Articles Tagués ‘CNT Lille’


Mise à jour (12h30) : ajout du récit des militants de l’Action Antifa NP2C.

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La police est venue en nombre (15 camions ! voir les photos ci-après) hier après la manif contre la Loi Travail pour attaquer le local syndical de la CNT de Lille.

Sans raison apparente, les flics ont forcé le rideau de fer du local situé au 32 rue d’Arras, (difficilement) enfoncé la porte au belier (voir la vidéo plus bas), cassé une vitre, violenté les militants présents dans le local, procédé à une fouille minitieuse et illégale (sans aucun mandat de perquisition) du local, gazé les militants et les passants s’étant rasssemblés en solidarité dans la rue d’Arras et placés en garde à vue – sans aucun motif – deux personnes qui qui se trouvaient dans le local.

Retour en images et en communiqués sur une journée ou l’État « socialiste » et sa police ont révélé leur niveau de fascisation avancé :

Communiqué de l’union des syndicats CNT de Lille suite à l’intrusion de la police dans son local de la rue d’Arras :

Dans le cadre de la lutte contre la loi Travail, une manifestation a eu lieu ce mercredi 20 avril 2016 à Lille. Suite à celle-ci, quelques militant-e-s se sont retrouvé-e-s à la Maison des syndicats CNT, 32 rue d’Arras à Lille, pour ranger le matériel et faire le point. Ils/elles ont ensuite été rejoint-e-s par d’autres camarades.

C’est alors que des forces de l’ordre sont arrivées au local. Ils ont exigé de rentrer mais sans fournir aucun document légal. En l’absence de ces documents expliquant leur démarche et justifiant de leur droit, les militants présent-e-s leur ont refusé pacifiquement l’accès.

Les forces de l’ordre ont alors menacé de casser la vitrine et pénétrer par la violence. Elles ont fini par défoncer la porte au bélier, pénétrer dans le local, saccager une partie du matériel et procéder à une fouille en profondeur des lieux. Les militant-e-s présent-e-s ont gardé leur calme. Deux personnes ont été interpellées et sont actuellement retenues au commissariat central de Lille.

Saccager un local syndical, c’est comme monter à l’assaut d’une Bourse du Travail. Un local syndical est un outil de défense pour les travailleurs/euses, un lieu d’accueil dans lequel les militant-e-s et les personnes qui nous sollicitent doivent pouvoir se retrouver en toute sérénité.

L’union des syndicats CNT de Lille réaffirme sa détermination dans la lutte contre la loi Travail. Ici comme ailleurs, ne nous laissons pas intimider par les violences policières !

Lille, 20 avril 2016

Union locale des syndicats CNT de Lille
32 rue d’Arras
59000 LILLE
Courriel : ul-lille [at] cnt-f.org

CNT Lille

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Dans les minutes qui ont suivi le saccage du local de la CNT à Lille et les violences policières qui eurent lieu au sein du local et dans le quartier, les flics ont choisi d’interpeller deux camarades de façons totalement hasardeuse, un policier présent déclarant même à un de ses collègues : « prends en pas qu’un, au moins deux ».
A ce moment, les gradés présents affirmaient les avoir interpellé pour avoir manifesté le visage couvert, ce qui est absolument faux, et aurait pu être prouvé par de nombreuses images de la manifestation. Par la suite, les policiers modifièrent leur version : désormais ils étaient arrêtés pour une vitrine du magasin printemps qui a été détruite par un jet de bouteille en verre. C’est la version qu’ils ont alors donné aux manifestants devant le commissariat et qu’ils propageaient à ce moment là à tous les relais de presse présents (les dépêches à ce moment le confirme).
Ensuite, face à l’énorme buzz médiatique de l’affaire (plus de 1000 partages des photos du local dévasté en quelques heures). La version policière prend alors une autre tournure bien plus grave pour nos camarades, à eux deux, ils auraient attaqué, de manière isolée et sans aucun témoin, 5 membres de la brigade anti criminalité, avant de réussir à prendre la fuite vers le quartier moulins.
Cette version est non seulement grotesque mais surtout mensongère. Elle implique de lourds risques judiciaires pour nos camarades, et l’on connaît parfaitement le rôle répressif que tient la justice dans les mouvements sociaux.
Qu’en est il de l’impunité des flics qui ont lynché au sol plusieurs dizaines de personnes dans la rue et dans le local ? Qu’en est il des gamins de 12 ans gazés au coin du quartier ?
Qu’en est il des mères de famille insultées par les membres de la bac et des motards alors qu’elles demandaient la raison d’un tel attroupement policier ?
La police est un ramassis de menteurs, de lâches ultra-violents entièrement dévoués à réprimer toute contestation, au service du PS aujourd’hui comme de la droite hier.
Il n’y a que deux camps, c’est eux ou c’est nous. Désormais ne nous laissons plus faire.

