Lille : la police saccage sans raison le local du syndicat CNT

Publié: 21 avril 2016 par ironstack dans Infos, Syndicalisme
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Mise à jour (12h30) : ajout du récit des militants de l’Action Antifa NP2C.

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La police est venue en nombre (15 camions ! voir les photos ci-après) hier après la manif contre la Loi Travail pour attaquer le local syndical de la CNT de Lille.

Sans raison apparente, les flics ont forcé le rideau de fer du local situé au 32 rue d’Arras, (difficilement) enfoncé la porte au belier (voir la vidéo plus bas), cassé une vitre, violenté les militants présents dans le local, procédé à une fouille minitieuse et illégale (sans aucun mandat de perquisition) du local, gazé les militants et les passants s’étant rasssemblés en solidarité dans la rue d’Arras et placés en garde à vue – sans aucun motif – deux personnes qui qui se trouvaient dans le local.

Retour en images et en communiqués sur une journée ou l’État « socialiste » et sa police ont révélé leur niveau de fascisation avancé :

Communiqué de l’union des syndicats CNT de Lille suite à l’intrusion de la police dans son local de la rue d’Arras :

Dans le cadre de la lutte contre la loi Travail, une manifestation a eu lieu ce mercredi 20 avril 2016 à Lille. Suite à celle-ci, quelques militant-e-s se sont retrouvé-e-s à la Maison des syndicats CNT, 32 rue d’Arras à Lille, pour ranger le matériel et faire le point. Ils/elles ont ensuite été rejoint-e-s par d’autres camarades.

C’est alors que des forces de l’ordre sont arrivées au local. Ils ont exigé de rentrer mais sans fournir aucun document légal. En l’absence de ces documents expliquant leur démarche et justifiant de leur droit, les militants présent-e-s leur ont refusé pacifiquement l’accès.

Les forces de l’ordre ont alors menacé de casser la vitrine et pénétrer par la violence. Elles ont fini par défoncer la porte au bélier, pénétrer dans le local, saccager une partie du matériel et procéder à une fouille en profondeur des lieux. Les militant-e-s présent-e-s ont gardé leur calme. Deux personnes ont été interpellées et sont actuellement retenues au commissariat central de Lille.

Saccager un local syndical, c’est comme monter à l’assaut d’une Bourse du Travail. Un local syndical est un outil de défense pour les travailleurs/euses, un lieu d’accueil dans lequel les militant-e-s et les personnes qui nous sollicitent doivent pouvoir se retrouver en toute sérénité.

L’union des syndicats CNT de Lille réaffirme sa détermination dans la lutte contre la loi Travail. Ici comme ailleurs, ne nous laissons pas intimider par les violences policières !

Lille, 20 avril 2016

Union locale des syndicats CNT de Lille
32 rue d’Arras
59000 LILLE
Courriel : ul-lille [at] cnt-f.org

CNT Lille

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Dans les minutes qui ont suivi le saccage du local de la CNT à Lille et les violences policières qui eurent lieu au sein du local et dans le quartier, les flics ont choisi d’interpeller deux camarades de façons totalement hasardeuse, un policier présent déclarant même à un de ses collègues : « prends en pas qu’un, au moins deux ».
A ce moment, les gradés présents affirmaient les avoir interpellé pour avoir manifesté le visage couvert, ce qui est absolument faux, et aurait pu être prouvé par de nombreuses images de la manifestation. Par la suite, les policiers modifièrent leur version : désormais ils étaient arrêtés pour une vitrine du magasin printemps qui a été détruite par un jet de bouteille en verre. C’est la version qu’ils ont alors donné aux manifestants devant le commissariat et qu’ils propageaient à ce moment là à tous les relais de presse présents (les dépêches à ce moment le confirme).
Ensuite, face à l’énorme buzz médiatique de l’affaire (plus de 1000 partages des photos du local dévasté en quelques heures). La version policière prend alors une autre tournure bien plus grave pour nos camarades, à eux deux, ils auraient attaqué, de manière isolée et sans aucun témoin, 5 membres de la brigade anti criminalité, avant de réussir à prendre la fuite vers le quartier moulins.
Cette version est non seulement grotesque mais surtout mensongère. Elle implique de lourds risques judiciaires pour nos camarades, et l’on connaît parfaitement le rôle répressif que tient la justice dans les mouvements sociaux.
Qu’en est il de l’impunité des flics qui ont lynché au sol plusieurs dizaines de personnes dans la rue et dans le local ? Qu’en est il des gamins de 12 ans gazés au coin du quartier ?
Qu’en est il des mères de famille insultées par les membres de la bac et des motards alors qu’elles demandaient la raison d’un tel attroupement policier ?
La police est un ramassis de menteurs, de lâches ultra-violents entièrement dévoués à réprimer toute contestation, au service du PS aujourd’hui comme de la droite hier.
Il n’y a que deux camps, c’est eux ou c’est nous. Désormais ne nous laissons plus faire.

