les méthodes (en termes d’ailleurs très généraux, quand on le lit avec le recul), il parie sur le processus d’autoengendrement « action-répression », supposé favoriser la complicité « entre le peuple et les guérilleros ». Ce sera un pari perdu. En revanche, explique Mathieu Rigouste dans sa préface, il a été pris très au sérieux par l’internationale de la terreur qui l’a utilisé pour mettre au point ses techniques de contre-insurrection : « De nombreuses archives de l’Ecole supérieure de guerre brésilienne parlent du livre comme du “texte de base” employé par les subversifs. » Payant au prix fort son engagement, Marighela fut capturé et exécuté le 4 novembre 1969. Maurice Lemoine.

- Le Matricule des Anges, juillet-août 2009.
Le grand mérite de cette réédition, grâce à la préface très informée de Mathieu Rigouste, c’est de mettre l’accent sur la fortune paradoxale du texte […]. Le modèle de contre-insurrection français, né en Algérie et réhabilité depuis les années 90, semble durablement fasciné par des pratiques (guerre des nerfs, assassinat ciblé, attentats) qu’il s’approprie. GM.

Le contrôle social en société dite démocratique

Publié: 21 septembre 2010 par luttennord dans Livres

Photo de couverture: mort de Carlo GULIANI, Gênes, 20 juillet 2001.

Brochure de l’Union Locale La Commune -Rennes, Editions du Monde Libertaire. 58 pages. 2003. 5€.

4ième de COUV’:

« C’EST L’ANARCHIE ! »

Qui n’a jamais entendu cette expression, employée pour parler d’une situation chaotique ? Pour ses détracteurs(trices), une société anarchiste serait proche de la jungle, alors que nos sociétés « démocratiques » seraient organisées…
Et pourtant… la misère, les obscurantismes et les guerres n’ont jamais été aussi présents… La démocratie telle que nous la vivons est donc loin d’être neutre politiquement: seuls les riches et les puissants s’y retrouvent et ont intérêt à maintenir le système en place.

Là où les dictatures fascistes et communistes ont inventé le camp de concentration et le goulag, le système démocratique bourgeois utilise un procédé qui lui est propre: le contrôle social. Il s’agit d’intégrer de force l’individu-e au système, ou mieux de l’y faire adhérer de lui-même selon le principe bien connu de la servitude volontaire décrit par La Boëtie. En parallèle, il convient desurveiller d’une façon ou d’une autre les individu-e-s pour anticiper et repérer dès l’origine toute velléité contestataire. Le système démocratique bourgeois n’hésite pas enfin, à réprimer les comportements déviants sous prétexte de sécurité.

Le thème central de cette brochure est l’analyse de cette logique intégration-surveillance-répression, omniprésente dans notre quotidien. Les médias, la vidéosurveillance, le travail salarié, l’implication « citoyenne », le discours sécuritaire… sont autant d’outils au service du maintien de l’ordre établi.

S’il est évident qu’une société doit être organisée pour fonctionner, encore faut-il savoir au service de qui. On passe très vite de la morale à l’ordre moral… et de l’ordre moral à la perpétuation de l’ordre social… Le groupe dominant tente d’instaurer le respect de ses propres valeurs ; celles-ci se transformeront en normes puis s’organiseront en « idéal ». L’institutionnalisation des normes se réalisant soit par l’intériorisation, soit par l’établissement d’un système de sanctions.

C’est pourquoi nous abordons quelques pistes pour résister dès aujourd’hui, en rappelant qu’il est possible de construire d’autres formes d’organisation sociale, qui seront librement choisies par toutes et tous, selon les principes de la liberté comme base, l’égalité économique et sociale comme moyen et la fraternité comme but…

Le Contrôle idéologique

Longtemps, cet ordre moral a été assuré par la famille, l’Etat, l’école, l’armée, et peut-être surtout par l’Eglise. Ses objectifs sont les suivants: justifier les inégalités sociales. Faire accepter l’ordre établi par ceux-là mêmes qui le subissent, en le légitimant comme naturel, ou comme expression de la volonté divine. Prêcher la résignation. Favoriser l’apprentissage de formes de relations sociales fondées sur la soumission et l’aliénation. Privilégier des qualités telles que l’ordre ou la discipline au détriment de l’esprit critique. Valoriser le culte du chef et s’appuyer sur le charisme individuel. Faire adhérer à l’idéologie républicaine et à la patrie. Tels ont été les leitmotivs permanents au cours des siècles. De plus, la collusion entre ces différents « agents » du maintien de l’ordre décuple la force de leurs interventions ; les influences réciproques des préférences idéologiques de tous les « acteurs » de la socialisation se renforcent mutuellement puisque leurs choix convergent généralement.
Pour assurer l’ordre public, l’Etat prend appui directement sur la famille ; l’Eglise défend des valeurs morales fondatrices de la famille traditionnelle ; tout au long de l’Histoire, cette même Eglise apporte sans défaillance sa caution morale aux pouvoirs politiques les plus belliqueux.
Aujourd’hui, ce contrôle idéologique prend la forme d’un nouveau contrôle social, pour formater le citoyen et piéger le consommateur.