Action Antifasciste NP2C

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LILLE, 20 AVRIL
Répression ciblée et intimidation policière après la manifestation contre la loi travail.

Aujourd’hui, la manifestation contre la loi-travail n’a pas autant rassemblée que lors de ses précédentes éditions, mais s’est démarquée par un caractère nettement plus offensif. Elle avance derrière les banderoles des étudiants de Lille1 qui s’avèreront prophétiques, la première reprenant le mots d’ordre de la CNE « Ni chair à patron, ni chair à matraque » et la deuxième affichant un « Ceci n’est pas un exercice ».

L’unef comme les syndicat pro brillent par leur quais absence. Après une vaine tentative, assez ridicule, les porteurs de banderoles n’étant guère plus de 5, c’est le cortège déter, d’environ trois à quatre cent individus, qui prend la tête de la manif, pour la première fois à Lille. Slogans véner, fumi, pétards. On avance, suivis par les réformistes et les mous qui tirent la gueule. Les ampoules de peinture volent sur les banques. Des copains collent des affichent sur les vitrines.
La police, d’abord discrète, monte dans les tours. Rue nationale, elle bloque la rue pour écourter la manif, nous obligeant à bifurquer. Les flics nous mettent la pression.

Dans la rue de l’hopital militaire, des BACeux jaillissent de la porte cochère d’une école de commerce et tentent de chopper deux copains qui collent des affiches. Sans succès. Une bonne réaction collective les en empêchent. La foule gueule « Tout le monde déteste la police » et continue.

Mais voilà que les mous veulent nous laisser tous seuls face aux keufs et traine la patte derrière. Il faudra de vigoureux « Tous ensemble » pour leur forcer la main et les amener à se solidariser. Ils s’y résoudront finalement. C’est le minimum syndical, certainement

La manif parvient à son terme, place de la rep. Et c’est là que ça commence à vraiment partir en sucette. Nous partons à une cinquantaine groupé pour nous rendre rue d’Arras, à l’insoumise, librairie occupée, pour réunir l’AG de lutte. Des BACeux nous suivent sur le trottoir d’en face. Arrivé à portée de l’insoumise, des motards de la nationale déboulent. Des BACeux courent. Ils nous empêchent de tenir notre AG. Les flics nous poussent rue d’Arras et s’arrêtent devant le local de la CNT, un cinquantaine de mètres plus loin, où une dizaine de personne sont rassemblées. Et là, des keufs comme si l’en pleuvait. Au moins 20 fourgons de CRS. Des baceux à foison. Des commissaires et des RG… La fête du poulet. Ils veulent se faire les radicaux… C’est clair! Au moins une centaine de bleus armurés bloquent la rue. La foule se rassemblent gueulant les refrains anti-chtars et des « Libérez nos camarades. Des gens restés place de la rep raboulent. Ca gaze lacrymogène.

La maison condé défonce la porte de la CNT, bien qu’un local syndical ne soit pas sensé légalement être forcé de la sorte. Résultat, le local est retourné. Les copains dedans rudoyés. Allongés par terre, matraques sur la gueule. Après hésitations, les fins limiers arrêtent deux copains au hasard, toi, euh non toi, toi, non, euh, bon vous deux. Direction GAV. Bon courage pour trouver des charges solides contre eux. Tout ce cinéma pour un peu de peinture sur les magnifiques uniformes de la police. Le commissaire en chef présent pendant « l’opération » l’a fait savoir. « Vous lancez de la peinture, on vous nique » en substance. C’est une basse vengeance politique.

AG contre la Loi Travail Lille

Vidéos et photos de l’intervention :

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Plus de photos de l’ensemble de l’intervention des flics sur la page Facebook de l’AFA Lille.


