Qui se cache derrière les bailleulois en colère ?

Publié: 8 décembre 2009 par luttennord dans Infos
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Pour faire suite au précedent article de luttennord, voici un article de la voix du nord qui vient corroborer nos propos.

Qui se cache réellement derrière le collectif des Bailleulois en colère ?

samedi 05.12.2009, 05:03 – La Voix du Nord

 Dimanche, le collectif a bloqué l'entrée du terrain destiné à accueillir le camp. PHOTO PATRICK DELECROIX Dimanche, le collectif a bloqué l’entrée du terrain destiné à accueillir le camp. PHOTO PATRICK DELECROIX

|  ON EN PARLE |

Des Bailleulois en colère à l’approche de l’installation d’un camp de migrants dans leur ville, cela peut éventuellement s’entendre. La France reste un pays de droit et de liberté d’expression. Seulement, qui se cache réellement derrière le collectif des Bailleulois en colère – en passe de devenir une association – créé il y a deux semaines ? Riverains inquiets ou extrémistes de droite ?

PAR VIRGINIE DUBOIS
hazebrouck@lavoixdunord.fr

Cela commence par l’intrusion d’une vingtaine de perturbateurs à une réunion de bénévoles le 19 novembre, dix jours avant l’ouverture du camp d’accueil sanitaire des migrants. Ce soir-là, Claire Cleenewerck, présidente de Flandre terre solidaire (FTS), tente de nouer le dialogue. En vain.

Le groupe quitte la salle Yourcenar, à Bailleul, en hissant un drapeau flamand. Un geste lourd de sens : ce détournement régionaliste d’un symbole des Flandres marque les esprits et provoque déjà des questions. Qui sont ces gens ? Une mouvance politique ? Si c’est le cas, qui téléguide ces prétendus Bailleulois ?

« Prétendus » car en réalité, ce groupe très vite devenu collectif des Bailleulois en colère ne compte pas tant d’habitants de Bailleul que ça… Des Bailleulois pur souche ne reconnaissent pas grand monde parmi les membres du collectif bloquant l’entrée du camp, dimanche, jour de l’ouverture (retardée d’une dizaine d’heures par trente à cinquante personnes selon les moments de la journée). En réalité, ces opposants viennent surtout de communes alentour, de la métropole lilloise aussi. Et portent tous ou presque l’image du skinhead. Cheveux courts ou très courts, blousons noirs ou vestes militaires…
La Maison du peuple flamand à Lambersart

Autre bizarrerie : c’est précisément vers Lambersart que renvoie la « pétition pour un référendum local » du collectif.

Un bulletin distribué depuis une quinzaine de jours en porte-à-porte, sur le marché… et à retourner à l’adresse suivante : CBC (collectif des Bailleulois en colère, on présume), 144, rue Flament-Rebout à Lambersart. Une adresse pas anodine. C’est celle de la Maison du peuple flamand (Vlaams Huis). Une association et un lieu de rencontres clairement identitaires, régionalistes. Sur le site Internet de la Vlaams Huis, étonnamment, pas l’ombre d’une allusion au collectif. Aux camps de migrants en Flandre, oui, mais pas aux Bailleulois en colère… C’est pourtant leur adresse !

Il suffit de quelques clics pour faire le lien avec l’extrême droite. Le site de la Maison du peuple flamand, comme certains communiqués du collectif – qui inonde les boîtes mail des médias – propose des liens sans équivoque. Vers l’Association de lutte contre l’émigration clandestine (ALCEC) par exemple. Ne reste plus qu’à dérouler le fil… « Vlaams Belang – ALCEC, même combat ! », prône l’ALCEC sur le Web. Le Vlaams Belang ? Le parti nationaliste flamand d’extrême droite surtout connu en Belgique.

Sur le site de la Vlaams Huis toujours, des vidéos prônant « la démystification de la violence », des élans de soutien aux Serbes du Kosovo…

En marge du FN ?

Des liens troublants avec l’extrême droite donc. Mais lorsque Marine Le Pen annonce sa venue à Bailleul le 27 novembre pour dénoncer le camp – à quatre mois des élections régionales -, le collectif insiste dans ses communiqués : il veut se démarquer du FN, « le Front national et Marine Le Pen viennent semer le trouble en s’invitant dans le débat deux jours avant (l’ouverture du camp) ». Le 27 novembre, pas l’ombre d’un membre du collectif dans les rues de Bailleul.

Les Bailleulois en colère en marge du FN, peut-être. Mais leurs communiqués sont allégrement diffusés par d’autres mouvances, extrémistes de droite, identitaires ou régionalistes. Cela se passe notamment sur Internet. On citera par exemple le site de la prétendue agence de presse Novopress ou le blog de la conseillère régionale Marie-Paule Darchicourt (ex-FN aujourd’hui membre du groupe de Carl Lang, le Rassemblement des élus pour l’unité nationale et l’intérêt régional).

Malgré tout, le collectif continue de nier tout lien avec l’extrême droite. Malgré l’image qui lui colle à la peau, malgré ces mails aux argumentaires venimeux : « Les personnes accueillies sont loin d’être en détresse sanitaire » « Les migrants amènent de l’insécurité »… Les idées de ce collectif ne font en tout cas plus aucune équivoque. « Je suis parfaitement informé de la situation, indique Ludovic Duprey, procureur de la République au tribunal d’Hazebrouck. Et je ne suis pas dupe du caractère idéologique de l’intervention de ce collectif de Bailleulois en colère. Je serai donc particulièrement attentif à donner une réponse pénale à chacun de leurs éventuels dérapages. » Mais, et il est essentiel de le préciser, rien n’est reproché au collectif sur le plan légal : « La situation est calme. J’ai confiance dans la police de Bailleul pour garantir l’ordre public », souligne le procureur. •

Hier, le collectif a mis en ligne un site Internet

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