La ville de Lille fait à nouveau expulser les Roms…

Publié: 24 septembre 2008 par luttennord dans Infos

C’est de la voix du nord, vous êtes prévenus !!!

 

|  EXPULSION |

Une cinquantaine de familles roms ont quitté leur terrain de Lille-Sud, hier matin, évacuées à la demande de la ville, propriétaire. La municipalité ne veut pas voir s’installer, avant l’hiver, « un nouvel îlot de précarité ».

 

PAR ARNAUD DUFRESNE

lille@lavoixdunord.fr Comment intégrer les Roms dans la métropole ? C’est la question qui agite, hier matin, les associations et même les policiers, réunis à l’angle des rues de Carvin et Marcel-Hénaux à Lille-Sud. Depuis 7 h 30, les forces de l’ordre font évacuer un vaste terrain bordant la voie ferrée. Autrefois propriété de RFF, il appartient désormais à la ville qui doit le céder au groupe Décathlon.

Depuis trois semaines, environ deux cent cinquante Roms y vivent dans leurs caravanes déglinguées. Ils viennent d’autres campements d’où ils avaient été expulsés, à Roubaix ou Hellemmes. Hier matin, comme à leur habitude, ils reprennent la route sans difficultés, mais très amers. « On nous traite comme des Irakiens (cherchant à passer en Angleterre), lance un homme. Mais moi je travaille, je fais de la ferraille. On demande juste un terrain, on a de quoi payer ! On doit bouger tous les quinze jours, on ne peut pas donner une éducation normale à nos enfants ! »

Une évacuation assumée

Une à une, les familles rejoignent le périphérique, entassées dans des véhicules qui, pour la plupart, ne passeraient pas le contrôle technique. Des enfants ont même été chargés dans l’une des caravanes. Le spectacle fait frémir Gérard Minet de la Ligue des droits de l’homme. « Il y a ici environ deux cents enfants dont cinquante-sept sont à l’école à Lille. On est venu la semaine dernière visiter ce camp, j’avais demandé à Martine Aubry de surseoir à l’évacuation et de mettre en place un groupe de travail pour régler la question. Il y a assez de terrains dans la métropole, on ne pourra pas faire disparaître les Roms comme ça. Et là on les remet juste sur l’autoroute. C’est un coup d’arrêt à la scolarisation de leurs enfants.  » Comment une ville peut-elle faire expulser des jeunes qu’elle accueille dans ses écoles ? Bernard Charles assume cette décision, au nom du risque sanitaire.

« On a l’expérience de la présence de Roms, rappelle le président du conseil de quartier de Lille-Sud, on ne veut pas retrouver les situations sanitaires affreuses des années précédentes. L’évacuation n’est pas une solution en soi, mais en les laissant s’installer sur un terrain, on développe une précarité qui croît de jour en jour. On se souvient du drame de la mort de Daniela, lors d’un incendie en décembre 2007 (le campement était installé rue du Faubourg-d’Arras). » L’élu en appelle à l’État : « Il doit fournir des propositions de relogement, permettant une intégration. Tout le monde y travaille mais, pour l’instant, on n’a pas de réponse . » •

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