3000 personnes à la manif de Calais

Montage par le collectif Nante Révoltée

Communiqué du collectif unitaire d’organisation de la manifestation du 23 janvier 2016 à Calais :

Ce samedi 23 janvier, 3000 migrants, réfugiés de la jungle, réfugiés et sans-papiers de Paris, de Marseille, de Lille et d’ailleurs, membres de mouvements de solidarité de Calais et sa région et d’autres villes, militantEs,venus d’Angleterre, de Belgique et d’Allemagne ont manifesté à Calais. C’est la plus grosse mobilisation sur ce sujet ayant eu lieu à Calais. Au même moment des manifestations du même type ont eu lieu à Evros à la frontière entre la Grèce et la Turquie et à Lampedusa.

Malgré quelques provocations, très peu nombreuses, de l’extrême-droite, la manifestation a eu le visage de la détermination et de la solidarité.

La confiance transmise par cette magnifique manifestation a amené des centaines de migrants à décider d’obtenir ce qu’ils revendiquent légitimement, leur liberté de circulation. Après la fin de la manifestation, débordant les forces de police ils ont manifesté jusqu’au port pour tenter d’embarquer sur un bateau. Plusieurs dizaines ont même réussi à entrer sur un ferry à quai.

Suite à cette action la police a arrêté au moins 11 personnes solidaires et 24 migrants. La manifestation a été la démonstration que la solidarité est un projet de société qui a bien plus d’avenir que les politiques menées actuellement, qui font de Calais une ville sinistrée et barbelée.

Nous exigeons donc la libération immédiate de touTEs les manifestantEs arrêtéEs quels que soient leur statut ou leur nationalité et le retrait de toutes les charges.

Le collectif unitaire d’organisation de la manifestation (ATMF, CNT-RP, CISPM, CSP 75, Droits Devant !!!, NPA)

 

Par ailleurs, suite aux arrestations ayant eu lieu ce samedi, un nouveau rassemblement est organisé aujourd’hui à 13h30 à Boulogne-sur-Mer :

Lundi 25 janvier à 13h30, un rassemblement de soutien est organisé devant le TGI de Boulogne-sur-Mer pour soutenir six habitants du bidonville et deux militants associatifs poursuivis suite à l’occupation d’un ferry dans le port de Calais après la manifestation du 23/01.

D’autre part, trois militantes italiennes présentes samedi à Calais ont été placées au CRA (centre de rétention administrative) de Lesquin avec une OQTF (obligation de quitter le territoire français).

CNT Lille

 

L’Action Antifasciste NP2C et la CNT Lille ont également publiés des communiqués suite au fusil brandit par un groupe d’extrême-droite contre les manifestants – dont personne ne parle – et au tag « Nik la France » sur la statue de De Gaulle – qui, en revanche, est condamné uninanimement par le système (de l’extrême-droite institutionnelle à la « gauche » de gouvernement) :

Tag "nik la France" sur la statue de De Gaulle

Depuis quelques jours un emballement médiatique sans précédent se produit autour d’une simple photo d’un tag. Toute la classe politique se déchaîne suite à cette manifestation de solidarité avec les migrants. Pour une simple inscription à la peinture sur une statue de l’ancien président De Gaulle.
Il nous semble donc bon de faire une mise au point puisque nombre de nos militants étaient présents à cette manifestation comme souvent dans les mobilisations calaisiennes que nous soutenons activement.
Rendons d’abord à César ce qui lui appartient : nous ne sommes malheureusement pas à l’origine du tag « nik la france » sur la statue du général. Pour autant, n’attendez pas de nous une seconde que nous condamnions celui-ci.
Tout d’abord il s’agit d’une simple inscription sur une statue, rien de plus. Par ailleurs, nous vomissons intégralement ce personnage et tout ceux de Philippot à Morano qui s’en revendiquent. De Gaulle est l’homme qui massacrait à Paris des centaines d’Algériens en 1961, et cent fois plus de nos frères et soeurs revolutionnaires qui, en Algérie, combattaient pour leur légitime libération nationale. De Gaulle est l’homme qui a largement construit la Françafrique, ce système de domination qui permet depuis 50 ans à la France de piller les pays d’Afrique et d’empêcher leur auto détermination par, notamment, la mise en place de dictateurs criminels. De Gaulle et son système entièrement dévoué à l’enrichissement de la bourgeoisie est à l’origine de millions de morts à travers le monde.
Cet homme est une honte, toutes ses statues mériteraient d’être détruites.