Un nouveau contrôle social

Soumis aujourd’hui à la concurrence vigoureuse d’autres instances de socialisation, les piliers classiques de l’ordre moral, « marqueurs d’identité », ont vieilli: dissolution de la famille fragilisée par l’individualisme ; éclatement de l’école, objet de multiples tensions ; déclin du religieux (même s’il est relatif) ; effacement de l’Etat (même s’il est sournois). Si l’ordre moral est une tentative de figer la morale, par laquelle le groupe dominant prétend imposer ses valeurs qui deviennent les normes, il peut le faire de différentes manières. Il peut gérer en douceur les relations sociales si le rapport de forces est en sa faveur, s’il ne rencontre aucune résistance. Il devient agressif si son existence est menacée, si la faible adhésion de l’ensemble des individus met en péril sa cohésion. Si les régimes autoritaires ont, sans ambiguïté, choisi la force, la brutalité, ce qu’on appelle les démocraties libérales élaborent un système beaucoup moins visible, beaucoup plus subtil en vue d’une « pacification de l’existence ». Il y a plusieurs manières de réduire au silence ceux qui s’élèvent contre l’orthodoxie.

Depuis les années 60, l’autorité, sous sa forme traditionnelle, subit une crise. Emergent de nouvelles formes d’autorité, fondées sur une régulation plus souple, sur la « négociation », bénéficiant de l’influence subtile des propagandistes professionnels. Et par conséquent, de nouvelles dominations, plus difficiles à identifier. La soumission et le contrôle des consciences sont acquis non par la force ou les démonstrations de puissance, mais par la séduction. Nous sommes entrés dans l’ère de l’exploitation douce, de l’oppression souriante.
Les psychotropes, les antidépresseurs, le conditionnement, la manipulation, l’hypnose sont préférés à la matraque. L’autocensure à l’interdit. La malléabilité de l’homme, sa plasticité presque infinie font naître un rêve dans la tête des dirigeants: nous rendre béats, euphoriques.L’idéal étant une population docile qu’il serait inutile de contraindre parce qu’elle aurait « l’amour de sa servitude ». Il faut se rappeler l’avertissement de B.F. Skinner, psychologue du comportement: « De ce que l’homme peut faire de l’homme, nous n’avons encore rien vu ». [cité dans « L’homme remodelé » -V. Packard].

Ce contrôle en douceur s’effectue par plusieurs voies, plus ou moins développées, selon les circonstances, selon les priorités des politiques nationales: l’imprégnation souvent inconsciente des individus par la culture, l’asservissement des désirs et aspirations de ces individus à l’appareil de production capitaliste ; la surveillance généralisée de la vie quotidienne ; la mise en place, à travers les lois d’aménagement du territoire et la réforme de l’Etat, d’une démocratie participative fondée sur une prétendue « exigence de proximité ».

« L’endoctrinement est à la démocratie ce que la coercition est à la dictature », écrit Noam CHOMSKY, penseur radical américain, professeur de linguistique au M.I.T. L’originalité de la société capitaliste réside dans l’utilisation de la technologie, plutôt que dans la terreur, pour obtenir la cohésion des forces sociales. Or les progrès de la technologie s’avèrent déterminants dans le perfectionnement des techniques de surveillance et d’encadrement collectif. Les méthodes, de plus en plus sophistiquées, souvent indolores, parfois même agréables, du conditionnement, de la manipulation permettent un contrôle discret, consensuel, voire coopératif, et de ce fait beaucoup plus insidieux.

Cette recherche de l’intégration des individus dans la société peut conduire à un « totalitarisme soft ». Comme l’exprime Herbert Marcuse:
« Le totalitarisme n’est pas seulement une uniformisation politique terroriste, c’est aussi une uniformisation économico-technique non terroriste qui fonctionne en manipulant les besoins au nom d’un faux intérêt général. » Ce qui est en train de se mettre en place, c’est ce que nous décrivaient, avec un sens remarquable de l’anticipation, Aldous Huxley dans « Le meilleur des mondes » et George ORWELL dans « 1984 ». Un ordre politico-social qui aliène l’individu plus fortement que jamais, une société totalitaire mécanisée, standardisée, automatisée, « fordisée ». Un monde où tout est programmé parce que l’imprévisible, l’aléatoire, le pulsionnel, l’imaginaire, bref le vivant, troublent la belle ordonnance du système et constituent des dangers permanents. Un monde « horriblement parfait ».

Aldous Huxley écrivait dans « Retour au meilleur des mondes » (Librairie Plon, 1959): « Par le moyen de méthodes toujours plus efficaces de manipulation mentale, les démocraties changeront de nature. Les vieilles formes pittoresques -élections, parlements, hautes cours de justice- demeureront, mais la substance sous-jacente sera une nouvelle forme de totalitarisme non-violent. Toutes les appellations étaient au bon vieux temps, la démocratie et la liberté seront les thèmes de toutes les émissions radiodiffusées et de tous les éditoriaux mais (…) l’oligarchie au pouvoir et son élite hautement qualifiée de soldats, de policiers, de fabricants de pensée, de manipulateurs mentaux mènera tout et tout le monde comme bon lui semblera. »

« Plus une société devient libre, plus il est difficile d’utiliser la force », écrit Noam CHOMSKY. Il ne faut pas en conclure pour autant que la brutalité a disparu, car les multiples pièges de nos sociétés technocratiques ne réussissent pas, malgré leurs prouesses, à transformer tous les individus en citoyens dociles, stationnant dans les créneaux laissés libres. Les sociétés capitalistes créent même tant de frustrations, de misère, suscitent tant de haine aujourd’hui qu’elles deviennent la cible de contestation plus ou moins violente. C’est à ce moment que le consensuel prend fin, et que le disciplinaire intervient: le contrôle social se muscle pour maîtriser « sauvageons » (dixit Chevènement) et fauteurs de troubles. C’est ce jeu permanent et pervers entre la carotte et le bâton que tentent de décrire les pages suivantes.