Action Antifasciste NP2C

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LILLE, 20 AVRIL
Répression ciblée et intimidation policière après la manifestation contre la loi travail.

Aujourd’hui, la manifestation contre la loi-travail n’a pas autant rassemblée que lors de ses précédentes éditions, mais s’est démarquée par un caractère nettement plus offensif. Elle avance derrière les banderoles des étudiants de Lille1 qui s’avèreront prophétiques, la première reprenant le mots d’ordre de la CNE « Ni chair à patron, ni chair à matraque » et la deuxième affichant un « Ceci n’est pas un exercice ».

L’unef comme les syndicat pro brillent par leur quais absence. Après une vaine tentative, assez ridicule, les porteurs de banderoles n’étant guère plus de 5, c’est le cortège déter, d’environ trois à quatre cent individus, qui prend la tête de la manif, pour la première fois à Lille. Slogans véner, fumi, pétards. On avance, suivis par les réformistes et les mous qui tirent la gueule. Les ampoules de peinture volent sur les banques. Des copains collent des affichent sur les vitrines.
La police, d’abord discrète, monte dans les tours. Rue nationale, elle bloque la rue pour écourter la manif, nous obligeant à bifurquer. Les flics nous mettent la pression.

Dans la rue de l’hopital militaire, des BACeux jaillissent de la porte cochère d’une école de commerce et tentent de chopper deux copains qui collent des affiches. Sans succès. Une bonne réaction collective les en empêchent. La foule gueule « Tout le monde déteste la police » et continue.

Mais voilà que les mous veulent nous laisser tous seuls face aux keufs et traine la patte derrière. Il faudra de vigoureux « Tous ensemble » pour leur forcer la main et les amener à se solidariser. Ils s’y résoudront finalement. C’est le minimum syndical, certainement

La manif parvient à son terme, place de la rep. Et c’est là que ça commence à vraiment partir en sucette. Nous partons à une cinquantaine groupé pour nous rendre rue d’Arras, à l’insoumise, librairie occupée, pour réunir l’AG de lutte. Des BACeux nous suivent sur le trottoir d’en face. Arrivé à portée de l’insoumise, des motards de la nationale déboulent. Des BACeux courent. Ils nous empêchent de tenir notre AG. Les flics nous poussent rue d’Arras et s’arrêtent devant le local de la CNT, un cinquantaine de mètres plus loin, où une dizaine de personne sont rassemblées. Et là, des keufs comme si l’en pleuvait. Au moins 20 fourgons de CRS. Des baceux à foison. Des commissaires et des RG… La fête du poulet. Ils veulent se faire les radicaux… C’est clair! Au moins une centaine de bleus armurés bloquent la rue. La foule se rassemblent gueulant les refrains anti-chtars et des « Libérez nos camarades. Des gens restés place de la rep raboulent. Ca gaze lacrymogène.

La maison condé défonce la porte de la CNT, bien qu’un local syndical ne soit pas sensé légalement être forcé de la sorte. Résultat, le local est retourné. Les copains dedans rudoyés. Allongés par terre, matraques sur la gueule. Après hésitations, les fins limiers arrêtent deux copains au hasard, toi, euh non toi, toi, non, euh, bon vous deux. Direction GAV. Bon courage pour trouver des charges solides contre eux. Tout ce cinéma pour un peu de peinture sur les magnifiques uniformes de la police. Le commissaire en chef présent pendant « l’opération » l’a fait savoir. « Vous lancez de la peinture, on vous nique » en substance. C’est une basse vengeance politique.

AG contre la Loi Travail Lille

Vidéos et photos de l’intervention :

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Plus de photos de l’ensemble de l’intervention des flics sur la page Facebook de l’AFA Lille.

commentaires
  1. Affligeant, révoltant.

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