Cette anecdote permet encore une fois à l’intégralité de la classe politique de montrer son incroyable niveau de bêtise. Depuis la fermeture de Sangatte, la situation des migrants est désastreuse, ces hommes et ces femmes quittent les guerres dont NOS pays sont à l’origine : Afghanistan, Irak, Lybie, Syrie… Ils fuient les bombardements, les massacres, la misère. Dans leur volonté de s’en sortir ils affrontent la mort quotidienne dans des bateaux de fortune. Ils subissent ensuite les insultes, les violences policières, la misère et les maladies au sein même de nos « grands pays développés riches et aux valeurs universelles ».
Samedi la manifestation avait pour but de réclamer – notamment – des conditions de vie décentes pour les migrants, l’ouverture des frontières, le respect et la dignité. Des valeurs pourtant largement mises en avant par la République Française.
Au cours de la manifestation, un militant néo-nazi qui pose en photo devant des drapeaux SS a brandi un fusil sur la manifestation. Cet événement a largement été ignoré par la même caste qui s’est tant indigné d’une simple inscription inoffensive.

Tous les mois, des migrants meurent à Calais.
Tous les jours, les bombardements de la coalition tuent pèle-mêle des civils syriens et kurdes. Ces derniers sont pourtant ceux qui combattent en première ligne face à Daesh. Tout ça, dans le silence complet de la classe politique et des médias qui se sont pourtant déchaînés pour ce simple tag déjà effacé.
A tout ceux là et à tous les citoyens toujours impassibles qui font les effarouchés : vous faites preuve d’une hypocrisie sans nom.

Quand à nous, nous choisirons toujours le camp des oppressés, des victimes de la violence bourgeoise et étatique. Au côté des migrants, des rroms, des musulmans, des chômeurs, des ouvriers qui séquestrent leurs patrons, des jeunes face à la police.

Quitte à être ultra minoritaire nous tiendrons la ligne de nos positions car elles sont justes et légitimes : liberté de circulation, dissolution des forces policières, dignité et justice pour les victimes des violences de l’Etat et de la bourgeoisie.

Avant de finir nous voulions vous rappeller cette citation de l’ancien président, cette ordure : « Voulez-vous être bougnoulisés ? Voyons, Dronne ! Donneriez-vous votre fille à marier à un bougnoule ? » ‪#‎SansCommentaires‬

A bientôt dans les luttes et dans la rue. La où nous sommes quotidiennement.

Action Antifasciste NP2C

 

Dans un article publié le 24 janvier 2016 sur son site internet et le lendemain dans son édition papier, la Voix du Nord écrit que la statue de Charles de Gaulle – située place d’Armes à Calais – a été taguée « par ce qui semble être des militants de la Confédération nationale des travailleurs ». Quel que soit le mal qu’elle pense du général de Gaulle, la CNT dément cette information inexacte et décline toute responsabilité concernant ce graffiti.

Dans le même article, la Voix du Nord évoque la personne qui, samedi après-midi, a menacé les manifestants et les migrants avec un fusil. Les journalistes parlent « d’une famille de Calaisiens, pris à partie par des manifestants » et d’une vidéo dont les « images ne montrent pas qui est à l’origine de cet affrontement ».

Plusieurs témoignages sont pourtant très clairs. Exemple :

« Cette famille se trouvait dans une rue perpendiculaire à la manifestation. Elle est sortie de chez elle en insultant et en agressant à tout va les manifestants et migrants. Quand ceux-ci sont allés leur demander de ne pas réagir comme cela et de rentrer chez eux, c’est à ce moment que l’arme a été sortie ». Autre témoignage : « Lorsque le cortège arrive au coin d’une petite rue pavillonnaire, deux hommes sortent de leur jardin pour invectiver et provoquer les réfugiés. Un groupe s’approche alors de la maison. Les deux hommes continuent les insultes et les doigts d’honneur. Va alors commencer une partie de ping-pong d’insultes.

Almamy Kanouté, militant associatif de la banlieue parisienne, va très vite intervenir pour tenter de calmer le père de famille en lui demandant de rentrer chez lui pour éviter que ça ne dégénère d’avantage. L’homme refuse, reste dehors. Sa femme le supplie de rentrer mais il préfère rester, et est visiblement prêt à en découdre. C’est à ce moment que le jeune, qui semble être son fils, rentre dans la maison et ressort quelques secondes plus tard armé d’un fusil et le dirige vers la foule puis en l’air ».

Et puis, cette famille n’est pas une famille lambda. Elle milite activement dans l’extrême-droite radicale calaisienne. Cela, la Voix du Nord ne le dit pas.

CNT Lille